les carreaux de la cour
humides de l'averse nocturne
la petite tristesse morne,
remontée de l'adolescente boulimique
le désarroi pour trop
d'attention ces temps ci au monde qui continue son chemin, sous les
évènements marquants, à l'emprise de ces méprisants apôtres des dites réformes, pansements offerts en excuses pour notre déficit, qui sont retour aux sociétés du pur rapport de forces, aux
inégalités, aux lois faites pour les puissants par les vainqueurs
de nos belles élections à l'issue de très onéreuses campagnes, aux grandes déclarations et à la quasi impunité de ceux qui
considèrent la participation au financement de l'état, de la santé
etc.. comme une intrusion négligeable dans leur droit et leurs biens, et à la diffusion de l'idée que les charges, les impôts sont
condamnables, à l'égoïsme généralisé, teinté dans le meilleur
des cas d'une charité calculée, à ce que devient cet argent qui
voyage et détruit, et à notre impuissance (le seul pouvoir que nous
ayons, en dehors des petits correctifs individuels, qui est de choisir, de voter, devenu impossible)
frissonner un peu en
regardant la lumière qui descend du tendre ciel blanc, malgré la
douceur de l'air, poser autour de mon cou la douce caresse du foulard
venu des Pays Bas - sourire de la nuque
et, repassage fait avec
grimaces, m'offrir le plaisir d'ouvrir le livre reçu samedi, dont
m'avait donné grande envie je ne sais plus quel billet, envie
renforcée en lisant le blog de Jérémy Liron
http://www.lironjeremy.com/lespasperdus/bonnard-observations-sur-la-peinture/,
Observations sur la peinture de
Pierre Bonnard, prendre en mains le mince carré, ou presque, pas
tout à fait, qu'est ce livre de l'Atelier contemporain, lire la
préface d'Alain Levêque, l'introduction d'Antoine Terrasse,
regarder les croquis de chat, de bateau, de femmes à leur toilette
(et un du corps dans la baignoire) avec les annotations de couleurs,
et puis entrer dans les petites notations du peintre, comme ceci,
juste avant les deux dessins de 1934
/1946/
Delacroix l'a écrit
dans son Journal : «on ne peint jamais assez violent». Dans la
lumière du Midi, tout s'éclaire et la peinture est en pleine
vibration. Portez votre tableau à Paris : les bleus deviennent gris.
Vus de loin, ces bleus, aussi, deviennent gris. Il existe donc en
peinture une nécessité : hausser le ton. Les primitifs l'avaient
bien compris, qui cherchaient les rouges, les azurs, les plus ardents
dans les coloris : le lapis-lazuli, l'or et la cochenille. La nature
nous tend des pièges avec ses thèmes que l'intelligence, mais
surtout le métier, parviennent à déjouer. C'est le seul avantage
que nous avons de vieillir : profiter de nos expériences
personnelles.
/1946/
J'espère que ma
peinture tiendra, sans craquelures. Je voudrais arriver devant les
jeunes peintres de l'an 2000 avec des ailes de papillon.
9 commentaires:
hausser le ton...quelle splendide façon de définir la peinture!! tout est concentré dans cette expression
Finalement, Hervé Télémaque est une sorte de "primitif" à sa manière...
avec une touche d'humour qu'ils n'ont pas tous (quoique..)
Quel bonheur de vous suivre et de pouvoir s' échapper un moment vers l'art lorsque la colère monte... certains qui n'ont pas cette cour de re- création se sont armés de marteaux et de kalachnikovs... Pouvons-nous simplement juger,comme les gens de "biens", que leur colère n'est pas de "bon ton"?
Demandons au grand mécène Bernard Arnault... dès qu'il aura payé ses impôts.
Entrer dans la peinture de Bonnard avec la simplicité " d'un vol de papillon " c'est le plus difficile
Pascale je ne suis pas certaine que votre jugement sur moi soit très légitime… que faites vous d'utile contre cela ?
et je suis excessivement loin de penser demander quoi que ce soit à Bernard Arnaud et surtout pas son avis
merci Arlette - ce petit livre est un trésor
Ce n'est pas un jugement;je fais comme vous,je lis ,je peins un peu, je manifeste, je discute, je cherche avec d'autres des solutions...et il n'y a pas d'ironie de ma part, et certainement pas contre vous. Bien démunie tout simplement...et pas capable de me faire comprendre en plus!
"sourire de la nuque" mmh ! on imagine... une bien jolie trouvaille.
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