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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, janvier 18, 2016

Une petite pierre pour me souvenir (longue et pas forcément à lire)

Or donc avons quitté la plage, la terrasse, les pigeons rêveurs, avons marché jusqu'à la voiture venue de Toulon, nous y sommes pressés, sommes entrés dans Tamaris, avons grimpé jusqu'à la Villa Tamaris Pacha,

sous un ciel devenu bienveillant. Or donc, cet après midi dans l'antre, après avoir recueilli des feuilles dans la cour sous un ciel non moins bienveillant, j'ai précisé ma vague science de la naissance de cet ensemble de grandes villas, où se mélangent un peu d'orient, un peu de grosses maisons de propriétaires terriens comme il y en a dans la plaine d'Hyères, un peu de ville d'eau, un peu de lac Majeur, disséminées à flanc de colline boisée au dessus de la rade, sur le fondateur de ce quartier Blaise Jean Marius dit Michel Pacha, né à Sanary, embarqué comme mousse en 1835 sur le vaisseau commandé par son père, engagé ensuite dans la marine marchande, Capitaine au long cours en 1844, directeur général des phares de l'Empire Ottoman, élevé par le sultan à la dignité de Pacha, revenu jouir de sa richesse chez lui, de sa richesse mais non de son oisiveté puisqu'il créa cette petite ville, faisant construire les maisons, plantant les essences qu'il avait connu au bord du Bosphore, et fit entreprendre la construction pour sa première femme, tout en haut, avec une vue merveilleuse sur la baie du Lazaret, au dessus des parcs à moules, la presqu'île de Saint Mandrier, la grande rade, de la «grande maison» (construction interrompue à la mort de Marie-Louise Séris à laquelle était destinée) grande bâtisse régulière, petit palais, qui a été réhabilité par la municipalité de La Seyne, transmis à la Communauté de Toulon-Provence-Méditerranée, devenu Centre d'Art avec ses grandes pièces claires parfaites pour cet usage avec leur éclairage naturel, réparties sur 3700 m2.
L'exposition principale en cet hiver 2016 s'intitule POURSUIVRE et rassemble un choix parmi les 650 pièces rassemblées, achats ou dons des artistes qui se sont succédés sur ces murs et tente d’établir la cohérence d’un propos s’articulant à partir de plusieurs lignes de force. La peinture, bien sûr, dans ses multiples déclinaisons contemporaines envisagées dans sa dimension critique de l’image et de la représentation mais aussi sur le versant de sa remise en question par ses matériaux et ses supports. La notion de génération se trouve au cœur de ce projet éditorial. Elle a favorisé l’insertion et l’appréhension du travail d’artistes plus jeunes dans une chronologie complexe où les ruptures et les continuités pouvaient être saisies au vif... mise en perspective donc qui pourrait être sous-titrée : Que signifie être de son temps ?
Marchant, regardant, parlant, photographiant de temps en temps, j'en ai ramené un certain nombre de traces et constate que j'ai déjà oublié bon nombre de ce qui, me semble-t-il, m'avait arrêtée, plus ou moins séduite, alors, pour garder trace au moins de cela (donnant sans doute ainsi une idée très fausse de l'ensemble)
le plaisir de tomber, presque tout de suite, sur Jean Le Gac (mon ignorance sans fond de la plupart des peintres contemporains, et entre autres de ceux ici exposés.. le temps où je fréquentais, avec une attention passionnée, éphémère et anarchique, ou un ennui profond, les salons parisiens – ceux qui n'existent plus depuis longtemps – ou quelques galeries où j'entrais sur la pointe des pieds en tentant de me croire invisible est très très loin.. mon ignorance donc a fait que je me suis sentie accueillie, un peu comme dans une réunion où on reconnaît une tête)
une grande toile de Bernard Philippeaux http://imagoartvideo.perso.neuf.fr/philippeaux.htm dont je crois qu'elle est là parce que ses grands-aplats aux couleurs franches consolait mon dépit de ne pouvoir capter correctement celui qui lui faisait face, dans la grande galerie transversale, qui me plaisait et dont j'ai totalement oublié ce qu'il était (sais seulement que ce n'était vraisemblablement pas celle de François Boisrond, bonne sans être exceptionnelle, que je m'étonne d'avoir négligé dans cette petite moisson)
la très grande toile d'Ivan Messac http://ivanmessac.com (1973 sans doute) qui attirait l'oeil dès qu'on entrait dans la salle dont elle occupait le mur du fond
le long panneau (photos loupées, je le savais) de Gérard Eppelé parce que oui voulais en garder trace et peut-être par prémonition (bon j'y crois pas vraiment) de ma découverte ce soir de son site http://artviftv2.free.fr/gerardeppele.html
et, de l'autre côté d'une porte donnant sur les pièces en façade, la fausse naïveté, l'humour d'un panneau de Pierre Tilman dont j'ai cueilli un détail  - il est aussi poète https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Tilman
un dessin de Muriel Poli parce que j'aime ce qu'elle fait http://www.murielpoli.com/murielpoli.com/Muriel_Poli.html et rien de Jacques Poli parce que j'aimais juste un peu moins ce qui était montré
Jean-Pierre Pincemin pour lui et pour la même raison que Le Gac http://www.galerie-oniris.fr/artistes/pincemin/
un panneau de Roland Sabatier, peintre et lettriste (souvenir d'une exposition à la Villa http://www.rolandsabatier.com/0/le_cosmos_hypergraphique.html)
des livres de Gérard Diaz, traces d'une exposition intitulée Botanique de papiers / papiers de livres l'hiver dernier, 
face auxquels ai salué Antonio Segui en me permettant un sourire de familiarité http://www.antonio-segui.com
et puis, grimpant un étage, avec cette façon qu'a l'escalier de découper les vues,
dans ces salles tout aussi riches mais où mon appareil est resté plus sage, l'incandescence de Georges Autard (mais j'ai bouffé un peu de son texte) http://www.georgesautard.fr - là aussi, sur ce site, me suis promenée
et, en terrain familier, un grand panneau de Jean-Pierre Giacobazzi http://www.giacobazzi.fr – des enfants travailleurs, un des thèmes qui reviennent souvent dans ses grands tableaux mosaïques humanistes (navrée par la qualité de la photo), et un mur de petites toiles
Et ma foi en reste à lui... et des deux autres expositions, sous les combles, et au ras de jardin ou sous-sol, que j'ai un tantinet survolées en parlerai peut-être un jour.

10 commentaires:

lanlanhue a dit…

quelle belle expo. Merci de ce partage

Brigetoun a dit…

et merci pour votre passage

Marie-christine Grimard a dit…

Que signifie être de son temps...
Vaste question !
Ce que vous faites ici au quotidien en fait partie, et nous embarque avec vous dans ce temps qui est le nôtre. Merci pour cela aussi !

arlette a dit…

Bravo et Merci, recevant régulièrement des invitations ..avais manqué cette exposition , Ce lieu par lui même est plaisant dans son immensité ce qui permet de voir les oeuvres " grands formats" en belle situation

Brigetoun a dit…

Marie Christine, certains ou certain parmi eux ne sont d'ailleurs plus de leur temps
du moins corporellement, mais le monde ne change pas tellement

Brigetoun a dit…

Arlette, une ou deux oeuvres par artiste, et finalement une certaine unité

jeandler a dit…

Les fenêtres comme espaces de liberté
grandes ouvertes sur le monde.
Merci.

Dominique Hasselmann a dit…

Pincemin, pince-moi... des tableaux de toutes sortes et une cohérence certaine dans l'approche d'eux tous comme rassemblés par une main invisible (avec un pinceau pour diriger l'orchestre)...

Merci pour la visite !

Brigetoun a dit…

deux ou trois courants - affiches détournées - lettres - et dessins frustres - et une allusion presque toujours au monde contemporain (enfin de la fin du 20ème mais nous n'en sommes qu"à la suite)

Gérard a dit…

Suis allé voir Muriel ...déroutante ..et suis Poli