commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, mars 18, 2016

Du linge à Camus et Huster

ciel du blanc au bleu,
une lumière filtrée,
je crois froid cède...
draps portés, draps rapportés,
repassage, mal au dos..
Une averse fugitive, un retour au bleu timide, marbré, et puis, juste après avoir écouté la lecture par Christine Jeanney et Guillaume Vissac (honte de mes bafouillis) d'un passage d'une armée d'amants de David Buck, qui doit paraître dans un mois, dans une traduction de Philippe Aigrain chez publie.net, http://christinejeanney.net/spip.php?article1229,
me suis changée et m'en suis allée vers le Chêne noir, pour écouter Francis Huster qui se glisse dans la peau d'Albert Camus, en me demandant bien pourquoi j'ai pris un billet... (j'avoue que je suis passée à côté de Francis Huster, à cause d'un agacement il y a très longtemps – il m'arrive d'être butée, et ça permet de limiter un peu les tentations - et un peu au large de Camus, avec toute la considération nécessaire).
Petite foule attendant dans le petit hall, me suis installée à l'entrée du foyer – une exposition en ce moment de Charles-Louis La Salle Très proche du poète Louis Aragon, qui décèlera très vite chez lui un talent absolu, Charles-Louis La Salle appartient par choix et par conviction à une génération de créateurs ayant décidé de s’opposer à la dictature superfétatoire du conceptuel, regardée à distance, sans être vraiment conquiseen attendant de pouvoir pénétrer dans la salle.
Sur le site du théâtre
Seul en scène, Francis Huster incarne Albert Camus qui, par la voix de l’acteur, nous interpelle, nous bouleverse, nous crie son désespoir, mais aussi son amour pour des valeurs essentielles de dignité, de courage et de partage, qui aujourd’hui encore prennent une résonance bouleversante, nous tirent les larmes et nous transcendent...
«Albert Camus est vivant parmi nous, face à nous, réincarné, accusateur, frère de lumière et de tendresse humaine. Il nous touche en plein cœur et son combat pour la gloire de l’homme nous apparaît d’une brulante actualité. Leçon d’histoire certes, mais leçon d’amour surtout. Leçon d’espoir et d’avenir.» Francis Huster - Avril 2014
Alors que dire, que Huster étant Huster, et se faisant plaisir, cela a duré, devant une salle comble, un peu plus de deux heures et demi. Qu'il y a eu à peu près la moitié du temps en rapport avec Camus, souvent fort bien - et l'un des deux bons moments a été à la fin la lecture de pages qu'il a écrites sur le terrorisme - un parcours accéléré de l'histoire du théâtre, une caractérisation des auteurs si schématique qu'elle ne manquait pas de charrier des sottises (à mes oreilles et ma pensée), des petites histoires souvent connues, un survol de l'Algérie, immigration et guerre, avec quelques approximations, beaucoup de métier et des tonnes de cabotinage, un plaisir de dire «j'ai bien connu X» et d'y insister, des petites phrases vachardes, des désaccords, une Brigetoun agacée pendant un tiers du temps, s'ennuyant pendant un peu plus d'un tiers, et le reste en plaisir et parfait accord, avec de bons moments, dont un bel, bref et juste hommage à Villars…
Ne me pardonne pas complètement cette lubie.

7 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Tant qu'il restera des hommes révoltés... (comment ne pas cabotiner quelque peu au théâtre ?)

Brigetoun a dit…

difficile à dire
comment faire partager ? peut-être, même si on en fait beaucoup, en étant plus dans le souci de ce qu'on veut faire sentir que dans le souci de soi - peut être aussi en respectant celui qui reçoit - et là il y avait quelques moments de grâce
enfin sais pas, juste je ne dois pas être vraiment hustérocompatible

annaj a dit…

décidément à cet acteur on reprochera toujours de l'être et de ne pas savoir s'effacer. c'est devenu une marque de fabrique. "trop beau pour être vrai"

Brigetoun a dit…

ai fait une tentative
ai une explication sans doute injuste que n'ose formuler

jeandler a dit…

De la dictature du prolétariat à la dictature du conceptuel, je reste perplexe. Il est vrai que point ne suis dogmatique.

arlette a dit…

Il était bien avant.... mais ! cet agacement est justifié
D'autre part ai rencontré à Toulon ( frère d'une amie)Charles - Louis La Salle très attachant dans ses fabuleux dessins et ses propos ,lui ai consacré en son temps un grand billet (marque -page et autre cartes)
Plaisir que tu partages ici

Brigetoun a dit…

Arlette le problème de ces expositions dans le foyer du théâtre, la bousculade de l'avant pièce et au dessus des gens en train de dîner c'est qu'on ne peut avoir qu'une vision tordue et fugitive...