regardant surprise,
effarée, ahurie, ces jours ci les photos et vidéos des inondations
dans le centre et en région parisienne, avec parfois un honteux
plaisir esthétique, avec des moments d'amusement, avec un reflet de
l'effroi ressenti par ceux qui regardent l'eau monter, insidieuse et
obstinée, avec compassion pour ceux qui découvriront, subiront, les
dégâts lors du retrait.. je m'appuyais tranquillement,
confortablement, sur l'idée que notre fleuve, ponctionné, civilisé,
en avait fini avec le temps où il se vautrait dans la ville,
jusqu'aux Corps Saints et au delà, et d'abord, d'où le nom de ma
rue, dans mon bas quartier près de la rive..
(quoique recherchant des
photos du début du siècle sans vouloir les chiper à l'ami Michel
Benoît
http://avignon.midiblogs.com/archive/2016/05/19/cent-an-apres-placo-di-cors-sant-852571.html
pour en rester à la plus récemment publiée, n'ai pas suffisamment
cherché pour retrouver celle des barques rue du Limas, je tombe sur
cette belle photo prise il y a treize ans sur les allées de l'Oulle,
de l'autre côté des remparts – salut en passant aux platanes
sacrifiés cette année…)
et donc, ce matin, sous un
ciel faiblard, dans un air tendre, ai rejoint le pont pour suivre le
petit chemin de berge entre les voitures et le fleuve,
là où fut prise en 2003
cette autre photo publiée par Midi Libre
http://www.midilibre.fr/2013/12/03/il-y-a-10-ans-le-rhone-en-crue-noyait-le-gard-rhodanien,792024.php
et j'ai bricolé une
petite vidéo un rien brinquebalante qui n'a pas la qualité ni la
force étrange de celles prises dans le Loiret, à Paris (voir le
billet de Dominique Hasselmann
https://hadominique75.wordpress.com/2016/06/04/la-seine-fait-encore-des-siennes/)
de mon fleuve coulant sagement – ne le lui ai pas dit, de peur
qu'il ne se sente offensé dans sa dignité de fleuve suprême, du
moins à l'échelle de la France - dans le bruit plus fort que je ne
le réalisais du flux des voitures tournant autour des murailles
(sans dommage pour elles, n'ont pas ce pouvoir) –
moi je
n'entendais que les oiseaux…
J'ai cueilli/arraché
quelques fleurs entre les voitures garées sous le rempart, avant de
passer la poterne pour les poser dans un trou du mur des offrandes,
et aux touristes perdus
qui m'interrogeaient j'ai dit le mur, et la prison - et comme je leur
parlais, n'ai pas vu ce que je photographiais et n'ai que les trous
vides du mur -, avant de les envoyer aux Doms (la femme me demandait
la grande statue dorée sur une tour)...
avant de revenir par la
rue des trois colombes... de passer à la Mémoire du monde pour
m'offrir, enfreignant mes résolutions, le dernier Echenoz et de
regagner l'antre.
La pluie est venue,
rituellement, à l'heure où pensais à arroser.
7 commentaires:
Nous avons le même un peu en amont...
Pourvu qu'il le reste, sage !
oui pourvu
ey je le domine de moins haut que les quais de Lyon (mais entre temps il est très affaibli je pense)
Le ciel semble quand même menaçant au-dessus de ce fleuve tranquille et qui respecte les voies de jogging...
Je crois que c'est surtout le Gard qui fait de temps en temps des sienns (merci pour le lien vers la vidéo parisienne) : bientôt chez vous une autre scène !
l'est plus sauvage, moins civilisé et utilisé le Gard
enfin je ne me souvenais plus, mais 2003 c'est pas si loin
Alors que le déluge semblait n'avoir pas de fin, une colombe tenant un brin d'olivier en son bec vola de ci de là cherchant terre où se poser...
Te voilà guide - archiviste - historienne!! Un bel article Bravo
archiviste, historienne : avec le bout d'un orteil alors
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