un refuge que ne
nécessitait pas le jour,
bien sûr, quand suis
partie portant draps, quand suis revenue encombrée par draps, deux
housses de couette, un manteau, deux jupes
le ciel bleu était maculé
de grosses masses blanches, la lumière si douce, la tiédeur de
l'air si modérée que presque absentes
et seuls claquaient les
roses des lauriers, mais des longues éclaircies sont venues en début
d'après-midi, ai ronronné sous le soleil dans la cour et c'est
presque souriante qu'ai vaqué, sans trop de bêtises, ayant décidé fermement d'ignorer, pour ne pas bouillir dans mon coin inutilement, ce que j'avais commencé à entendre à l'assemblée..
seulement, comme je ne
pensais guère à paumée, j'ai recours au plus ancien des ce serait
publiés sur les cosaques des frontières
https://lescosaquesdesfrontieres.com
qui ne l'ont pas été ici et il a nom
Ce serait –
59 – un refuge
Ce serait ce goût, ou ce
besoin, qui m'est resté depuis mon adolescence, d'un retrait, d'un
endroit où disparaître, ou laisser choir la personnalité sommaire
comme en avons tous dans un groupe désassorti, le rôle qui m'est
attribué, d'un cadre autre où me rencogner dans l'hébétude ou
l'envol à la poursuite de mon imagination.
Ce serait, derrière une
des haies qui bordaient la pelouse étendue devant la terrasse où
nous tenions tous pour paresser avec des tasses de café, pour goûter
le crépuscule pendant que les enfants entraient dans la nuit, pour
fumer seul, seule, ou non, en écoutant les voix filtrées par les
rideaux, ce serait donc un endroit abandonné, un compost, un tas de
bois et, plus loin, un petit cabanon de pierres sèches.
Ce serait une grosse
serrure sur des planches décolorées, mais il suffirait de pousser
la porte pour recevoir une petite bouffée d'humidité fraîche,
rester un moment sur le seuil, s'habituer à la pénombre qu'entamait
à peine, tendrement, la petite lumière pauvre traversant l'épaisse
crasse des carreaux d'un fenestron, entrer.
Ce serait fouiner un peu,
disposer au centre, dans l'espace presque libre, deux chaises
décrépites, belles de leurs formes simples, des courbes tendues des
dossiers, de la parure que leur feraient les restes de peintures
mêlés au début de rouille.
Ce serait tout de même
hésiter à y poser ma jupe blanche, fourailler, ne trouver que vieux
papiers et un rideau de tulle roussi...
Ce serait sourire à un
panneau orientaliste, refermer la porte et m'en aller...
Et puis revenir, un après
midi, avec un vieux châle russe conservé en souvenir de la
donatrice, et, dans un panier, une pomme et un gros livre.
Ce serait une heure, ou un
peu davantage, en plongée, avec des échappées rêveuses, dans les
Mille et une nuits, jusqu'à ce que des voix, de l'autre côté des
arbres, me ramènent dans notre monde.
Ce serait laisser le
châle, poser le livre sur un guéridon de tôle, longer
silencieusement la haie jusqu'au petit étang, pour rejoindre les
autres en ayant l'impression de conserver mon secret.
Ce serait penser à cet
endroit lorsque la conversation m’ennuierait ou lorsque des
répliques soigneusement refoulées me viendraient.. et ce serait y
revenir chaque fois que le pourrais.
5 commentaires:
Le mot de "réfugiés" a été abandonné pour celui de "migrants" (pourquoi pas "pèlerins de Compostelle" ?), dommage : chacun cherche et au besoin d'un refuge, pour telle ou telle raison, et il ne devrait pas exister une sorte de barême pour dire si tel réfugié a plus le droit de venir chercher la paix et la nourriture, ici ou ailleurs, qu'un autre.
L'art ou la littérature sont aussi des refuges.
alors qu'il est plus facile de susciter le refus du migrant, là dans le mot il n'y a pas d'accueil, juste une possible intrusion
Si l'on suit la pensée de Dominique, Facebook serait devenu notre refuge. Le dernier ?
Ce serait tellement triste.
ben pas pour Dominique, il ne veut en être (gère son temps et sa présence)
Ce serait... bien de rire avec vous.
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