battre mes records de
lenteur pour changer une housse de couette, avec l'habituel fou rire nerveux
remplacer une ampoule,
constater que la réserve est quasiment vide, et m'en aller dans un
mistralou joueur en quête infructueuse (Carrefours fermés, ampoules
absentes dans deux boutiques, suis revenue avec un pantalon rouge)...
renoncer à trop long trajet sans résultat certain – retour à
l'antre – en passant l'aspirateur, faire tomber et exploser la
dernière ampoule à gros culot, créant une ambiance de grande
intimité.
Ramasser les gravats du
jour, et après cette journée de petits déboires sans gravité,
monter vers l'opéra, grimper au troisième balcon, mettre petite
note âgée au milieu de la jeunesse, et assister, puisque cela
faisait partie de mon abonnement, au spectacle donné par le
L.A.Danse Project
avec
Morgan's last chug –
chorégraphie d'Emmanuel Gat –
montage de passages de la suite française n°1 de Bach, de la
Musique funèbre pour la Reine Marie de Purcell et de phrases de «la
dernière bande» de Beckett lues Jim Norton - cinq danseurs affutés,
esthétique, Brigetoun aime bien, trouve cela d'une gratuité totale,
léger ennui, intérêt s'éveillant avec l'apparition d'une certaine
géométrie dans les déplacements
premier
des deux entractes pendant lequel ai lu que ce que je venais de voir
se voulait une étude sur le temps fragmenté.. oui, peut-être, n'ai
pas été sensible, trouvé surtout que chaque variation, ça j'avais
vu, était en elle même un peu affadie par une trop grande retenue,
donnait un sentiment d'inabouti (certains mouvements semblent avoir
intention comique, légèrement parodique, mais si légèrement -
pourtant je n'aime guère ce qui appuie trop - qu'il ne reste que le
regret)
plaisir
plus net avec les deux pièces suivantes, les plus récentes, si j'ai
bien compris, de Benjamin Millepied
Réflexions sur
une musique de David Lang – le commanditaire, ou partenaire étant
Van Cleef & Arpels, la danse se veut éclats, facettes –
séparées par des retours au noir – un beau pas de deux, une danse
énergique, des groupes... etc.. et, en faisant abstraction des
applaudissements qui marquaient trop les césures, le plaisir de ces
enchaînements, et quelques moments très aboutis
Hearts and arrows sur
une musique de Philip Glass, le second des trois volets de l'ensemble
prévu en collaboration avec Van Cleef.. la même succession, avec
cette fois presque uniquement des ensembles de danseurs, et l'énergie
que donne l'avancement toujours recommencé, mais jamais totalement semblable, de la musique de Glass
curiosité, plaisir, admiration des élèves danseurs de tous âges, de la bande juvénile
dans laquelle j'étais incrustée (ce qui m'a aidé à supporter les
entractes)
applaudissements de la
salle comble et retour vers l'antre contre petit mistral
11 commentaires:
à mon avis, une journée enluminée...j'aime vivre tout ça "derrière vous"
La musique de Glass peut s'accommoder de n'importe quel ballet (souvent redondant... ou répétitif) car elles les dépasse en hauteur.
J'aime bien votre photo finale, ce contrepoint mis en scène.
je ne sais pas si ce que j'ai préféré n'était pas le public
Aime beaucoup l'avant dernière photo, on dirait des personnages en pâte à modeler avec l'acrobate musclé (3 ème à partir de gauche) et la timide danseuse (à droite)
bien vu ..
le musclé était aussi le plus petit
le meilleur danseur était le plus haut
pour la danse je vais toujours en haut pour l'ambiance et pour mieux saisir l'occupation du plateau
Le mistralou n'est d'aucune aide pour changer la housse de couette.
serait plutôt une gêne, heureusement il reste à l'extérieur
Du rouge pantalon remplaçant les ampoules au rideau de scène
Une flamboyante soirée juvénile
d'autant que le pantalon vient du rayon garçonnet de Monoprix (12 ans)
Pile ce qu'il faut pour un nuage... et poil pour la couleur!
J'aime les prémices de la belle saison en Avignon, et le sourire du danseur heureux de ce qu'il vient de donner !
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