Je revenais, un peu après midi, avec faim et
photos de ma matinée et j'ai lu ou entendu je ne
sais plus quelle phrase qui m'a fait penser à une très mauvaise
plaisanterie, et puis non... et, comme tous, suis restée stoppée,
dans le vide, la sidération
écouté France Culture en
faisant la cuisine, suivi le live du Monde, et il y avait les détonations et le calme relatif du
départ de ces hommes, après la mort du policier, achevé à terre, il y avait celui
qui se penche, ramasse quelque chose, monte posément dans la
voiture, le départ sage de celle-ci, une incroyable quasi-normalité
une vidéo qui a été désactivée (à cause du policier je pense) - impressionnante
un effroi, les
noms qui venaient rendre plus réels ces morts, l'écoute un moment
d'iTélé, et puis arrêter puisqu'ils n'avaient rien à dire et que
par moment le remplissage devenait grotesque, les prises de position
obligées de tous les hommes politiques,
lire le Canard
enchaîné, y trouver le dernier dessin de Cabu
et penser aux
suites, au moment où les paroles maitrisées commenceront à
déraper, aux musulmans, à cette imbécile islamophobie qui nous
infectait déjà.
et puis aller,
un peu stupidement je l'avoue, mais c'était si évident, à 18
heures, place de l'horloge puisque mon camarade et ami Amine el
Khatmi, maire des quartiers nord, signalait qu'un rassemblement
était prévu
une petite
foule (pas si petite, loin de là, pour une improvisation), une longue méditation silencieuse, des têtes connues et des saluts discrets,
deux airs joués
par des élèves du conservatoire (j'ai supposé que l'idée venait
d'eux ou de leur professeur) – redescendre vers l'antre en ayant
froid
et remettre à
demain mon petit journal du jour
9 commentaires:
Une journée d'effroi, le ciel demeure dans sa course du noir au bleu.
merci
et merci surtout pour votre bille qui dit si parfaitement ce que j'ai pensé
https://hadominique75.wordpress.com/2015/01/08/dans-la-nuit-de-la-pensee/
Tentation d'un écran noir ...
Sidération
Le journal, le tien, et tous les autres comme chacun de nous, en deuil.
Un éclat d'obus dans la poitrine, plus de 40 ans partagés avec leurs plumes, leurs crayons, leur humour, leur amour de la vraie vie : la liberté.
Je les aime, j'aime Charlie.
Le grand Duduche l'éternel adolescent.
Une grande tristesse, et il faut continuer encore et encore la voix de Charlie.
moi je ne raffolais pas de Charlie
mais suis en deuil
Pour regarder devant, le plus gros obstacle, c’est la confusion des idées, le mélange des sensations : c’est la difficulté à dire les choses sans avoir le sentiment de se tromper.
Triste devant l’horreur, je me garde de dire des banalités. Suis solidaire, je suis Charlie.
solidaire oui, partage de l'épreuve, soucis et questions
impuissance du faire puissance du dire parfois
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