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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, décembre 21, 2014

Matinée sous le pont d'Avignon à Utopia

Me secouer, partir à l'heure où d'ordinaire, favorisée que je suis, j'envisage de rentrer dans le jour, un peu après neuf heures, monter depuis mon bord de fleuve dans la ville,
tourner autour du palais dans la lumière,
suivre le chemin de la promenade des papes jusqu'à Utopia..
sourire, boire un café qui a pour lui d'être chaud et accompagné de bouts de sucre qu'il ne saurait colorer, s'installer au premier rang entre murs lie de vin, sous les voutes longues de briques roses, entre des copies de la Clairon et de l'accordée du village de Greuze, attendre que la salle se remplisse, écouter les trois mots de présentation d'une jeune femme et regarder ce que vous ne sauriez voir, étrangers à la ville, sous le pont d'Avignon, premier film de Florine Clap
précédé d'un très beau et sensible portrait, improvisé un jour, quand elle était étudiante, où son sujet en a émis le désir, Adieu Viviane, portrait d'une «glaneuse», lumineuse, décidée et fragilement touchante, désir venu peut-être de l'imminence, que la jeune cinéaste ignorait, du débarras de son effarant fouillis et de son entrée, qu'elle refusait et redoutait, dans une maison médicalisée où elle s'est laissée mourir.
Sous le pont d'Avignon (pas certaine d'aimer le titre) donc, un film produit par Avril film, qui le présente ainsi
Sous le pont d’Avignon est le premier film documentaire de Florine Clap. La jeune réalisatrice plonge le spectateur dans les entrailles de la cité des Papes, dans une balade onirique, à la rencontre des présences et des empreintes humaines qui survivent, fragiles, dans les rues de la vieille ville.
Récits de vies, états d’âmes offerts à cœurs vifs, Sous le pont d’Avignon est une ôde à une humanité en plein état de grâce !
sur le site du film http://www.souslepontdavignon.com où trouver, entre autres, les belles photos de Hugues Held, que je n'ai osé rapter, la bande annonce du film
un film qui a bénéficié d'un financement participatif (suis passée à côté), un film sur lequel mon attention a été attirée par les bandes présentant ses «coulisses» mises en ligne sur le blog de Michel Benoît comme http://avignon.midiblogs.com/archive/2014/12/13/envirouno-de-tournejage-822173.html
petits films sur le tournage provenant du site du film comme (pardon pour la pub spécialement débile, cliquez sur croix)
ou, avec Michel Gauthier, peintre au beau chapeau, qui était dans la salle, aimant se montrer et parler, contrairement à certains autres passants du film
Je ne voulais pas faire un documentaire social et frontal sur les SDF, et les artistes de rue mais un film déambulatoire poétique, pour montrer Avignon sous un autre angle, à travers des personnages à la marge qu'on croise sans connaître, et à travers les traces et empreintes laissées par des anonymes dans l'espace urbain. dit Florine Clap
et l'on voit les petites rues minces dans le léger flou de la nuit, la peau blessée des murs, quelques fresques plus ou moins éphémères, un long moment, plus convenu, sur l’exubérance d'Avignon en festival, mais qu'elle montre en suivant deux troupes du off-off, et puis, si on ne voit pas Coincoin, mort trop tôt, on entend Romy – trop défaite elle ne voulait pas être filmée –, prostituée de tant d'années, se réjouir d'avoir évité à une jeune femme de l'imiter et de se détruire, parler de ses habitués, on suit Tony le beau congolais sans papier qui campe à la Barthelasse, vit depuis longtemps en France qu'il aime, se désole, discrètement, comme un constat, de ne pouvoir travailler normalement, rêver d'une famille, Oscar qui dit, comme s'il les créait devant nous, et peut-être le fait-il, ses poèmes dans la nuit de la place du palais, deux musiciens roumains, père et fils, d'autres, le mur des offrandes avec la voix de l'ami Michel, et puis les passants, la place du palais sous un déluge, et ce jeune garçon employé par la municipalité pour enlever les affiches déchirées ou pendantes, donner un semblant de propreté à la jungle des murs, arbres etc... au moment du festival, qui, discrètement, en redresse une, tente d'en raccrocher une autre... il n'y a que le mistral qui soit petitement rendu..
Petit dialogue entre Florine Clap et le public, contre lequel carcasse se rebellait et que n'osait quitter depuis mon premier rang (d'ailleurs j'échangeais par quelques mots à mi-voix avec elle et elle incorporait sa réponse à celle qu'elle adressait au dernier intervenant)..
et retour dans la lumière, ayant passablement aimé, souhaitant qu'elle puisse, comme elle le souhaite, voudrait le faire en 2015, éditer un livre et un DVD pour que le film, qui n'a pas de distributeur, qui n'est montré que dans quelques séances à Utopia ou dans des lieux amis, soit vu.
Sur ma place, pour désennuyer un peu deux des jeunes-femmes dans leur baraque, acheté du vinaigre de miel et quelques fruits confits, et puis me suis lavé les cheveux et j'ai passé le jour un peu à côté de moi.


9 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

On espère qu'avec un nom comme le sien, prédestiné pour le cinéma, elle recueillera, outre les bravos, l'attention d'un distributeur qui sorte son film au-delà de l'utopie d'Avignon...

Brigetoun a dit…

merci - oui joli nom pour une cinéaste

jeandler a dit…

Hors des sentiers battus. Sympathique ballade.

Michel Benoit a dit…

Tu as capté la cascade de lumière !
:D)

annajouy a dit…

passé le jour à côté de moi...****

Gérard a dit…

du vinaigre de miel ? tiens tiens !

Brigetoun a dit…

en fait parfumé au miel

Aunrys a dit…

Partout
si pure
cette lumière d'hiver
présente
jusqu'en la lenteur du conté.

Brigetoun a dit…

très joli, merci