Matin ciel bleu, lumière
grande, air qui se dégourdit,
et moi, très moyennement
à la hauteur, bougonne, sans envie de rien, floue, absente, en
chipotant sur internet je tombe, chez Acrimed, sur
http://www.acrimed.org/article4631.html
Paroles de grévistes à Radio-France,
me réveille, y trouve autre chose que la déploration sur l'absence
des journaux du matin, ce qui n'est pas à mes yeux le plus
indispensable (surtout pas celui de France inter qui sert plutôt à
me fouetter le sang et à me faire sauter hors du lit, avec un
semblant d'énergie née de l'agacement ou la colère), aime faire
des choses belles, c’est un héritage. Je ne suis pas sûre qu’ils
voudraient qu’on fasse des choses belles. Ils voudraient que l’on
fasse simplement de la radio. Ce sont des comptables, et
puis, en cliquant sur un lien, passe sur le meilleur des
ondes https://soundcloud.com/lemeilleur-desondes
- les captations de réunion,
montages, fait par des membres de l'intersyndicale - écoute,
intéressée, séduite par la multiplicité des voix, des timbres,
par l'ironie et la musique de certains montages, très faible écho,
mais écho tout de même, de ce que j'aime sur France Culture, ce son
différent (quand c'est encore là, parce que cela disparaît un rien
cette recherche, comme a disparu la poésie, et presque disparu la
littérature hors ce que l'on trouve dans tous les suppléments
littéraires des journaux)... intéressée par les éclairages sur
les différents métiers (hors les journalistes, du moins ceux des
journaux du matin, les princes non concernés), grinçant en
entendant l'incompréhension totale de l'équipe de management..
et,
comme le sac de linge est prêt, je mets en sommeil cette bande son
pour la reprendre dans l'après midi et m'en vais dans la ville, pour
trouver splendeur de la lumière et traces de plus en plus évidentes
d'une probable grève du ramassage des ordures..
Rentrer
avec linge propre, et repartir,
rencontrant
travaux,
rencontrant
ce qui me semble être un lit précaire..
au
devant des syndicalistes manifestant contre l'austérité, les suivre
un peu, discuter surtout, puisque, en fait, ce qui est à l'origine,
ou devrait l'être à mon humble avis, de la colère, ce n'est pas
l'austérité mais le démantèlement de toutes les protections, le
mensonge des mots, l'organisation de la précarité, au nom de la
modernité, puisque nos jeunes seigneurs (le dédain de Macron quand
il ne se surveillait pas, en parlant à un député communiste)
décident, sont persuadés, qu'il est archaïque, et coupable, de
s'attacher aux conquêtes qu'ils nomment privilèges (puisqu'il est
évident que la distorsion entre leurs revenus et les salaires de la
base, celle qu'à Radio France on met au sous-sol, et le pouvoir
qu'ils ont sur des gens fiers de ces métiers qu'ils ignorent, ne
sont pas privilèges..).
Pauvres
idiots passéistes, qui renâclent à tout sacrifier à ce mot
magique : modernité (qui est maintenant presque interchangeable avec
cet autre merveille : flexibilité), ceux qui se rebellent
(malheureusement c'est voté en première lecture et le sera en
seconde, quitte à brusquer avec le 49-3) contre ce que les
journalistes n'ont pas dit – trop compliqué, bien entendu, et pas
sexy, comme la merveilleuse loi au tristement comique nom de
«maintien dans l'emploi» -
par
exemple, la possibilité de remplacer le contrat de travail par un
contrat «civil» (sans protection) de gré à gré, puisque, bien
entendu, employeur et demandeur d'emploi discutent d'égal à égal,
l'incertitude
sur le doublement du salaire en cas d'absence d'un accord collectif
pour le travail lors des 52 (maintenant) dimanches du
Préfet hors zones touristiques
(pour ces dernières, aucune compensation, pas plus que dans les 52
dimanches des Ministres dans
les gares qui bénéficient d'une affluence exceptionnelle
dont nul ne sait comment elle
sera estimée),
la
nouvelle notion de travail en soirée (le travail de nuit et les
garanties et contre-parties que cela comporte, commençant à
minuit),
la
possibilité plus grande en cas de litige de sauter la conciliation
aux prudhommes en faveur d'un jugement,
comme
le non contrôle de licenciement s'il est de moins de dix salariés
(suffira de faire des paquets),
les
nouvelles dispenses de l'obligation d'employer des travailleurs
handicapés,
les
dérogations qualifiées de souples aux interdictions concernant le
travail des mineurs,
etc...
liste très très longue
(http://www.democratie-socialisme.fr/spip.php?rubrique78),
mais j'arrête là, faute de la décision ferme de tuer «paumée».
Liste
qui n'est qu'une partie de ce que demande les crânes gelés de
l'Europe, comme ils l'ont fait pour les autres pays que nous n'avons
pas soutenus.
7 commentaires:
Vous avez bien fait de mettre un lien vers le blog de Gérard Filoche, entendu hier... à France Inter vers 13 h 15 et qui ose - ce qui est de plus en plus rare - une parole énergique, courroucée, contre ce Macron qui a souhaité un jour que "tous les jeunes rêvent de devenir milliardaires".
il y a longtemps qu'il ose.. et qu'il milite en réunions dans toute la France
avec deux handicaps : pour les coucous logés dans PS (Valls et suiveurs au ventre mou) il est un élément de folklore
pour Mélenchon et les siens il est l'ennemi parce que non raliable
Une bien jolie carmagnole sous le pont d'Avignon, merci pour toutes les informations.
Merci Brigitte d'exprimer ainsi ce chaos organisé ou désorganisé qui surgit de toutes parts
si seulement c'était le chaos, c'est une feuille de route méticuleusement suivie, avec juste des tentatives sans espoir d'y résister
Les tentatives c'est la vie, et " tant qu'y a d'la vie...." enfin c'est ce qu'on dit.
..de quoi être démoralisé, rien n'avance, tout fiche le camp..on nous ronge.
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