réveil tardif ce dimanche
matin, et activité réduite soigneusement (enfin ne me suis pas trop
forcée pour cela) au strict nécessaire
tenter de résumer (ne
saurais faire davantage) la fin de ma journée de samedi
à partir du moment où
suis arrivée à proximité du Centre européen de poésie, où j'ai
vu les grands dessins clairs des murs, les silhouettes qui
circulaient, Marie Jouannic dans son rôle de maîtresse des lieux,
apparemment papillonnant, gardant l'oeil en fait pour que tout, avec
une aisance fleurant bon la liberté, sans raideur, se déroule comme
prévu... du moment où j'ai senti ma timidité envahir carcasse et
où suis entrée doucement, sans trop trébucher, yeux et oreilles
habillés d'un sourire.
Quelques mots et suis
passée – j'avais mal compris l'horaire et n'avais guère le temps
de m'attarder devant les oeuvres exposés, devant les livres, textes,
dessins étalés dans les vitrines et sur des tables.. juste de faire
quelques pas dans la seconde partie de la salle, celle tapissée de
livres, pour les saluer en passant – suis donc passée dans la
petite salle de spectacles ou lectures, me suis assise sur un des
bancs coffres longeant le mur, derrière les petites tables et
chaises, ai regardé les quelques assis, ceux qui entraient peu à
peu, les trois femmes, l'homme installés face à nous, entendant
sans écouter des bonjours, des plaisanteries où ne pouvais entrer..
Marie Jouannic a retracé
en quelques mots, pour saluer ses trente ans, l'histoire du centre
qu'elle a fondé en 1986, lorsque la Maison du livre et des mots,
première en France, fondée en 1975 à la Chartreuse d'Avignon - qui
cherchait à faire vivre la poésie en accord avec la musique, le
théâtre, à la diffuser - a fermé, le Centre se spécialisant dans
les écritures du spectacle…
et après que la jeune
femme au centre du trio, Eliane Kirscher (graphiste et éditrice qui,
chez «l'Attentive», dans sa collection «à la main»
http://livresdartistes.blogspot.fr/p/blog-page_8617.html
de livres, de Bernard Noël et d'autres, publiés à quinze ou
dix-neuf exemplaires manuscrits avec des dessins originaux) ai lu un
très long passage de l'espace du désir, lecture
suivie d'un bref échange de phrases courtes, où chaque mot avait
sens, sur le thème, sur l'écriture etc... Marie
Jouannic a passé la parole – ping pong de plaisanteries entre eux
– à Claude Gilioli, ami, correspondant et collectionneur des
oeuvres de Bernard Noël, qui a prêté une grande partie de ce qui
était exposé, pour une évocation un peu brouillonne, pleine
d'anecdotes esquissées et abandonnées, d'évocations sibyllines que
ne pouvais décrypter de poètes, éditeurs, plasticiens souvent
privés de leurs noms... de son rapport à l'oeuvre et l'homme - pas
sans charme
avant
le moment le plus long, le plus intéressant, que ne saurais
retracer, introduit par le déploiement du dernier livre édité par
l'Attentive la main dans le mot collaboration
de Bernard Noël et Alix de Massy, une des deux plasticiennes qui
encadraient leur éditrice, (http://www.alixdemassy.fr
peintre, collabore à des livres d'artistes dont, avec Bernard Noël
le temps de l'écart aux
éditions le bousquet-la-barthe et le plus récent, encore avec
Bernard Noël aux éditions l'Attentive la main dans le
mot)
et
l'évocation par elle, par Magali Latil
http://documentsdartistes.org/artistes/latil/repro.html
(j'ai repris pour http://brigetoun.wordpress.com
une partie d'un texte que Bernard Noël lui a consacré) de leur
rencontre avec le poète, de leur collaboration, apéritif de
l'essentiel de cette fin d'après-midi, échange sur l'élaboration
d'un livre d'artiste, sur les différentes formes, sur ce moment où
– Magali Latil en parlait très bien – le poète incline son
texte vers le plasticien, où celui ci s'empare de ce qui le touche
dans le poème, où l'éditeur qui le plus souvent a provoqué la
rencontre, élabore la forme : caractères, papier, format (belle
passion d'Eliane Kirscher, perçant sous une élégante réserve)…
enfin
c'était beaucoup plus riche que cela, et nourri de souvenirs.. de
phrases qui se cherchaient, et, au bout d'un moment, de l'expérience
qu'en avait une femme dont je voyais la nuque depuis le début juste
dans le chemin de mon regard vers le centre, vers Magali Latil,
expérience évoquée en phrases brèves, nettes, sensibles, et que
je découvre, avec plaisir – même si ensuite je n'ai pas osé
l'aborder, alors que j'en avais grande envie pour ce que j'ai lu
d'elle, pour la sympathie que ses mots, son attitude m'inspirait-
qu'il s'agissait d'Hélène Sanguinetti (j'ai trouvé, en début de
nuit, sur le net j cet auto-portrait
http://www.musanostra.fr/Helene%20Sanguinetti%20,%20poete%20portrait,%20musanostra.html)
par
elle donc, évoquant sa collaboration avec Odile Fix, plasticienne et
éditrice http://odilefix.blogspot.fr/
avant,
quand les questions de la salle ont abordé la diffusion forcément
limitée de ces livres, que Marie Jouannic nous fasse passer quelques
exemplaires d'un beau petit livre la main sous le mot de
Bernard Noël et Jean-Luc Parant, et que l'homme au beau profil qui
était déjà intervenu, un peu en retrait, dans les échanges
précédents, Patrick Roy (éditions le bousquet-la-barthe – son
site http://lebousquetlabarthe.wix.com/editions
- un article trouvé cette nuit
http://www.midilibre.fr/2014/10/06/une-maison-d-edition-au-coeur-des-cevennes,1061503.php)
explique sa décision d'éditer, outre les vingt deux exemplaires,
accompagnés d'un dessin original, signés et numérotés sur papier
arches, deux cents exemplaires, à prix très abordable, sur munken
et
puis sommes retournés dans la salle principale, j'ai – pas
gentille – résisté à Marie Jouannic soucieuse de me, nous
nourrir et mettre verre en mains, ma timidité revenue a tari mon
habituel flot de paroles, me suis contenté de quelques monosyllabes
et de souvenir, et de circuler regardant les oeuvres de
Magali
Latil
Alix
de Massy (leur fait injure..),
les
tables
et
le petit panneau, au gentil aspect bricolé, de photos de la maison
de «l'attentive»
avant
de m'en aller, seconde – me sentant un peu espionne en circulant de
conversation en conversation -,
de
trouver sur la place, surtout dans l'allée centrale, devais slalomer, des petites tables devant chaque chalet autour
desquelles se régalaient des avignonnais et des exposants, de saluer
les courges et de rentrer, tremblante de froid, dans l'antre.
5 commentaires:
J'ignorais cette collaboration Bernard Noël/Jean-Luc Parant (écrivain inimaginable)...
Quel travail, toutes ces photos !
quelle merveille cette passion et ces talents pour être si peu "rentables"
Je découvre tout cela ... Merci pour cette belle retranscription
Créer, la seule réponse à la bêtise destructrice et sauvage.
Je regarde aussi les œuvres de Magali Latil
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