moucheté était le ciel
quand suis sortie matin,
les grappes, rose pale ou
soutenu, encore clairsemées sur le vert sombre des lauriers
attendaient que le soleil descende les exalter,
les petites taches jaunes
de fleurs recroquevillées se cachaient sous les minuscules arbustes
d'un bac.
Brigetoun avançait,
éternuant et migraineuse (carcasse a de ces fantaisies..) crâne
solennel partagé entre petits nodules douloureux et coton de
non-pensée ;
une façade en sa
vieillesse m'a semblé protégée d'écailles plates comme une
carapace de tortue
Il y avait des rangées de
petites notes égrenées, un rosier pompon aux fleurs défraichies
et bien sûr le jeu des
cailloux du sol (bon c'est un tantinet tiré par les cheveux, mais
c'était exactement la limite de ce dont mon crâne était capable et
l'idée m'a tenu compagnie)
Mais quand j'ai regagné
mon quartier, le pas de plus en plus ferme, souriant au programme
accompli, le ciel m'a récompensée de grandes surfaces bleues (à
vrai dire ce fut un jeu de transformations toute la journée)
et j'ai eu le plaisir de
trouver dans notre niche à courrier une surprise venue de loin, un
des textes de Kafka que je préfère, traduit et édité par Laurent
Margantin aux Oudradek éditions (j'avais lu l'annonce sur
http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article3427
et j'hésitais à pré-commander la série, ma lenteur a été
honteusement récompensée par ce cadeau !.. aurais un livret à
donner..) et, sensible à l'agréable et grande – merci disent mes
yeux de petite vieille – typographie d'Alain Hurtig, me suis
installée un moment avec une collection de mouchoirs de moins
sollicitée, assise sur la table de la cour pour retrouver le pauvre
cher artiste de la faim, dans sa brève gloire, dans son
délaissement.
Et puis faisant un pari
sur ma forme demain, et surtout le mois prochain, ai mis au net ma
liste de billet, en espérant que ma quête, demain, sera fructueuse
(et que me retrouverais de nouveau fauchée, ça me rappelle ma
jeunesse)
7 commentaires:
Terminer sur Kafka : on vous a fait une fleur !
"Coton de non- pensée " est tout à fait juste comme les roses en finition
Dominique, oui suis touchée
Des pensées improbables
un ciel pavé de bonnes intentions
Kafka n'est pas un homme triste.
Mosaïque du ciel,mosaïque des couleurs,des pavés,mosaïque de la vie et de cette journée,légèreté.
Brigitte, merci de votre commentaire : je suis extrêmement touché (etr très sensible au fait qu'on reconnaisse mon travail, évidemment).
Toutes mes amitiés.
Alain
mes yeux et mon confort et plaisir de lecture vous disent grand merci
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