Le ciel bleu du matin
s'est lentement, inexorablement couvert en fin de matinée, au moment
où
après avoir coincé entre
les épines du rosier improductif les deux pauvres petites roses du
plus récent qui courbent jusqu'au sol les rameaux maigres et faibles
qui ne peuvent les porter, je rentrai pour me laver les cheveux et
bricoler mon déjeuner.
Après petit sieston,
pensai Paumée, envisageai de lister ce qui peut faire le sel de ma
vie (en n'oubliant pas que si le sel donne du goût, c'est sans
douceur excessive), en me souvenant du plaisir pris à la lecture du
billet posté le matin par Pierre Ménard (vous le conseille)
http://liminaire.fr/entre-les-lignes/article/le-sel-de-la-vie
et puis alors que je mettais de l'eau à bouillir pour un thé où puiser inspiration, le
téléphone a sonné, en traînant des pieds suis allée jusqu'à
l'appareil - ce que souvent ne fais pas : les appels provenant
majoritairement de commerciaux, je considère que l'ami, l'amie ou le
membre de la famille qui, par extraordinaire ne me contacterait pas
sur internet, me laisserait un message... auquel cas je me précipite
pour décrocher - , pour entendre, en réponse à mon bonjour en
forme d'aboiement rogue une voix masculine et un nom qui m'a rendu le
sourire.
Ce que je voyais de la
cour était tristement sans lumière, ai décroché mon ciré,
négligé les parapluies parce que tout de même il était ridicule
de penser à de la pluie, tâté mes cheveux qui étaient secs, posé
une barrette, et m'en suis allée le long de la très vide rue Joseph
Vernet, me sentant aussi élégante et fraîche que les petites
fleurs abandonnées des bacs (le service jardin de la ville semble se
désintéresser de notre quartier).
Quelques gouttes pour
remouiller mes cheveux.. des travaux devant et dans la gare pour nous
obliger à faire quelques pas jusqu'à un café et un très agréable
moment avec l'ami de passage qui m'avait fait l'honneur et le plaisir
de me contacter, qui m'a offert un baiser d'accueil, l'arrêt de
l'ébauche d'averse, un café – étonnamment bon – et un moment
de piapia détendu, assez bref pour que je ne le soule pas trop...
avant le départ de son train vers l'Italie.
Et toute contente m'en
suis revenue, considérant que la surprise et l'amitié faisant le
sel de la vie j'en resterai là.
7 commentaires:
Cueillir immédiatement la fleur ..du sel de la vie
Et ses petits bonheurs
c'est bien pourquoi nous venons ici récolter la fleur du sel
Claudine : et c'est bien ce qui me surprend ;-)
Une surprise sonnante : le téléphone est peut-être aussi le sel de certains instants !
toujours un petit espoir.. sauf que généralement c'est du fiel (gens qui couper la parole vite et rapidement pour raccrocher ou silence ou un disque disant good by.. qui le fait dire je résille ma ligne)
Les roses sous la pluie lourdes de chagrin.
ta rose ne manque pas de sel
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