samedi matin, sur Avignon,
c'était ciel bleu dans les trous des nuages bosselés en très lent voyage
lorsque suis allée aux
remparts jeter papier, jeter verres,
et sur les arbres du
square Agricol Perdiguier, que je longeais..
samedi matin, c'était
grumeaux transpercés de lumière sur la gare où suis allée me
faire rembourser le seul billet qui pouvait l'être, celui que
j'aurais dû utiliser pour regagner la ville qui ne m'avait pas
laissée partir -
samedi matin, dans
Avignon, c'était comme toujours, mon oeil fraternel sur les traces,
les pagailles, les usures
et la réaction violente
des arbres aux blessures -
samedi matin, dans
Avignon, comme partout, c'était le jeu des couleurs affichées par
les arbres,
mais aussi des roses
attardées qui chantaient sur le calme des ruines du cloître de
Saint-Martial
et ça a été, arrivant
avec sac gonflé de légumes de Carrefour (mais bio et frais), de
produits d'entretien etc... sur la place de l'horloge, la surprise de
tomber sur le week-end du marché des producteurs
ça a été passer avec
une vertu aisée devant les fois gras, les pâtés, les nougats, les
vins, éviter de m'attarder devant les huiles… pour elles, qui seules de cette liste m'intéressent, mes fonds me
cantonnent (et ce n'est pas mal) aux bidons achetés aux halles
mais craquer devant la
gamme des miels d'un creusois, caresser des yeux ses roues de pain
d'épice gorgées de miel roux, et ajouter à mon sac un miel de
forêt d'un brun de caramel, avoir envies au stand de «la ferme des
basilics» et me borner à un tout petit pot de gelée de trois
basilics, me laisser tenter aussi, puisque j'avais oublié de
dessaler de la morue, par un petit pot d'escargots au court-bouillon
d'herbes…
ça a été le regard
désapprobateur d'un petit ange, et mon auto-indulgence
ça a été chercher clés,
monter ma charge, préparer un grand bol de nouilles de riz garnies
de bonnes choses.
Et puis rien, ou presque,
ou présentant encore moins d'intérêt,
un peu moins de toux, des
tempes serrées mais un crâne presque dégagé, une paresse intacte
et des frissons comme en novembre.
10 commentaires:
Mur comme un tableau de Rothko Frissons dangereusement en sympathie!!
Envie de faire un pain d'épices dégoulinant de miel!
Pensées vers toi en programme ce dimanche
la gare comme un regret... et les victuailles comme une promesse...
Il faut savoir bifurquer.
Arlette - réveil, regardé jour, pensé nier - me suis rendormie
toujours pas très envie de lui - laver cheveux, se rencogner
Dominique, promesse ou nécessité
bifurquer quand le veut la vie, nous sommes créatures adaptables.
Merci pour votre passage
L'embarras du choix entre deux marchés. Savoir choisir n'est pas aisé en cette époque où les victuailles abondent.Se réserver une petite place pour les surprises dans son panier.
le regard désapprobateur d'un ange glace le sourire, mais le vôtre, Brigitte
oui mais comme mon voyage rêvé était légèrement onéreux, j'ai des pulsions d'avarice punitive
Mon œil fraternel sur les traces, les pagailles, les usures
Et la réaction violente des arbres aux blessures
merci Michel
(sincère -ai toujours un faible pour les cassés
(quand on était gosse je tombais toujours en sympathie dans les pic-niques de bords de route avec les chiens pelés - alors que j'avais peur des chiens d'ordinaire)
...un samedi matin inoubliable ! !
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