ciel qui se maintenait
soigneusement neutre ce matin, au dessus de Brigetoun charriant deux
gros manteaux, revenant avec six draps
- après avoir constaté
l'intérêt grand que porte aux élections à venir mon immeuble de
cinq logements -
lourde charge pendue à
mon épaule qui m'avait suffisamment lassée, vidant ma tête, –
piètre justification - pour qu'en passant je m'offre , sans tenir
compte de l'état de mes comptes, et sans souci d'augmenter ma charge
(fort peu il est vrai) un peu d'été,
et pour finir en gloire et
musique cette journée m'en suis allée, sous un reste de pluie fine,
à l'opéra entendre David Guerrier
http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Guerrier
un jeune musicien, amoureux inspiré des cuivres, accompagné d'un
non moins jeune et bon pianiste Olivier Moulin
J'avais fait un tour sur
Youtube à la recherche de la musique de David Guerrier et faute
d'avoir trouvé un enregistement de l'une des oeuvres interprétées
ce soir, deux fragments de concertos de Haydn
le premier mouvement du
concerto pour trompette
le premier
mouvement du concerto pour cor
et puis, une
curiosité (au moins pour moi qui avais rencontré le mot mais n'en
savais rien de plus), pour voir et entendre l'ophycléide, le fils du
serpent d'église
et les deux
fragments de Haydn m'avaient donné grande envie de rompre ainsi avec
ma légère morosité.
Salle à moitié
vide, ce qui n'est pas forcément mauvais signe... et petite
jubilation en entrée, parce que David Guerrier est aussi jovial en
mots qu'en apparence, qu'il avait une jolie façon (ils nous ont
donné une petite leçon avant chaque morceau) de nous expliquer le
cor naturel, la main dans le pavillon, et le refus de certains
compositeurs de se faire à la nouveauté qu'étaient les pistons,
- compositeurs
dont Rossini qui exigeait le cor naturel, parce que le cor c'est ça,
pour le prélude, thème et variations pour cor et piano qu'il nous a
joué. Et ma foi entre son jeu, la façon dont il faisait parler le
cor, et Rossini comme toujours spirituel, souriant et musical,
j'étais d'humeur jubilatoire
- Plaisir qui a
continué avec la belle interprétation par Olivier Moulin de deux
préludes de Debussy, ce qu'a vu le vent d'Ouest encore
passablement post-romantique et surtout Feux d'artifice où
la virtuosité grande (que je supporte mal quand elle n'est que cela)
se met au service d'une musique plus personnelle – les
ruissellements d'arpèges, les ruptures, les descentes dans le grave
éclairées d'étincelles claires etc..
-
Plaisir parce que j'étais dedans, plus distrait, avec la sonate en
mi bémol majeur pour cor et piano d'Hindemith – encore imprégnée
de romantisme mais aussi teintée par l'époque, 1943, l'exil avec le
beau et nostalgique dialogue central
Un
entracte pas trop, trop long mais suffisant pour que l'ennui
s'installe un peu.
Et
une seconde partie où le parti-pris de virtuosité commençait à me
peser.
-
Même si j'ai bien aimé le concerto en fa mineur pour trompette
(allemande) et piano d'Oskar Bohme, pour la beauté du son, pour le
passage d'une très aimable danse guillerette et bonhomme.
-
Retour au piano pour une belle interprétation des variations sur le
thème de Paganini de Brahms, dont Olivier Moulin m'a appris que
Clara Schumann qualifiait l'oeuvre de variations de sorcier et l'a
assez peu jouée la jugeant un tantinet indigeste.. ce qu'elle n'est
pas, mais virtuose indubitablement, seulement c'est Brahms et il n'en
reste pas là (même si ce n'est sans doute pas ce que je préfère
de ce que je connais de lui)
- et
pour finir un «tube» avec tout cela a de bon et de mauvais, une
virtuosité pour elle-même, avec les variations sur le carnaval de
Venis pour trompette (en fait un cornet à pistons) et piano de
Jean-Baptiste Arban, et malgré le côté sympathique du cornet à
pistons et de ses moments scatologiques, la jovialité de David
Guerrier se faisait rire de pitre, comme une prise de distance, et ma
bonne humeur s'est effritée
applaudissements,
plus discrets de ma part
un
bis dont je n'ai pas compris le nom ni celui de l'auteur, morceau
agréable pour trompette et piano et l'annonce d'autres à venir…
me
suis éclipsée,
avec
en descendant, dans un reste d'humidité, vers l'antre, l'impression
un peu désagréable qu'il y avait finalement un côté légèrement
méprisant dans les petits speechs introductifs..
6 commentaires:
L'ophycléide fait son office...
sourire
De la musique avant toute chose : un beau privilège.
l'été s'annonce en délicieux pastels...
AIE!!! désagréable constat d'une impression justifiée!
Le printemps laisse fleurir les couleurs ( viens de choisir un jeans rose !! )
Merci pour "ophycléide " à double sens ne savais pas non plus
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