Volets qui claquent et me
réveillent, ouvrir les miens de volets bleus et regarder les
feuilles brunies des platanes qui sautent les toits et descendent en
dansant dans la cour.
Dans un moment de calme,
après le café et la confiture de clémentine, petit tour pour
ramasser la récolte de la nuit
carcasse capricieuse,
rester dans l'antre, s'énerver sur les glaces sans résultant
satisfaisant, faire argenterie avec résultat très satisfaisant,
vaquer doucement, passer jour, coite et un peu brumeuse, avec des petites collectes de
feuilles,
jusqu'à en emplir un sac
de 30 litres et en partager un autre entre épluchures et broutilles
diverses du jour, et les serviettes en papier, les plumes et
feuilles apportées par le vent…
et partir, dans la nuit,
en faisant en détour pour éviter le choc du souffle le long de
l'opéra, vers le plaisir de la musique de chambre, un concert du
quatuor Girard.
(arrière petits neveux de
Françoise Girard, secrétaire de la Société avignonnaise des
Concerts en 1936, deux soeurs, deux frères, voués à la musique dès
l'enfance, lauréats du concours de Genève en nivelbre 011 après
divers concours de moindre importance, jeunes et sages comme ils
apparaissent sur cette photo venant de leur site
http://www.quatuorgirard.com)
avec un beau programme
le quatuor n°5 en ré
majeur – opus 76 - de Haydn opus 76 – plaisir de cette musique
que j'aime mais un peu l'impression qu'ils sont plus interprètes de
talent et de travail que musiciens (avec l'impression que la musique
est menée, dirigée par la jeune fille qui joue le second violon) mais bien entendu ce n'est que mon ressenti, avec une influence possible de ma petite forme du jour - et de mon trop grand désir.
le quatuor n°2 d'Henri
Sauguet, agréable découverte, un hommage plus qu'un lamento, écrit
après la mort de sa mère, classicisme revisité, tendresse,
vitalité, prière, et pour le dernier mouvement une plainte emportée
en allegro retombant sur la dernière mesure.
et après l'entracte le
quatuor n°3 en la majeur – opus 41 - de Schumann, où pour la
première fois j'ai senti qu'ils faisaient corps avec la musique dans
le second mouvement assai agitato dans
la seconde des variations qui suivent le thème introduit par
l'alto (peut être celui que j'ai préféré), accord qui n'a plus
cessé.
en
bis, comme un jeu qui leur serait familier (j'invente sans doute) les
pizzicati du 4ème mouvement du 4ème quatuor de Bartok.
et
retour poussée par le vent qui avait molli.
Je n'ai trouvé le matin
sur Youtube aucun de ces quatuor interprété par eux, mais en
enregistrement de Schubert (j'étais en courte pause entre une
collecte de feuilles et cuisine – suis arrivée, victoire, à
dépasser légèrement les 39 kilos – et je ne l'ai écouté que le
soir, en préparant ce billet)
8 commentaires:
Merci pour cet échange musical où on imagine sans peine les feuilles danser sur le rythme des violons...
il y faut tout de même votre imagination
La musique vole au vent... les nervures des feuilles sont aussi des cordes.
oui, poète
mais la mélodie du vent était un peu trop vive, comme un violon tzigane hier
Tu vas t'envoler en musique si les 39 KG sont de toi?
ou des feuilles ...
ces feuilles qu'on glane comme des notes de musique, merci, Brigitte.
Il n'y a que vous pour enchanter ainsi des sacs poubelles pleins de feuilles mortes qui ont sauté du toit... MERCI de nous mettre à l'affût !
des feuilles mortes au violon tout est poésie.
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