Réveil sous ciel blanc,
dans la fraîcheur un peu trop vite retrouvée
vaquer, tout doux, ronger
le temps, voir un ciel de vierge sulpicienne transpercer la couverte
et par la grâce des
bonnes mères, un petit vent se lever et nous amener, pour flâner
dans l'après-midi, un ciel plein d'imagination et une tiédeur
vivifiée
Ne rien faire... penser
Paumée, et repêcher – avais aimé l'écrire, à tort ou à raison
– ma contribution au dictionnaire de l'étrange pour la 5ème
proposition de l'atelier d'été de François Bon (allez y voir
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4207
il y a trente et une entrées)
photo de Christophe
Raynaud de Lage retrouvée après coup, ce qui a entraîné quelques
modifications, sur le site du festival (le Prince de Hombourg de
Kleist dans la mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti - juillet 2014)
Survol
devant moi, un peu au dessus de moi, quatre pattes
démesurées, si longues que semblent à la recherche du sol, un
galop lumineux emportant un corps tendu vers l'avant, et, flottant un
peu au dessus, dans le prolongement de la course, énorme, une tête
qui semble dissociée, jetée en tel élan qu'elle n'est plus que cou
puissant surmonté d'une crinière échevelée par le vent du galop
effréné, allant, sans presque que se dessine la tête ni même
l'oeil, vers un naseau qui avale l'air au dessus de la grande plaie
d'une bouche ouverte par l'effort du galop. Dans la nuit, une cavale
de lumière, de mouvement, de pierres où s'estompent quelques
fenêtres. Une image restée dans ma mémoire, mais j'avais oublié
le petit être en uniforme improbable qui, assis à croupetons sur un
grand espalier de bois, semble la chevaucher et rêverait de gloire,
qui pour moi se rue hors de sa peur, se rue au delà d'une gloire
vers le dégoût et la mort. Une cavale que je voyais voler au dessus
d'un monde de vies méprisées, de guerres, de carnes éventrées qui
viennent de chez Claude Simon, s'élançant vers une évasion
impossible, et je posais sur son dos le cousin japonnais du roi Lear,
dans la folie de son désespoir, plus profonde, totale, évidente que
celle du prince de Hombourg, barbe blanche au vent, et couronne de
fleurs tressées par son fou, maintenue sur sa tête par les longs
cheveux enchevêtrés, semant derrière lui un petit nuage de
pétales, et chantonnant une comptine à sa faiblesse, pour que lui
reste son égarement, que recule son éclair de lucidité, son
remords.
8 commentaires:
Cette " cavale " qui envahissait le fond de scène reste un émoi très fort d'ingéniosité ( même à Toulon en plus petit)
Belle série de Marie
on marche sous elles sans les voir tant sont nombreuses ici
merci de ton passage
Le ciel est souvent plein d'imagination en ce moment et la fraîcheur retrouvée est très agréable.
Un été plein de contrastes.
Avignon reprend souffle
Pax in orbis.
Avignon était plein de gens tranquillement joyeux hier après midi
Avignon sans "f" demeure estival...
un peu frisquet tout de même là, ce matin nous atteignons juste 20* à cette heure ci
... un petit vent se lever et nous amener, pour flâner dans l'après-midi, un ciel plein d'imagination et une tiédeur vivifiée..
que j'aime cette phrase réconfortante.
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