Matin, en allant jeter
papiers, verres, près des remparts, entre ciel couvert et douceur
bleue aux légers nuages, ressassait de nouveau qu'il était temps de
renoncer à encombrer, si peu que ce soit, l'espace d'internet..
etc…
et puis en montant, dans
l'après midi vers la place de l'horloge, tournait dans mon crâne la
huitième proposition de François Bon pour l'atelier d'été que
j'avais accueillie par une grimace perplexe hier soir
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4240
par le trou de la serrure,
lue et relue avec un détachement appliqué, et dans le petit vent
qui fouettait, juste pour un massage, mes joues des idées me sont
venues.
En
zoomant sur le musicien qui mettait un peu d'allégresse dans un coin
de la place, ai décidé de tenter...
et
pour éclairer un peu ce qui en est sorti, si vous n'avez pas pris le
temps (devriez) de lire la proposition de François Bon et les
premières contributions : pour une histoire éventuelle, des bribes
comme des fils tirés de l'histoire qui se crée, dans l'ordre où
ils viennent (numérotés pour les placer plus ou moins exactement
dans le texte qui pourrait être, qui ne sera pas)
84 – un silence,
retenue du vent comme d'un souffle, et ruée, décrivant large courbe
depuis le large pour virer, s'élancer droit sur la ville, le quai,
les corps figés aux bouches béantes, d'un tourbillon d'air mêlé
d'eau, un noyau sombre au coeur des gouttes jaillissant de la mer
creusée fonçant droit sur elle - 78 – forcissement soudain,
brutal, du vent qui s'était levé, balayant en biais le quai, blonde
opulente trébuchant sur talons aigus, voix qui s'élèvent pour ne
pas s'envoler sans être entendues, rires, des jambes emportées
croisant des fronts baissés comme des béliers – 28 sortie pour ne
pas entendre communication, debout au ras de la terrasse, troncs
centenaires des oliviers, jarres de géranium – 12 première nuit,
se pencher pour fermer volets, maison tourne dos au village, lune sur
jardins, parfums de plantes qui entrent dans le frais du sommeil,
bruissement des branches – 86 le noyau sombre devient visage volant
sur l'écume, sombre comme de bronze, brûlé de tant de soleils,
deux yeux fendus sous des sourcils presque droits, un grand nez
impérieux, rectiligne, une bouche sereine et tendre, elle reconnaît,
Nérée, et puis après hésitation, Nestor ? - 30 debout au bord du
paysage immense, elle survole, yeux dégringolant depuis les énormes
troncs torturés des oliviers, émerveillement, courbes douces des
vignes, ondulations qui tombent dans la mer, découpe de la côte, la
colline devenue presqu'île en biais, des champs, une lumière
franche adoucie d'humidité, elle murmure Grèce - 15 troisième
jour, elle se réveille avec faim, un verre d'eau, elle sent la prise
de la maison se défaire, la libérer, devine temps de partir, ouvre
les volets sur les trois pins, les petits jardins maraîchers, une
voiture qui rouille derrière un grillage sur la gauche – 95 ils
sont assis au bord de l'enfoncement du quai, les gens étonnament
calmes font un détour dans leur marche derrière eux, le patron de
la vedette récolte les débris de son bateau comme une bonne
ménagère, elle balance ses jambes dans le vide au dessus de l'eau,
elle tourne la tête vers le profil, le nez droit, la sagesse, ils
parlent.
7 commentaires:
Bien tenté, bien réussi !
Merci au petit vent d'automne qui fouettait...
Ai enfin compris la proposition 8 en vous lisant ;)
il faut lire les trois autres Sébastien Bailly, Dominique Hasselmann, les deux premiers et le beau texte de Christine Jeanney posté en même temps que le mien
Il suffisait de se jeter à l'eau... (le fleuve ou la mer).
Belle cavalcade des mots et des idées , j'avais lu sa proposition Merci
Dominique, ce que vous avez fait plus tôt, et en brèves notations évocatrices (plus conformes à ce qu'indiquait François Bon)
Pour la photo du musicien..tenté et réussi
il est un peu plaqué sur les gens assis qui en fait sont à bonne distance.. mais enfin (j'étais près de l'autre bout de la place)
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