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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, novembre 30, 2015

Dimanche engourdi, se souvenir de samedi

réveil tardif ce dimanche matin, et activité réduite soigneusement (enfin ne me suis pas trop forcée pour cela) au strict nécessaire
tenter de résumer (ne saurais faire davantage) la fin de ma journée de samedi
à partir du moment où suis arrivée à proximité du Centre européen de poésie, où j'ai vu les grands dessins clairs des murs, les silhouettes qui circulaient, Marie Jouannic dans son rôle de maîtresse des lieux, apparemment papillonnant, gardant l'oeil en fait pour que tout, avec une aisance fleurant bon la liberté, sans raideur, se déroule comme prévu... du moment où j'ai senti ma timidité envahir carcasse et où suis entrée doucement, sans trop trébucher, yeux et oreilles habillés d'un sourire.
Quelques mots et suis passée – j'avais mal compris l'horaire et n'avais guère le temps de m'attarder devant les oeuvres exposés, devant les livres, textes, dessins étalés dans les vitrines et sur des tables.. juste de faire quelques pas dans la seconde partie de la salle, celle tapissée de livres, pour les saluer en passant – suis donc passée dans la petite salle de spectacles ou lectures, me suis assise sur un des bancs coffres longeant le mur, derrière les petites tables et chaises, ai regardé les quelques assis, ceux qui entraient peu à peu, les trois femmes, l'homme installés face à nous, entendant sans écouter des bonjours, des plaisanteries où ne pouvais entrer..
Marie Jouannic a retracé en quelques mots, pour saluer ses trente ans, l'histoire du centre qu'elle a fondé en 1986, lorsque la Maison du livre et des mots, première en France, fondée en 1975 à la Chartreuse d'Avignon - qui cherchait à faire vivre la poésie en accord avec la musique, le théâtre, à la diffuser - a fermé, le Centre se spécialisant dans les écritures du spectacle…
et après que la jeune femme au centre du trio, Eliane Kirscher (graphiste et éditrice qui, chez «l'Attentive», dans sa collection «à la main» http://livresdartistes.blogspot.fr/p/blog-page_8617.html de livres, de Bernard Noël et d'autres, publiés à quinze ou dix-neuf exemplaires manuscrits avec des dessins originaux) ai lu un très long passage de l'espace du désir, lecture suivie d'un bref échange de phrases courtes, où chaque mot avait sens, sur le thème, sur l'écriture etc... Marie Jouannic a passé la parole – ping pong de plaisanteries entre eux – à Claude Gilioli, ami, correspondant et collectionneur des oeuvres de Bernard Noël, qui a prêté une grande partie de ce qui était exposé, pour une évocation un peu brouillonne, pleine d'anecdotes esquissées et abandonnées, d'évocations sibyllines que ne pouvais décrypter de poètes, éditeurs, plasticiens souvent privés de leurs noms... de son rapport à l'oeuvre et l'homme - pas sans charme
avant le moment le plus long, le plus intéressant, que ne saurais retracer, introduit par le déploiement du dernier livre édité par l'Attentive la main dans le mot collaboration de Bernard Noël et Alix de Massy, une des deux plasticiennes qui encadraient leur éditrice, (http://www.alixdemassy.fr peintre, collabore à des livres d'artistes dont, avec Bernard Noël le temps de l'écart aux éditions le bousquet-la-barthe et le plus récent, encore avec Bernard Noël aux éditions l'Attentive la main dans le mot)
et l'évocation par elle, par Magali Latil http://documentsdartistes.org/artistes/latil/repro.html (j'ai repris pour http://brigetoun.wordpress.com une partie d'un texte que Bernard Noël lui a consacré) de leur rencontre avec le poète, de leur collaboration, apéritif de l'essentiel de cette fin d'après-midi, échange sur l'élaboration d'un livre d'artiste, sur les différentes formes, sur ce moment où – Magali Latil en parlait très bien – le poète incline son texte vers le plasticien, où celui ci s'empare de ce qui le touche dans le poème, où l'éditeur qui le plus souvent a provoqué la rencontre, élabore la forme : caractères, papier, format (belle passion d'Eliane Kirscher, perçant sous une élégante réserve)…
enfin c'était beaucoup plus riche que cela, et nourri de souvenirs.. de phrases qui se cherchaient, et, au bout d'un moment, de l'expérience qu'en avait une femme dont je voyais la nuque depuis le début juste dans le chemin de mon regard vers le centre, vers Magali Latil, expérience évoquée en phrases brèves, nettes, sensibles, et que je découvre, avec plaisir – même si ensuite je n'ai pas osé l'aborder, alors que j'en avais grande envie pour ce que j'ai lu d'elle, pour la sympathie que ses mots, son attitude m'inspirait- qu'il s'agissait d'Hélène Sanguinetti (j'ai trouvé, en début de nuit, sur le net j cet auto-portrait http://www.musanostra.fr/Helene%20Sanguinetti%20,%20poete%20portrait,%20musanostra.html)
par elle donc, évoquant sa collaboration avec Odile Fix, plasticienne et éditrice http://odilefix.blogspot.fr/
avant, quand les questions de la salle ont abordé la diffusion forcément limitée de ces livres, que Marie Jouannic nous fasse passer quelques exemplaires d'un beau petit livre la main sous le mot de Bernard Noël et Jean-Luc Parant, et que l'homme au beau profil qui était déjà intervenu, un peu en retrait, dans les échanges précédents, Patrick Roy (éditions le bousquet-la-barthe – son site http://lebousquetlabarthe.wix.com/editions - un article trouvé cette nuit http://www.midilibre.fr/2014/10/06/une-maison-d-edition-au-coeur-des-cevennes,1061503.php) explique sa décision d'éditer, outre les vingt deux exemplaires, accompagnés d'un dessin original, signés et numérotés sur papier arches, deux cents exemplaires, à prix très abordable, sur munken 
et puis sommes retournés dans la salle principale, j'ai – pas gentille – résisté à Marie Jouannic soucieuse de me, nous nourrir et mettre verre en mains, ma timidité revenue a tari mon habituel flot de paroles, me suis contenté de quelques monosyllabes et de souvenir, et de circuler regardant les oeuvres de
Magali Latil
Alix de Massy (leur fait injure..),
les tables
et le petit panneau, au gentil aspect bricolé, de photos de la maison de «l'attentive»
avant de m'en aller, seconde – me sentant un peu espionne en circulant de conversation en conversation -,
de trouver sur la place, surtout dans l'allée centrale, devais slalomer,  des petites tables devant chaque chalet autour desquelles se régalaient des avignonnais et des exposants, de saluer les courges et de rentrer, tremblante de froid, dans l'antre. 


5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

J'ignorais cette collaboration Bernard Noël/Jean-Luc Parant (écrivain inimaginable)...

Quel travail, toutes ces photos !

Brigetoun a dit…

quelle merveille cette passion et ces talents pour être si peu "rentables"

arlette a dit…

Je découvre tout cela ... Merci pour cette belle retranscription

jeandler a dit…

Créer, la seule réponse à la bêtise destructrice et sauvage.

Gérard a dit…

Je regarde aussi les œuvres de Magali Latil