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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, décembre 02, 2014

Un ce serait avec mer bleue


Ouvrir les volets sur le jour, sur des carreaux humides, sur petite pluie musicale et obstinée, rester dans l'antre - tête sous l'eau, se laver les cheveux.
Sortir en milieu d'après-midi pour formalités - surprise d'un ciel bleu avec fuite de nuages en grand élan – marcher, constater que c'est en fait une trouée dans un gris moutonneux, avec des affleurements bleutés comme le seraient des ombres douces au creux de l'aisselle d'une aile de pigeon... et que le froid est là, venu, enserrant mes tempes, me rappelant que petite vieille doit se couvrir la tête.. écourter, rentrer avec début de malaise et bonnes résolutions pour ces mois d'hiver.
Thé avec une goutte de rhum, se rencogner tout doux
Bénir les cosaques des frontières http://lescosaquesdesfrontieres.com, qui veulent bien m'accueillir, et me permettent, sans honte, d'y piocher un ancien ce serait pour palier au vide de mon crâne.
Ce serait – 11 – regarder le volcan
Ce serait à Saint Eustache, ou Sint-Eustatius – je ne me sentirais pas encore digne de l'appeler familièrement Statia – ce serait sur le rempart noir du fort Oranje, regarder la ville, la baie, tenter de repérer grâce à ses mats le seul voilier, notre bateau, vieille coque amarrée entre deux grands trucs rutilants pour pèche sportive qui l'écraseraient, du moins c'est ce que j'aurais pensé, fière de lui et jalouse pour lui.
Ce serait savourer la beauté presque intacte de l'île, l'absence, du moins dans ce que nous aurions vu jusqu'alors, de ces hôtels de plage rutilants qui me donnent si grande envie de fuir.
Ce serait écouter la voix me traduisant par moments les explications de notre guide improvisé, noter la présence française – sans doute évoquée pour moi – le manque de jugement du dominicain Jean-Baptiste Du Tertre, engranger dans un coin de ma mémoire ce qui d'ailleurs était facile à deviner, la canne, la Compagnie, et puis, ce que j'oublierais sans doute rapidement, et pourtant.. l'existence de la plus ancienne collectivité juive d'Amérique, et que l'île fut appelée, à cause de sa richesse, Rocher doré, malgré la noirceur des pierres de lave du rempart..
Pour le reste, que je découvrirais mouvementé, passionnant plus tard, sur Wikipedia, j'écouterais peu, je songerais à cette découverte, en arrivant, la beauté, la forme presque parfaite du volcan, tombant dans la mer, au dessus de nous – je trouverais son nom, cette syllabe, Quill, un peu légère, presque guillerette, en pensant à sa massive présence et à la raideur rigoureuse de ses pentes – et je guetterais avec crainte le moment où l'un de mes compagnons émettrait l'idée d'y faire une excursion.
Mais il serait question de se limiter aux jardins botaniques..
Séduite et soulagée, je regarderais le petit pont, la mer, ses nuances, je fermerais les yeux, je boirais le soleil, adossée à une porte de fer, la caressant du bout des doigts, écoutant distraitement les voix.

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

La mer, de l'autre côté du pont...

Brigetoun a dit…

la chartreuse sous l'eau ? sourire

jeandler a dit…

Quand le temps est à la pluie
autant rester la tête sous la douche
l'eau plus chaude.

Gérard a dit…

La pluie musique ..c'est beau ..je reste au concert

Brigetoun a dit…

j'aime autant ce soir où ce sera musique sans pluie (enfin on verra, ça dépend de la musique)