matin, m'en aller, pleine
de la peine partagée et ainsi amadouée, pensant à celle qui se
taisait, qui devait lire, trouver le ciel moins franc que le pensais,
l'air juste un peu moins tendre que le croyais
cueillir le sourire d'un
masque charmant, l'ébauche de sourire d'une tête un peu bovine
et voir le ciel presque
totalement dégagé sur ma rue en rentrant.
Attendre le soir, mettre
une jupe de velours mou, un corsage de gros coton et un manteau non
doublé (optimisme que m'avait inspirés les 20° de la journée),
prendre le petit sac réservé aux spectacles en temps d'état
d'urgence, et monter vers l'opéra, la musique,
un concert réunissant
Lise Berthaud, alto et Adam Laloum, piano, un duo qui a grande
habitude de jouer ensemble, dans un programme romantique, romantisme
version Brigetoun-compatible,
dans une salle presque à
moitié vide (musique de chambre avec des noms encore un peu moins
célèbres que les Capuçon), dans une charmante intimité qui n'a
pas réussi à me réchauffer complètement, mais tant pis - le
plaisir déjà de les découvrir, le très joli visage de l'altiste,
sa façon de danser sa musique, de la suivre en modulant son sourire,
de l'entraîner par ses sourcils, et le très beau son de l'alto qu'a
réalisé pour elle Stephane von Behr, le physique anguleux du
pianiste, son énergie et sa musicalité -,
concert comprenant
- les Märchenbilder de
Schumann (une de ses dernières oeuvres) le dialogue mélancolique du
premier mouvement entamé très doucement par le piano, le chant qui
s'intensifie, fait du charme... - l'énergie du rondo – la rapidité
fantastique du 3ème mouvement et le chant lent, mélancolique, tendu
du dernier mouvement
- la sonate Arpeggione
écrite par un Schubert malade pour un instrument disparu - la
mélancolie de l'allegro moderato – le rêve de l'alto pour
l'adagio – le bel allegretto en rondo, le refrain populaire, le
thème très rythmé, et la mélodie mélancolique
et puis, pour finir, après
l'entracte,
- la sonate n°1 en fa mineur pour piano et alto de Brahms – l'allegro appasionato développé, la presque (presque) indépendance des deux instruments, la relative complexité, le cocktail d'énergie et de charme, et la fin évanescente – le début, très doux, de l'andante un poco adagio, douceur, tension pureté, ampleur – le bref allegretto grazioso dansant – le mélange de gaité et de passage langoureux du final.
- la sonate n°1 en fa mineur pour piano et alto de Brahms – l'allegro appasionato développé, la presque (presque) indépendance des deux instruments, la relative complexité, le cocktail d'énergie et de charme, et la fin évanescente – le début, très doux, de l'andante un poco adagio, douceur, tension pureté, ampleur – le bref allegretto grazioso dansant – le mélange de gaité et de passage langoureux du final.
Avec, en bis, l'allegro
appasionato de la deuxième sonate de Brahms.
Applaudissements mérités,
et retour à grands pas.
J'avais découvert, dans
l'entre deux du petit matin, pendant que internet se réveillait, se
saluait, une vidéo qui les donne dans le même programme, et les
avait écoutés en vacant à l'heure de la cuisine, assez à distance
de cette soirée pour que l'oreille retrouve sa virginité
8 commentaires:
Le restaurant est au diapason... Peut-être à essayer ?
Merci pour le partage de ce plaisir alto !
Dominique, je crois qu'il est assez bon (deux des autres devant lesquels je passe entre l'antre et l'opéra aussi) mais pas très envie d'y aller seule en n'ayant droit en outre de manger à peu près rien de ce qu'ils offrent
vous suivre dans les pas de cette video alors
attention, c'est long
Merci pour ce " long" instant d'évasion que la musique seule procure jusqu'au plus profond de l'inconscient hors du temps
on dit écouter un morceau de musique...un morceau c'est ce que j'ai fait.
bien raison
faut être dans une salle de concert, ne voyant que les instrumentistes, n'ayant que ça à faire et en tête pour écouter vraiment ces trois morceaux
Enregistrer un commentaire