Rêvais au temps qui s'en
vient, où nos rues recevront parures en camaïeu de roses, mais
puisque nous sommes au creux de cette attente, ai enfin pensé à
ouvrir la housse des gros vieux épais chandails, des pelures
d'autant plus chaudes et confortables que tant portées, lavées,
familières.. et me suis retrouvée face à un tas de repassage que
ne me suis décidée à attaquer que par fractions entrecoupées de
rêverie, lectures, distractions (suivant en même temps ce qui se
disait et s'était dit hier à l'assemblée au sujet de la République
numérique, ce titre que ne peux m’empêcher de trouver vaguement
comique, par sa boursouflure, même s'il est moins parfaitement et
grotesquement antinomique de ce qu'il recouvre que l'était la loi
dite de maintien dans l'emploi ou la loi
pour la croissance, l’activité
et l’égalité des chances économiques)
Alors, paresseusement,
reprends un ce serait publié chez les cosaques des frontières
http://lescosaquesdesfrontieres.com
en décembre dernier
Ce serait –
46 – vivre là
Ce serait, oh l'ai souvent
désiré ! Ce serait vivre là,
en pensant que cela
pourrait être ailleurs quand le voudrais.
Ce serait avoir, bien faut
en passer par là, ce serait avoir un bateau
pas le plus beau, pas le
plus grand, et surtout pas le plus rutilant.
Ce serait avoir un bateau
avec du bois peint et repeint,
juste ce qu'il faut
d’accastillage à briquer, utile et sans clinquant.
Ce serait être au coeur
de la ville, sans lien,
regarder les gens qui du
pont du métro nous regardent sans nous voir,
entendre les voitures
tourner sur la place,
et les planches à
roulette sauter au bord des trottoirs,
mais ce serait penser
qu'au delà de la porte coule la Seine,
qu'on pourrait la suivre
en glissant vers l'océan ;
mais ce serait penser
qu'en s'enfonçant sous le pont comme les bateaux de promenade
on aurait le canal, le
bassin de la Vilette et ce qui dort en son fond,
le canal de l'Ourcq, les
immeubles, ateliers, rails, arbres,
une coulée tranquille
jusqu'à Villenoy où s'amarrer,
juste pour marcher un peu,
retrouver la Marne
qui dort lovée au coeur
de Meaux.
et puis repartir en jouant
à suivre-éviter la rivière..
Mais ce serait en fait
rester là, et regarder les gens au soleil
sur le quai d'en face,
parce que cette coque n'est pas une péniche.
10 commentaires:
Rêvons aux temps des possibles où il fera bon rester aux bord des rivières à observer le monde passer...
Un beau rêve ...rose ce matin devant les aberrations de la vraie vie
Je te suis ...
Marie Christine, même en des temps de colère on doit pouvoir en regardant l'eau couler oublier le reste pour un moment je pense
Ce serait du miel. Merci à vous.
Je reste là...j'aime beaucoup ! Merci Brigitte de ces mots
On ne vit qu'en pensées
la tête emplie de rêves
faire le tour du monde
en sa librairie.
un havre de paix...
Pierre j'ai toujours tant rêvé les yeux ouverts (plaisait pas aux profs) que je ne rêve pas la nuit
Dominique le petit port de l'arsenal était en effet un de mes abris pour repos des dimanches après midi, récupérais
J'aime aussi regarder les gens
Merci, Brigitte. Ce serait un beau bateau ...
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