Comme n'avais pas
obligation de sortir de l'antre, et ne le voulais pas
comme paresseuse suis,
comme l'habitude n'est pas encore morte, comme Angelica Casanova a
la gentillesse de m'y encourager, me suis installée, encore une
fois, pour lire - demandant à mon crâne d'éviter les dérives dans
le flou - ce qui s'était échangé dans ces vases communicants de
décembre,
autour du profil du
crime
Cécile Benoist
https://francoisvinsot.wordpress.com/2014/12/05/variations-sur-le-profil-du-crime-en-140-signes-ou-presque-2/
variations sur le
profil du crime en 140 signes ou presque
comme
une succession de tweets tournant autour du thème du crime, pour le
cerner, dresser son profil (et ce dernier mot revient dans tous les
tweets, sauf un)
pour
s'achever sur cette affirmation
Si tu observes le crime
de profil, tu discerneras une ombre qui te dérange, celle de
l’humanité, peut-être un petit morceau de toi.
et
François Vinsot
http://litteraturesauvage.wordpress.com/2014/12/05/vaseco-10-autour-du-profil-du-crime-avec-francois-vinsot/
dialogue entre L'autre et
Lui, pour un Diablogue ou presque, plein de raison ou de
raisonnements ce qui n'est peut être pas la même chose
et puis après cette
phrase
L’autre : «Vous
pouvez faire le malin mais si vous croyez que vous allez vous en
sortir comme ça, vous faîtes une grave erreur mon ami.», après
un moment de rumination de l'autre, c'est un dialogue entre L'autre
et un autre, et cette conclusion
L’autre : «C’est
vraiment dommage. Il avait vraiment le profil mais bon, on ne peut
pas gagner à tous les coups. Merci. On se retrouve au bureau. Je
dois vous laisser on m’appelle sur une ligne que je croyais morte.
Ce doit être important.» à
vous, ou nous, d'en tirer une morale.
couleurs – pour
un bel échange
Pierre Cohen-Hadria
http://deboitements.net/spip.php?article687
bleu blanc
le
travail vers lequel partir chaque jour depuis si longtemps, pour
l'argent, mais pas seulement, travail d'enquêteur, de sondeur, ceux
qu'on rencontre, noter, crayon bille bleu sur papier blanc (dérisoire
résumé qui dénature et supprime)
Il y a sûrement des
clauses au contrat de propriété privée de ces réponses, donc je
n’en peux dire rien, je ne fais que noter sans dire qui est ni d’où
vient cette personne, rien d’autre, je ne dis même pas ses mots,
je ne les emprunte qu’à peine, elle ses cheveux presque blancs et
courts, son chandail rouge, je sais ses lunettes, ses soixante trois
ans, son métier que je tais comme son lieu d’habitation (j’en ai
déjà trop dit), elle debout, là, devant moi penché, mon crayon
(c’est un bic bleu, à bille, quelque chose de courant), mon
manteau, mes lunettes (j’ai mon âge),
et
arrivent dans la réponse les cellules gliales (incompréhension
provisoire) et l'histoire..
et
Christophe Grossi
http://www.pendantleweekend.net/2014/12/vase-communicant-54/
jaune bleu
un
beau texte - le souvenir du bourg de son enfance, introduit,
caractérisé en une souple phrase, quelques mots – une nuit
d'hiver – et les phrases suivent la recherche, la re-création d'un
moment, eux quatre, père, mère, enfants, serviettes et linge dans
un sac, la nuit, l'usine, les vestiaires aux couleurs des
footballeurs de Sochaux-Montbéliard, les douches.. lisez
Odeur familière,
familiale, que j’associerai à jamais à la couleur bleue (sans le
jaune cette fois), au bleu de travail – le bleu, ce mélange
d’huile, de graisses, de métal froid et de rouille ; le
bleu : couleur humide et crasse d’où dépassent quelques
copeaux (également accrochés dans les cheveux quand ils ne brûlent
pas la paupière). Étrangement, de ces soirs-là, la mémoire
remontera plutôt une odeur d’eau de Javel puis gardera un temps
celle du shampooing avant d’être avalée par les fumées du bourg
dans la nuit. Et puis la honte,
la fierté et la peur.
à partir de la vidéo
d'un spectacle de danse de Pina Bausch remonté par Dimitris
Papaioannou
Marianne Desroziers
http://alice.scaliger.fr/?p=786
Ici et maintenant
poème
pour l'impossibilité de dire, de mettre mots sur cette danse, ce
spectacle (si vrai... et si élégante solution) – poème, phrases
qui disent si bien
A ceux qui dansent avec
tout leur corps, de la racine des cheveux au petit orteil : leur
visage, leurs épaules, leurs bras, leurs coudes, leurs mains, leur
torse, leur ventre, leurs hanches, leur sexe, leur fesses, leurs
jambes, leurs genoux, leurs pieds.
et
Alice Scaliger
http://mariannedesroziers.blogspot.fr/2014/12/vases-communicants-avec-alice-scaliger.html
nowhere
aller, pour commencer
l'année 2000, à Nantes, pour l'ouverture du Lieu Unique, et y voir
le spectacle donné pour l'occasion par Pina Bausch, les danseurs
sous le ciel – la chance d'une naissance de tous les possibles
Dans ma mémoire, des
danseurs entortillés dans de longues écharpes colorées m'offrent
parfois l'oubli, petites capsules que je déroule, petits souvenirs
sucrés. Dans cet endroit précis, Nowhere.
écriture,
incertitude des mots
court
et beau poème (oui c'est ce que je dis pour les deux – mais ils se
suffisent à eux-mêmes)
Impératif de dire
C’est toujours
le silence
C’est toujours
le dire
et
Olivier Savignat
http://www.ericdubois.net/2014/12/texte-de-olivier-savignat-les-vases-communicantts-de-decembre-2014.html
écrivant
court
et beau poème (oui c'est ce que je dis pour les deux – mais ils se
suffisent à eux-mêmes)
Chaque lèvre privée
de baiser frémit
devant la caresse
des mots nus…
haïkus pour la nature
Marie-Christine Grimard
http://les-ateliers-du-deluge.com/2014/12/05/vases-communicants-haikus-dialogue/
une série de haïkus qui
s'enchainent en un poème-promenade hivernale
Je repars avec
Un sourire et son
espoir
De voir le printemps
et
entre deux photos de
Marie-Christine Grimard, une série de haïkus parfaits, de la vision
extérieure au sentiment sous jacent
Devant la colline
Seule plus que
solitaire
Un autre jour point
sur une image fournie
par le vis à vis
Dominique Hasselmann
http://leportraitinconscient.com/2014/12/05/comme-une-bombe-a-retardement-vasescommunicants-decembre-2014/
comme une bombe à
retardement
sur un
tableau de Giovanni Merloni, une ode à une femme (comparée, ça
commence bien, à Libération) entre traces d'ironie, ferveur et
verve
il suffirait de suivre
la flèche
l’architecture se
marie avec la peinture
le cubisme est
triangulé tel le GPS des beaux-arts
et
Giovanni Merloni
https://hadominique75.wordpress.com/2014/12/05/liberte-cherie/
liberté chérie
quatre
strophes en acrostiche pour Paris
entre découverte,
admiration, ironie, critique
Policiers ? ou
les pas d’innocents ouvriers ?
Architectes
arpentant des chimères ?
Revenants dans
un rêve de sons et lumières ?
Images faussées
par d’habiles sorcières ?
Sur la grue le
démiurge nous étale une promesse
la langue maternelle
Justine Neubach
http://www.lesmarges.net/files/ffdb2779ca59de6a741bc6e6e96d9e5b-3036.html#unique-entry-id-3036
Que signifie ce nuage ?
À
lire et écouter, son rapport au français et aux autres langues
(doucement dit, joliment exprimé)
Très tôt, ainsi, je
me suis résolue à classer le non-français au rayon des
bruissements du monde. Le russe y côtoyait le frisson des herbes
sous la brise, l’anglais était tout proche d’un gloussement de
ruisseau, d’autres langues sifflaient, chuintaient, couinaient,
chantaient
et puis la découverte, à
partir de l'obligation de se frotter à l'anglais, de la richesse
qu'apporte la connaissance d'autres langues,
Du français à
l’anglais, ma voix change, ma posture subjective aussi, mon rapport
à l’action
– et puis cela :
la langue passe en sifflotant à côté des « vérités
vraies »
et
en une série de
paragraphes comme blocs juxtaposés, une réflexion sur ce qui
pourrait être en sortant de la langue ventre, celle où on est né,
celle où on demeure après rares incursions en autres comme on
demeure dans cette terre, et ne sortir de cette corps-langue qu'en
creusant, mais n'avoir d'appui qu'en elle, aiguiser cette langue
ventre, en extraire une langue propre, être celui qui écrit et
celui qui lit
Deux langues dans la
même langue, celle qui vous porte et vous emporte, celle sur
laquelle la première se penche. Avant qu’elles n’échangent leur
place, sans jamais pourtant savoir sur le dos de laquelle celui qui
est voyage ou demeure.
métro
Camille
Philibert-Rossignol
http://www.lignesdevie.com/2014/12/vases-communicants-camille-philibert/
inspire
trois
vidéos, quais du RER, et leur animation - presque nostalgie
brigetounienne, enfin un petit presque -
pour
quatre poèmes – vie, l'ordinaire et son petit goût amer,
transfiguration, lyrismes, par l'esprit d'un, par l'esprit des
humains qui y baignent
Quand se résorberont
vos influx des hauts fonds.
Mornes avantages que le plaisir amer
nourri aux feux consumés…
Qu’en biais des saisons et drames et
songes, langue sèche déjà acquise,
splendides, les canines
splendides, de conteuse de boue, alors…
(pas
certaine de moi... ce que j'ai lu, que j'ai senti et aimé)
et
le baiser de la fête
(poème de métro inventé)
une
vidéo, un montage, bruits de fête foraine et un texte dit - deux
parents et leur enfant dans le métro qui les ramène de Disneyland -
sur la photo d'un ballon orné d'une texte de Mickey
aimé
l'ensemble, l'alliage, mais, pas douée pour les notes à la volée,
j'ai écouté et n'ai pêché que ce fragment
L'homme enlève sa main
passée dans son casque et caresse de l'envers de ses doigts la joue
de l'enfant. C'est comme si l'enfant venait de grandir. Il est plus
grand. Ses yeux marrons roulent sur les gens…
la cédille
Rixile à écouter, dit
par EricSchulthess, sur https://www.sonsdechaquejour.com
à lire sur http://carnetdemarseille.com/les-vasescommuniquants/
en signe de ponctuation
à
propos de ce petit truc, la cédille, un très joli texte – la
découverte, par la petite fille qu'elle était, de son importance,
de l'importance des signes
Je ne savais pas que le
clignotant pouvait être déterminant,
que le vent pouvait
ébouriffer l’océan,
que la main pouvait
guider,
l’oeil cligner,
petite
fille qui a grandi, qui a une maison, qui regarde travailler l'homme
aux électricités, qui...
et
Sam cédille
Sam
prenant l'avion vers un de ces pays du nord, du froid, se souvient de
ce professeur de français qui, il y a quelques heures, ce matin
n'avait pas su apprécier son devoir, ce texte où il avait semé des
cédilles partout
Pour s’amuser. Parce
qu’il trouvait que la langue française, on pouvait l’utiliser
pour autre chose que pour des trucs sérieux, des histoires sombres,
des récits guerriers. Ou à l’eau de rose. Il avait eu envie de la
faire sonner différemment cette langue. Pour voir et écouter
comment on pourrait à partir d’une petite cédille embarquer vers
d’autres horizon
et
séduite par l'idée, j'y rêvais en continuant la suite du récit
(qui mérite meilleure attention), en découvrant le fameux texte, en savourant, et en apprenant quelque chose à la toute fin.
sur des photos
proposées par les deux vases-communicateurs (très
laid ce mot inventé Brigetoun)
Franck Queyraud
http://gadinsetboutsdeficelles.net/spip.php?article259
dans ventre ça a
commencé
pour
un photo-reportage réussir à tout dire, tout montrer en une prise
de vue rapide,
comme
avec cinq photos qui pourraient retracer la vie d'un homme (pour
l'explication prière de se reporter au billet) et buter sur ces mots
dans ventre ça a commencé, de s'interroger
Qu’est-ce qu’être
un homme ? Un corps ? Marcher ? Quel est ta voie ?
Bien entendu, on pourrait les mettre autrement les images, pour
raconter l’histoire de cet homme légendaire. Légendaire :
qui a vécu. On pourrait les mettre autrement, ces photographies. Ces
répétitions ne conviennent plus. Je vous laisse faire…
On
pourrait les battre comme cartes pour raconter une autre histoire,
une des milliers d’autres histoires...
et,
repartant de ces cinq mots, en rebondissements, la suite de
l'histoire possible de cet homme est belle (qui incorpore des
passages de la maison des feuilles de
Mark
Z. Danielewski)
et
le mur d'eau
sur
des photos de Franck Queyraud et d'elle-même
texte
en trois parties
1 -
imprimer des images en noir et blanc, confronter images, noter mots
clefs, chercher lien, rythme... changer de sens, changer d'un
paragraphe à l'autre, à douleur exquise
2 –
drame en un long poème, de très brefs vers, reprendre la marche
tu marches en
marmonnant
tes pieds se cognent
aux
angles
tu marches
sans fin
mains en avant
courir
vers ce tu, la douleur, déraper, retenir celui qui veut traverser le
volet roulant comme un mur d'eau
3 –
devant les images, faites de vide, s'interroger... varier son
regard..
je
renonce, il m'est quasiment impossible de parler de ce billet, sauf à
en faire une minable paraphrase (et encore..)
Il existe un pays où
les gens ne parlent presque pas. C'est le pays
de la grande fabrique
des mots – phrase d'un livre
d'Agnès de Lestrade (texte) et Valéria Docampo (images)
Danièle Masson Danielle
Masson http://www.gadinsetboutsdeficelles.net/spip.php?article261 et
@PoivertGbf
http://jetonslencre.blogspot.fr/2014/12/les-vases-communicants-decembre-2014-38.html
Philéas,
Philéas !!!
et
Philéas ainsi apostrophé répond à Milan, l'enfant du silence qui
ne veut plus des mots qui disent la douleur, qui veut
J’irai
au bout du monde pour ne plus entendre le mot douleur. Dis, Philéas,
je suis sûr que dans ton pays ce ne sont que les mots doux qui
survivent. Philéas, s’il te plaît…
et
Angèle Casanova
http://jetonslencre.blogspot.fr/2014/12/les-vases-communicants-decembre-2014-38.html
commence : Je n'ai pas
donné ma langue au chat.
Le chat s'est faché.
Il a décidé de me
contrarier et s'est logé au fond de ma gorge...
et la description de ce qui en résulte est un bref régal, digne de
ce début, et s'achève en je mâche mes mots. Vous
laisse découvrir ce qui amène cette conclusion.
dans les conférences
premier
mode d'emploi, souriant comme celui de son partenaire, avec un petit
parfum maritime et mondain
On est attentif aux bas
des conférencières, que les bureaux ne cachent pas. Parfois, on les
commente.
On se congratule
beaucoup en mangeant des petits gâteaux, on se demande si l’on va
pouvoir se soustraire au protocole, si le protocole lui-même ne
voudrait pas aller se divertir ailleurs.
et
François
Bonneau
http://despoussieres.canalblog.com/archives/2014/12/05/31090150.html
mode
d'emploi, avec juste un zeste de sourire et une belle saveur (avec
mouches)
Alors, dans les
conférences, on y module sévère une voix cachemire qui sentirait
la Gitane, une voix beaujolais couverte de cerises, sur un ton qui
rissole et qui lisse, au mieux, les plis de la nappe. On aimerait que
les convives prennent leurs notes à la fourchette.
Ai
donc lu, fort mal dans certains cas je pense, ai réagi en premier
jet, étais bien trop paresseuse et encore assez brumeuse pour y
revenir (mais il y aura le travail soigné, intelligent d'Angèle
Casanova – il faudrait d'ailleurs que je cesse ma maniaquerie et
que j'évite mon petit doublon) – ai dormi, pris un thé bien fort,
regardé le soir descendre, et m'en suis allé vers l'opéra, Berlioz
et l'Enfance du Christ
Suis
revenue un peu après onze heures dans vent forcissant avec quelques
gouttes de pluie, ai regardé, pensais bien que l'échange manquant
était sans doute arrivé (un horaire toujours très décalé), l'ai
ajouté.
3 commentaires:
La prochaine fois, faites vous-même un de ces "Vases communicants", vous n'aurez plus la tentation de commenter ceux des autres ! :-))
oui, pour en finir définitivement - pourquoi pas
Le dire et le silence. Respiration, la main en suspens. En attente.
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