Quand me suis redressée
après avoir vidé mes sacs dans les divers bacs à déchets près
des remparts, un petit trou bleu, comme un accroc, dérivait
lentement..
Y ai mis un peu d'espoir,
avant de souhaiter avec ferveur que Mon platane bien aimé ne soit
pas touché par cette satanée épidémie de chancre coloré qui
atteint maintenant des platanes de la place Pie et surtout, plus près
de lui, de l'allée de l'Oulle..
et au pigeon qui prenait
son envol depuis le toit de l'hôtel d'Europe ai demandé d'aller me
cueillir la petite tache d'azur égarée au dessus de la rue, mais il
a foncé dans le gris.
Avais des projets, mais
suis restée en écoute presque toujours attentive du débat en
commission sur les termes de l'ajout de l'état d'urgence dans la
constitution, cette idée inutile et dangeureuse (une majorité à
venir pourrait être encore pire que l'actuelle), sauf à le faire
pour contraindre le gouvernement qui voudrait l'instaurer, ce qu'il
peut faire actuellement, par des règles et selon des modalités
aussi précises que possible, et de la déchéance nationale, avec
quelques surprises dans les positions personnelles.
(si avez du temps
http://videos.assemblee-nationale.fr/video.3588059_56a9cfb48e23a.commission-des-lois--protection-de-la-nation-suite-28-janvier-2016
en cliquant directement sur discussion des articles)
Et pour sortir sans effort
de mon petit marasme, je recopie le dernier oloé publié qu'ont
accueilli les oloés du monde entier http://relire.net/oloe/
Une cuisine
dans la nuit au Revest
La nuit est tombée sur le
jardin, sur le village, la pente à laquelle il s'adosse, les bois et
leur couronne de calcaire.
Je ne peux pas dormir,
malgré le changement de rythme, il est encore trop tôt.
J'ai regardé par la
fenêtre de ma chambre les lumières dans la plaine, le réverbère
au coin du jardin et les formes indécises des arbustes. L'envie de
fumer se faisait pressante, comme un petit adieu au jour, et comme
suis dans une maison de non fumeurs, comme maison prêtée est maison
respectée, même en l'absence de ses occupants, au risque d'un
inconfortable sentiment de culpabilité, ai pris mon sac, suis
descendue, ai rôdé un moment sur le gravier, à la lisière de la
lumière venant de la cuisine, avant d'écraser mon petit cigare
parce que je m'ennuie, de rentrer et puis, comme le sommeil ne vient
toujours pas, comme la pièce est claire et chaleureuse de toute la
vie qui s'y déroule d'ordinaire, j'ai tiré une des chaises de
paille, ai posé sur la table, à côté de la petite coupe – dans
notre enfance on appelait ça compotier – où s'entassent en un
assemblage esthétique et légèrement inhabituel un petit butternut
rose, des oranges et les courbes jaunes de deux bananes, mon petit
carnet et un Masque que j'ai cueilli sur un rayonnage du palier.
Le frais de la nuit passe
par la porte entrebaillée, une voiture passe, un chien la salue...
je note ma journée - ce qui précède -, je regarde la nuit, j'ouvre
le livre, m'installe dans un village anglais, fais connaissance avec
les personnages et quand je sens que prends goût à l'intrigue, je
ferme la porte sur le jardin, je tourne la clé, mais en montant
terminer ma lecture dans la chambre, un scrupule me vient, je
redescends pour fermer le volet.
6 commentaires:
Merci pour cet oloé et les couleurs du compotier qui chassent le sempiternel gris !
Rare ici ce gris aux nuances variables...et persistantes
Vu un amandier en fleur !
Les saisons s'embrouillent c'est vrai mais l'amandier est fidèle aux rendez- vous de fin Janvier
Joli compotier Madame Joli ,compotier Monsieur... comptine du matin
jolie contine Madame
Jamais compris pourquoi on appelait "nature morte" ces assemblages de fruits, légumes, fleurs qui vivent leur vie de manière si colorée...
Dominique, par orgueil d'animal se mouvant ?
même la passion a ses fruits
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