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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 02, 2015

Souhait

journée que j'ai commencée en neutralité maussade
et dans le calme de l'après-midi, après que le soleil pas encore gelé qui se pose un peu sur le haut du mur et deux quatuors de Mozart m'aient ramenée à la surface de moi-même, lecture, en tel plaisir, tel sourire – même s'il est parfois un peu tremblé – à la lecture des 82 pages de Bleu de travail de Thomas Vinau (La Fosse aux ours) que m'est venu le souhait, l'espoir, qu'il soit partagé
sourire un peu tremblé, parce que Thomas Vinau sait trouver les petits riens fraternels, discrètement merveilleux, dans l'ordinaire de nos jours, même si on vit à la sauvette.
Suite de courts, parfois très, petits blocs, emportant travail, brume, rayon de soleil, froid, amour etc..
Souvent des phrases hachées, comme quand on avance d'immeubles en maisons. De maisons en chantier.. et qu'on se force un peu à penser qu'il y a de la vie là-dedans. Des torgnoles. Des sourires. Des oranges. Des chaussettes. Des gens qui s'aiment. Des dents qui tombent...
Et parfois des images qui s’allongent en doux lyrisme. L'amour pour celle qui n'est nommée que tu
Ton vêtement de dame dans les brumes bleues de l'aube. L'élégance avec laquelle tu souffles sur les braises des matins de semaine...et, au détour de phrases, le petit.
Et même dans le froid, l'hiver, il y a la nature ce bruissement d'ailes qu'une brassée de perdreaux surpris au détour d'une vigne laisse traîner dans le ciel d'octobre.
ou Le beau petit velours du froid qui taille nos os dans le sens du ciel. Chaque matin nos petits pas..
alors Tartiner la lumière sur les façades de pierre. Tirer des traits sur le ciel. Passer son tour avec le jour.
Plaisir aussi de cet humour qui soutient la tendresse du regard C'est immense et c'est immonde. Le monde est si bien fait. Il y a ces belles lianes rouges sur les murs gris d'Ivry. Une péniche qui traverse la pluie.Un panneau Ricard...
et puis, dans ce livre de poésie, il y a bien entendu les mots Des mots de petit jour. Des mots dont on se sert jusqu'à la corde. Jusqu'à la patine du sens. La rondeur de l'usure.. et l'usage qui en est fait souriait doucement à la lectrice que j'étais, même si, écrit-il, ma langue trébuche sur les choses et les êtres ou parce que ils sont Eclats d'esclave sauvage. Qu'une bête fatiguée vient lécher peut-être. Pour atteindre la prochaine nuit.
Puisque fait ce qu'il peut Dans ce petit bain de cruauté et de lumière. Dans les éclats de sucre et de mensonge... tout ce que je réduis ici outrageusement.
Même les remerciements à la fin du livre, la dédicace finale, tiennent la note Je voudrais dédier ce livre à ceux qui travaillent avec le ciel pour nous tenir debout. Aux miens, aux poètes de rien, aux boiteux souriants, aux grand-mères, aux marchands de légumes qui offrent des fruits le matin aux enfants.Aux crottes de nez, à la terre sous les ongles et aux chiens fous. Aux adventices. Aux Balayeurs. Aux artistes qui trimbalent leurs brouettes de pierres pour alléger nos cervicales et la suite de noms qui conclut appelle de moi une suite de petits saluts.

14 commentaires:

Marie-christine Grimard a dit…

L'ordinaire de vos jours nous offre des petits matins pleins de lumière.
Vous faites partie de ces "artistes qui trimbalent leurs brouettes de pierres pour alléger nos cervicales".
Merci pour ce nouvel émerveillement à vous lire, et cette quotidienneté si douce et si forte à la fois !

Brigetoun a dit…

merci, c'est gentil (trop)
mais les noms évoqués par Thomas Vinau sont de toute autre dimension

Dominique Hasselmann a dit…

les photos sont harmonieuses et douces.

Brigetoun a dit…

un poquito ratées tout de même et n'ai pas d'excuse

Anonyme a dit…

Oh oui, aller d'immeubles en maisons, en boiteux souriants jusqu'à votre antre chaque jour (on vous reconnaît bien, en train de lire sur la photo ;-) !)
Quels merveilleux bruissements de musique dans cette poésie ! Mozart s'y attarde...
(marcopolette)

arlette a dit…

Pour oublier des grincements de propos entendus ... cette lecture apaisée en un lieu chaleureux est un baume de réconfort !!
Merci Amie je respire mieux

Lavande a dit…

J'aime beaucoup votre petite bonne femme. Est-ce vous qui l'avez sculptée?

Brigetoun a dit…

oh non ! saurian pas - c'est une artiste, Touitou, représentée par la galerie Ducastel qui crée tout un petit monde dont des lectrices… m'étais promis depuis longtemps de m'en offrir une et l'ai pu un jour où il y en avait des petites et pas trop chères !
j'essaie de me persuader que c'est moi (problème d'âge tout de même)

Brigetoun a dit…

Arlette je choisis de n'entendre que quand vraiment on m'y oblige les propos qui volent ces temps ci

mais je réalise les propos qui t'on malmenés étaient peut-être personnels, je te pries de m'excuser… et oui là il est difficile de n'être pas touchée

chri a dit…

Merci pour cette source. Je vais aller y boire.

Verdierh a dit…

*** (;

tanette2 a dit…

Je croyais aussi que ta petite bonne femme était la suite de l'ébauche que tu nous as montrée un jour...

Gérard a dit…

Tu aurais pu la sculpter , n'avais tu pas commencé à modeler toi même ?

Brigetoun a dit…

pas aussi bien fini, pas en papier mâché
et sans doute pas avec telles cuisses !