commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, octobre 22, 2015

en picorant

le jour, ma ville ce matin :

la masse des feuilles de mon platane favori et l'imminence de l'or bruni,
l'obstacle à l'ouverture de la rue des ortolans et la danse des rubans dans ce satané vent qui me soufflait dans la face de froides rafales
pendant que l'emboquais, suivant le jeu fantaisistes des câbles qu'elle réussit si bien
et la belle oblique rouge de la petite grue hissant les tuiles pour soigner une maison
contrepoint, en bienfaitrice aimable, de la gueule cruelle, de la mâchoire de la machine en action dans les passages d'archive de Quand il a fallu partir documentaire de Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah, sur la mort, la disparition décidée pour le bien-être des habitants et d'un quartier de La Courneuve, le grignotage de la barre Balzac
Beau film que vous souhaite de voir, sensible, humain, qui commence par un jeune garçon au volant, doudoune et bonnet en tête, disant «même s'il n'existe plus, on le voit encore.. moi quand je passe je le vois toujours.. à aucun moment je le vois pas»
souvenirs doux amers, nostalgie des jeunes hommes et des mères, violence des décisions prises pour le bien des gens avec lesquels on ne parle pas, sauf un, un jour, pour parler de karcher, et toutes ces histoires, ces enfances et jeunesses, ces repas, ces fêtes, ces entraides et ces vies dures, ces trafics bien sûr, aussi.
La démolition de Renoir, avant : d'un coup l'immeuble qui s'effondre sur lui-même le choc... alors ce fut moins brutal à première vue pour Balzac, mais là, ce rongement décidé sans eux, ça a duré des mois et certains des habitants, ceux qui l'avaient pu, habitaient toujours le quartier et voyaient peu à peu disparaître leur cadre, aimé et détesté, bouffé, la morsure montrant les papiers, les carrelages ...

7 commentaires:

tanette2 a dit…

Faut croire que la démolition des ces "barres" est contagieuse.....Dans ma petite ville tout un quartier est en train de tomber....

arlette a dit…

Cruelles histoires en tout lieux , dans le cadre de mon travail ai assisté à la destruction d'une maison !! sur l'île de Porquerolles , construite illégalement en présence du ministre de l'Environnement de ce temps là (Ségolène) en signe d'exemple !! et ne suis pas fière d'avoir photographié le désarroi ambiant Bien sûr , cela est différent mais....

Brigetoun a dit…

merci à vous

(Arlette oui, tout de même pas exactement pareil, là ils n'avaient pas décidé de construire cette barre, ils y avaient simplement grandi et vécu)

Dominique Hasselmann a dit…

Il y a quelques mois, une ex-mannequin s'est vue condamner à détruire sa villa construite illégalement : elle n'était pas, semble-t-il, au parfum !

Ce soir, Mediapart consacre une émission en direct sur "Dix ans après Clichy-sous-Bois" (là, ce sont plutôt des barres dans lesquels les habitants tentent de survivre) - petite concurrence pour Marine Le Pen accueillie pour la cinquième fois sur France 2 dans l'émission "Des Paroles et des actes".

Brigetoun a dit…

là, je trouve que les deux cinéastes (ce sont des anciens du Bondy blog, l'équipe de jeunes de Bondy auxquels les journalistes suisses ont appris le boulot) ont fait un très beau travail..

Gérard a dit…

Pour reprendre les propos de Dominique, j'espère que pour la Le Pen sur France 2 ce soir sera aussi une démolition.

Brigetoun a dit…

elle s'en moque, le fait d'être vue, écoutée et plus encore si elle est malmenée lui attirera des votes