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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, novembre 14, 2015

Matin aux deux eaux, nuit outre-Atlantique


réveil tardif... me préparer en accumulant telle collection de mini-catastrophes, sottises, hésitations, changements.. que c'est en riant que suis partie, ayant remplacé au dernier moment manteau par ciré en voyant le ciel blanc-absent, en croyant que la température était toujours printanière, ce qui n'était qu'en partie vrai, attendre le bus m'emmenant au Pont des deux-eaux... humeur que j'ai saluée et conservée du mieux que je pouvais afin d'accueillir, en y ajoutant le remords attendu pour mon départ abrupt la dernière fois, ce que va dire le pneumologue.
Perplexité amusée sur la qualité d'une offre bien-pensante.
Débarquer devant le petit marché, penser dommage n'aurais pas le temps…
tuer les quelques minutes d'avance en rendant rapide visite à la roue
et aux deux canaux se mariant…
avant de grimper vers la salle d'attente – petite pause avec Khalil Gilbran, «le sable et l'écume» jusqu'à
L'attente est l'entrave du temps.
*
Et si les tourments n'étaient qu'une nouvelle porte dans le mur de votre maison qui donne sur l'est ? (ah ? Cerveau qui tente de s'éveiller, dans la compétition de pleurs énergiques de deux petites filles qui ne se connaissaient pas...)
et sur Vous pouvez oublier celui...m'interrompre, suivre le médecin, quelques mots plutôt détendus, deux sourires, la date d'une fibro fixée et notée…
ressortir, aimer les arbres,
allumer un cigare un peu narquois, acheter, juste avant qu'ils ne remballent, quelques Mona Lisa, une courge butternut, deux petites chayottes, trois petites pommes odorantes et joliment fripées (n'aurais pas à aller demain aux Halles, serais disponible pour éventuel passage ouvrier)…
avant d'attendre, devant le ciel qui se fend sur un bleu délicat, l'arrivée du bus
qui m'a ramenée, pressée parmi des collégiens, jusqu'aux remparts…
clopiner avec charge le long de Joseph Vernet dans la douceur retrouvée avec le soleil... sentir ma petite allégresse fragile s'effriter au contact de la rogne de l'antiquaire qui semble me rendre responsable du retard des travaux imprécis qu'il demande.. (a tellement mauvaise grâce le cher homme qu'il nous devient difficile de tendre volontés vers la résolution de ses problèmes)
cuisine rapide, déjeuner, sombrer en longue sieste avec la conscience en paix.
Et partir à la nuit tombée vers l'opéra et un programme états-uniens 
débutant avec les trompettes du prologue de Music for the Theater de Copland, que je n'avais jamais entendue, ce qui fait qu'à la première césure, emportée par les applaudissements énergiques de mes voisins (qui devaient être dans le même cas) les ai suivi, un instant, mais le dos du chef d'orchestre m'a dit non, et je me suis préparée à la douceur de l'interlude etc…
et puis le plaisir grand, avec toutes les auditions antérieures qui se promènent dans la mémoire, le charme un rien confortable (pas désagréable) de la Rhapsody in blue de Gershwin que Samuel Jean dirigeait de son piano.
Sortir sur la place, puisqu'en l'honneur du rendez-vous matinal, j'avais pris mes cigares et que le balcon était fermé, dans un petit vent froid naissant
et Bernstein avec Three Dance Episodes, la suite qu'il a tirée de son On the Town. Brigetoun saisie par le tapis chatoyant de notes aiguës du début, et dansant intérieurement, avec entrain dans le métro, avec un charme que n'avais pas en ma jeunesse, et n'aurais jamais, pour le pas de deux à Central Park, en m'essayant au swing pour la fin.
Pour finir, une suite encore, Catfish row la suite que Gershwin a écrite à partir de Porgy and Bess, avec un plaisir aiguisé par la tension de mes nerfs qui trouvaient parfois le tempo un peu trop lent, d'une demi-seconde à peu près, ce qui faisait que summertimes s'étirait merveilleusement, mais juste un peu trop, jusqu'à se dissoudre.
Ce qui n'a pas été le cas quand ils l'ont repris en second bis.
Applaudissements,
et retour, petit vent contrant l'ébauche de danse de ma marche. 

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

J'ai toujours aimé cette grande roue (qui n'est pas celle des Tuileries...) chez vous.

Ici, les marchés d'aujourd'hui et de demain sont interdits par la mairie de Paris pour cause d'attentats hier soir.

Brigetoun a dit…

lu un témoignage d'un hôtelier - annulations et touristes qui n'osent plus sortir dans la rue et se font rapatrier…
ma tristesse pour Paris
pour ce que devient ce monde, cette guerre qu'ils nous imposent à nous et à tous ceux qui ne sont pas Eux
mes amitiés à Paris (spécialement au nord-est, suis un peu chauvine là)

lanlanhue a dit…

si belles images du quotidien et les mots qui dialoguent avec elles. j'adore la rhapsody in blue. Tout cela malgré Paris. Quel monde laissons-nous à nos enfants..

Brigetoun a dit…

je n'ai appris qu'au petit matin.. le billet était là, je l'ai laissé, sans le tweeter

Gérard a dit…

l'insécurité même sur les marchés

Brigetoun a dit…

ô pauvres !
pas d'insécurité aux deux eaux, ou ne l'ai pas détectée