Ai accueilli le ciel bleu
sur la cour
J'ai envoyé mon esprit
tenir compagnie à ceux qui manifestaient contre la loi El
Khomri/CFEDT/MEDF/UE devant l'usine SEPR entre Le Pontet et Sorgues,
et puis égoïstement, pour entretenir mon petit bedon suis partie
et ce fut
lumière, ombres
et un petit vent jeune
pour joues fraiches
et ce fut
printemps aux halles
sourires et mots détendus
des courses sages
et ce fut
une brocante
devant le mur frémissant,
le ciel en gloire
qui attirait les arbres
le clocher et les regards
et l'attente du soir, sans
trop de crainte d'être déçue, ou pas totalement, parce que
curiosité en éveil, et souvenir d'avoir aimé beaucoup les trois
soeurs, un peu moins Angels
in America, et des
petites pièces, parce que cette attente m'a fait, cet hiver,
supporter certains opéras programmés, la soirée m'était revanche,
avec la création de la version scénique de Senza Sangue
de Peter Eötvös, dirigée par
le compositeur, suivie, compte tenu de la brièveté de l'oeuvre, par
le château de Barbe-Bleue de Bartok, dirigé et choisi par Eötvös
(photo
provenant de la page Facebook de l'opéra d'Avignon où ce programme
a été donné dimanche) Senza Sangue,
commande du
New York Philharmonic et de la Philharmonie de Cologne, œuvre brève,
en un acte, pour deux chanteurs,
d’après un roman d’Alessandro Baricco, une femme (Albane
Carrère) que son père appelait Nina retrouve, au bout d'une
cinquantaine d'année, le dernier survivant (Romain Bockler) – il
semble qu'elle ne soit pas étrangère à la disparition des deux
autres – des soldats qui ont tué son père, le plus jeune, celui
qui l'a découverte alors dans sa cachette, et ne l'a pas dénoncée.
Musique de tension, violence qui enchâsse les voix jusqu'à presque
les noyer, et puis qui s'assouplit – il y a même un moment de
silence – pendant que seule elle médite sur ce passé où elle
n'était que cette perte – musique qui accompagne ) distance,
s'infléchissant, se faisant parfois chanson presque douce sans que
jamais la tension disparaisse, durant le dialogue entre ces deux
êtres liés par cet instant dramatique, la lente redécouverte par
la femme qu'elle était Nina, une petite fille avec sa vie devant
elle, la vie à renouer à partir de ce lien avec ce vieil homme.
Deux beaux interprètes, une attention heureuse de Brigetoun à la
musique, un décor nu et de belles lumières, une mise en scène qui
évoquait Régy, un public intrigué, pas de refus, partagés entre
perplexes et heureux.
J'avais trouvé sur
YouTube les dernières minutes de la création en version concert à
Cologne en 2015 avec l'orchestre de Cologne, Anne Sofie von Otter et
Russel Braun
entracte
et puis le
Château de Barbe-Bleue (photo provenant également de la page
Facebook) autre couple (plus un récitant, Philippe Murgier et trois
figurantes à la fin pour les anciennes femmes, vivantes, que Judith
va devoir rejoindre) autre tension, autre musique entre violences et
douceurs, mais celui qui se met moralement à nu, que l'on découvre,
est cette fois l'homme. Décor tout aussi dépouillé, images plus
que vidéos (Arthur Colignon) pour illustrer chaque pièce que Judith
ouvre et deux belles voix Adienn Mirksch (Judith) et Kàroly Szmerédy
(Barbe-Bleue)
2 commentaires:
Peter Eötvös : un ancien directeur de l'Ensemble Intercontemporain...
Il est bien de savoir qu'il est toujours au charbon (musical) !
même si là x'est un mini opéra.. mais je crois qu'il est toujours très actif comme chef d'orchestre
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