ciel du blanc au bleu,
une lumière filtrée,
je crois froid cède...
draps portés, draps
rapportés,
repassage, mal au dos..
Une averse fugitive, un
retour au bleu timide, marbré, et puis, juste après avoir écouté
la lecture par Christine Jeanney et Guillaume Vissac (honte de mes
bafouillis) d'un passage d'une armée d'amants de
David Buck, qui doit paraître dans un mois, dans une traduction de
Philippe Aigrain chez publie.net,
http://christinejeanney.net/spip.php?article1229,
me suis changée et m'en
suis allée vers le Chêne noir, pour écouter Francis Huster qui
se glisse dans la peau d'Albert Camus, en me demandant bien
pourquoi j'ai pris un billet... (j'avoue que je suis passée à côté
de Francis Huster, à cause d'un agacement il y a très longtemps –
il m'arrive d'être butée, et ça permet de limiter un peu les
tentations - et un peu au large de Camus, avec toute la considération
nécessaire).
Petite
foule attendant dans le petit hall, me suis installée à l'entrée
du foyer – une exposition en ce moment de Charles-Louis La Salle
Très proche du poète Louis Aragon,
qui décèlera très vite chez lui un talent absolu, Charles-Louis La
Salle appartient par choix et par conviction à une génération de
créateurs ayant décidé de s’opposer à la dictature
superfétatoire du conceptuel, regardée
à distance, sans être vraiment conquise
– en
attendant de pouvoir pénétrer dans la salle.
Sur
le site du théâtre
Seul en scène, Francis
Huster incarne Albert Camus qui, par la voix de l’acteur, nous
interpelle, nous bouleverse, nous crie son désespoir, mais aussi son
amour pour des valeurs essentielles de dignité, de courage et de
partage, qui aujourd’hui encore prennent une résonance
bouleversante, nous tirent les larmes et nous transcendent...
«Albert Camus est
vivant parmi nous, face à nous, réincarné, accusateur, frère de
lumière et de tendresse humaine. Il nous touche en plein cœur et
son combat pour la gloire de l’homme nous apparaît d’une
brulante actualité. Leçon d’histoire certes, mais leçon d’amour
surtout. Leçon d’espoir et d’avenir.» Francis Huster - Avril
2014
Alors
que dire, que Huster étant Huster, et se faisant plaisir, cela a
duré, devant une salle comble, un peu plus de deux heures et demi.
Qu'il y a eu à peu près la moitié du temps en rapport avec Camus,
souvent fort bien - et l'un des deux bons moments a été à la fin la
lecture de pages qu'il a écrites sur le terrorisme - un parcours accéléré de l'histoire du théâtre, une caractérisation des auteurs si schématique qu'elle
ne manquait pas de charrier des sottises (à mes oreilles et ma
pensée), des petites histoires souvent connues, un survol de
l'Algérie, immigration et guerre, avec quelques approximations, beaucoup de métier et des
tonnes de cabotinage, un plaisir de dire «j'ai bien connu X» et d'y
insister, des petites phrases vachardes, des désaccords, une Brigetoun agacée
pendant un tiers du temps, s'ennuyant pendant un peu plus d'un tiers,
et le reste en plaisir et parfait accord, avec de bons moments, dont
un bel, bref et juste hommage à Villars…
Ne me
pardonne pas complètement cette lubie.
7 commentaires:
Tant qu'il restera des hommes révoltés... (comment ne pas cabotiner quelque peu au théâtre ?)
difficile à dire
comment faire partager ? peut-être, même si on en fait beaucoup, en étant plus dans le souci de ce qu'on veut faire sentir que dans le souci de soi - peut être aussi en respectant celui qui reçoit - et là il y avait quelques moments de grâce
enfin sais pas, juste je ne dois pas être vraiment hustérocompatible
décidément à cet acteur on reprochera toujours de l'être et de ne pas savoir s'effacer. c'est devenu une marque de fabrique. "trop beau pour être vrai"
ai fait une tentative
ai une explication sans doute injuste que n'ose formuler
De la dictature du prolétariat à la dictature du conceptuel, je reste perplexe. Il est vrai que point ne suis dogmatique.
Il était bien avant.... mais ! cet agacement est justifié
D'autre part ai rencontré à Toulon ( frère d'une amie)Charles - Louis La Salle très attachant dans ses fabuleux dessins et ses propos ,lui ai consacré en son temps un grand billet (marque -page et autre cartes)
Plaisir que tu partages ici
Arlette le problème de ces expositions dans le foyer du théâtre, la bousculade de l'avant pièce et au dessus des gens en train de dîner c'est qu'on ne peut avoir qu'une vision tordue et fugitive...
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