Effet... ou non,
rendormissement profond, pendant deux heures ce matin
et réveil fébrile, comme
en tombant dans le monde
mais petite fièvre
persistante... et calme d'autant plus décidé qu'un bonhomme devait,
entre huit heures (me suis réveillée juste un peu après, d'où une
galopade ponctuée du jurons qui ne m'a pas franchement retapée) et
midi, venir m'installer le superbe compteur intelligent auquel
sommes voués désormais – dans l'entrée de l'immeuble mais ma
présence était requise (totalement inutile la présence, à part
trois sourires et deux formules de politesse)...
L'est arrivé au moment où
j'allais allumer mes plaques électriques... a fait vite
était charmant (il n'est
pour rien dans la décision de l'installation de ce truc) et sa
visite était bénéfique, puisqu'en descendant ai trouvé dans le
courrier l'imprimé de déclaration de revenu – en bonne citoyenne
je n'ai rien contre, mais n'était pas pressée – et surtout une
enveloppe à jolis timbres contenant – plaisir du jour – le jeu
de cartes Kafka éditées par Laurent Margantin
http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article3373
Je veux écrire avec un
tremblement continuel sur le front (5
novembre 1911)
passé
le jour, tout doux, tout doux, entre l'effroi de la dernière partie
des Montagnes de la folie de
Lovecraft traduit par François Bon (Points) et des vidéos de Frank
Lepage et consorts... et nourri un peu Paumée avec un ancien ce
serait publié par les Cosaques
des Frontières https://lescosaquesdesfrontieres.com
Ce serait –
53 – une ouverture
Ce serait dans la rue
envahie de lumière, sur l'ombre qui joue avec les murs, l'incision
de pierres blanches, ou de dunes géométrisées, qui soutiennent le
gris humide de la plage immense, une flèche d'eau d'un sombre bleu
glauque frisé de petites lignes d'écume et l'envol infini d'un ciel
très doux où vont des nuages blanc sale.
Ce serait, sur une
terrasse obscure, liaison entre la rue et cet ailleurs où circulent
calmement, dans le vague d'une vacance, de minuscules silhouettes
imprécises, de grands enfants potelés et deux petites nageuses, ou
plutôt deux femmes assises dans le confort de leurs formes, le
plaisir de leur bavardage et de très sages tenues de plage.. et ce
serait, dans le ciel, ou à côté, une pépé de feu toute de traits
et d'esprit.
Ce seraient les plantes de
pied qui sentiraient le passage de la douceur tiède du sable qui
s'effondre un peu sous les pas au claquement, la fermeté froide, la
résistance, le rebond, allégeant la marche.
Ce serait cette satanée
eau qui s'en est allée si loin, et le souvenir de la mer clapotant
immuablement, ou presque, sur quelques galets, là bas, avant, dans
le sud.
Ce serait ce qu'on ne voit
pas sur l'image, il faudrait sans doute traverser la rue et ses
galets, il faudrait que cela soit visible, même de près, mais ce
n'est peut-être pas là, le peintre l'a peut-être effacé de sa
vision, alors qu'il a repris les bords déliquescents en gris des
nuages, ce serait le beige sombre, le brun clair, du sable humide
légèrement lumineux et de plus en plus foncé, brillant comme un
amas de paillettes sombres, en s'approchant de la première langue de
l'eau.
Ce serait l'enfance ou
l'adolescence jubilant, le monde offert, la liberté, la joie de
l'air avec lequel faire la course, le souffle de la mer comme un
profond chant en sourdine et le grelot des petits rires qui
s'envolent.
Ce seraient la jeunesse,
les peines, les joies secrètes, les années qui passent, en marches
méditatives, un refuge secret perdu dans ce grand spectacle.
Ce serait l'amour de la
mer qui dort, juste sous la conscience, en chacun.
8 commentaires:
Kafka sait abattre ses cartes...
élégamment
"Tomber dans le monde" jolie formule ..pour s'en échapper
nul ne peut changer son être profond , lui faire confiance
désolée tout ça pour une mésaventure perso douloureuse( morale) que tes mots ravivent en concordance
souhaits de petit pas de rétablissement
"l'amour de la mer qui dort, juste sous la conscience, en chacun"
Comme cela est beau et vrai
Les surprises du courrier, pour le meilleur comme pour le moins bon. Comme au poker.
l'amour de la mer qui dort en chacun..*** oui
La météo influe à ces points
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