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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, mars 11, 2016

Autres lieux, autres gens


en jetant bocaux et papiers près des remparts, en regardant le ciel, j'ai vu le panneau, engrangé la leçon... - une très grosse sortie d'argent à prévoir, que ne voulais envisager, sans intérêt mais qui remet en cause mes économies pour le festival... puiser dans réserve ou non.. enfin rien de tragique, agaçant, et nécessité de réduire un peu plus voilure, donc stop
sur ce, avec ma logique habituelle, suis allée acheter confitures, en croyant voir nuages à l'horizon (y sont restés) et journée évsion en lecture et petites tâches..
alors, ces petites notes prises hier, ne sais pourquoi, un besoin.. après avoir regardé
la Lozère et les tourmentes (Un film de Pierre-Yves Vandeweerd, visible, pour quelque temps, sur Arte plus 7
Le corps tordu par la pensée
les mains sculptures
la crainte et l'envie d'être eux
la fraternité et l'effroi
les yeux absents
ou qui vous clouent
la force de leur présence
à eux les égarés
leur insignifiance
qui s'impose
un temps
les absents de la mémoire humaine
dans la fosse
et leur mémoire, nom, diagnostic, matricule
dans les registres
et même un peu de leur histoire
eux en quelques mots attentifs d'un médecin
les listes de noms
et puis
le museau ou l'oeil de la brebis
le bruit de la machine
et la mousse de la laine
la courbe d'un chemin blanc qui s'enfonce dans le rien
sur une croupe entre deux absences
le souffle du vent
pierres, lauzes, bois,
maisons closes dans l'hiver
enfouies dans le désert
sur les tombées rebondissantes des croupes sombres
une coulée de toisons blanchâtres
les sonnailles
le mégalithe centre de la ronde
des brebis
les cairns
le sacrifice
ceux qui se sont perdus dans les tourmentes de la montagne
et la voix ancienne en occitan
la terre en courbes tendues, les siècles, et les égarements humains
la fraternité et le souci aussi.


11 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Un poème, parfois plus fort qu'un documentaire...

Brigetoun a dit…

en fait c'est le film, le documentaire, qui est un poème, lyrique et ample

Marie-christine Grimard a dit…

Verrai ce documentaire avec plaisir, attirée par votre poésie !

Brigetoun a dit…

pense qu'il va rester accessible une semaine environ (ça varie sur arts plus et les films ne sont généralement pas repris sur YouTube)
c'est à cause de ce sacré Arte que j'accepte de payer une redevance moi qui avais juré que jamais une télévision ne rentrerait chez moi

jeandler a dit…

Entreprendre le voyage sur Arte +7
en route avec les mots en attendant
le paysage et les hommes révélés

tanette2 a dit…

Je n'ai pas regardé la télévision depuis plus de 15 j. ça fait un bien fou mais ce genre de documentaire m'aurait plu. Bonne journée.

Laura-Solange a dit…

"La coulée de toisons blanchâtres"," la courbe d'un chemin blanc qui s'enfonce dans le rien", j'aime beaucoup! Je vais aller voir sur Arte. Dès qu'on évoque la Lozère, j'ai les yeux qui pétillent....

Brigetoun a dit…

j"espère que tu aimeras autant que moi
mais je me demande si ce n'est pas mieux de regarder dans la nuit, et en ayant un peu froid mais pas trop (c'était ainsi pour moi)

arlette a dit…

De confiture en rudesse et vérité l'équilibre est soutenu

Laura-Solange a dit…

Je viens de rester scotchée à l'écran. C'est magnifique. La litanie des noms m'a prise à la gorge ( j'attendais d'entendre le mien...)Merci pour le partage!

Elise a dit…

et moi je suis passée par chez Laura-Solange qui m'a ramenée chez vous !