ciel bleu clair, frais
sans virulence
mais carcasse toujours en
révolte, se laver cheveux, repasser, dormir, tisane, patates, morue
et risquer baba au limoncello
et, crâne vide, yeux
tirés, se borner à voler chez les cosaques auquel il était destiné
http://lescosaquesdesfrontieres.com
le souvenir d'un coup de coeur enfantin
Ce serait –
un amour
ce serait vers dix ans, la
découverte du Louvre
ce serait s'y sentir bien
ce serait s'amuser, ce
serait jouer à glisser sur le parquet de la grande galerie
ce serait m'arrêter
devant lui, le premier des trois tableaux dont j'ai gardé souvenir,
qui m'on fait revenir et revenir dans ce musée, pour des trajets à
grands pas, jusqu'aux zones désirées où rester lentement immobile,
figée, devenue yeux, faire un pas, avancer jusqu'à quelques
centimètres, reculer, passer à l'oeuvre suivante, pied levé en
attente, et puis le poser, regarder
mais là ce serait lui, et
la petite fille devant lui, amoureuse
son torse bien carré, de
face, et le visage doucement détourné, les yeux en allés
le noir profond du
pourpoint ou du manteau, sa matière riche, un peu luisante,
discrètement, comme un velours épais, et, dans l'ouverture
profonde, le fin plissé de lin blanc de la chemise,
ce serait le visage en v
adouci, entre le noir du vêtement et celui, en écho, de la sage
chevelure, le visage jeune, mat avec quelques traces roses dans les
ombres, la peau fine, un peu luisante sur l'arête du nez droit,
l'ombre fine de la moustache esquissée, la mélancolie des yeux et
de la bouche, mais cette impression d'un sourire prêt à éclore
ce serait le cou large
posé sur l'ourlet froncé comme une collerette
ce seraient les manchettes
plissées et les mains bien sûr, les mains
la délicatesse des veines
sur la main nue, au doigt pointé on ne sait vers quoi, peut être
pour exhiber l'anneau d'or ciselé
et puis la nonchalance de
la main gantée, pendant au bout du bras accoudé, tenant si
distraitement qu'elle semble près de le lâcher l'autre gant,
ce serait le cuir fin et
souple, un peu trop large pour les doigts, le rabat plié, la forme
un peu étrange du poignet
ce serait l'assurance
tranquille affichée par ce jeune homme, et donc la petite fille
admirative, bouche doucement ouverte, peut-être, j'imagine.
Sur l'homme au gant
du Titien (Musée du
Louvre)
7 commentaires:
amour d'enfance: dure toujours...
plaisir de le retrouver...
merci
Je crois qu'il en a fait rêver bien d'autres ... c'est amusant d'ailleurs cette folle séduction romantique
Dix ans et déjà amoureuse de la beauté.
Arlette - il est assez romantique lui même
Jeandler en fait ce jour là je suis tombée amoureuse du Louvre.. et n'ai jamais cessé
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