matin quiet, résolument
quiet
pendant que j'avais le dos
tourné, une petite ondée dont n'ai vu que des traces
sous un ciel grumeleux
avec un coin d'espoir (l'après midi fut de bleu irradiant)
ai regardé la vidéo de
François Bon https://youtu.be/PLG1lhWffxE
proposant un nouvel exercice faux autoportrait – vrai fiction ai
été prise d'une brusque démangeaison et pondu cinq lignes, et puis
me suis reprise... ça n'aurait pu être que spécialement mauvais...
mais
ensuite me suis trompée en prenant (cela m'arrive à peu près tous
les six mois) deux fois mon traîtement ce qui ne m'a pas aidé à
sortir du brouillard.. ai donc décidé que le festival s'arrêtait
là et me suis enfoncée dans une longue sieste, avant de lire
quelques poèmes de dehors – recueil sans abri
http://www.editions-janus.fr/poésie/dehors-recueil-sans-abri/
reçu vendredi
Seulement,
comme je me sentais presque coupable (idiotement) de cette oisiveté,
et parce que n'y avais pas mis les pieds, ai cherché, et trouvé,
deux spectacles qui se donnaient encore dans des lieux que j'aime
bien, et m'en suis allée en fin d'après-midi, pas très fiérote ni
ferme sur mes jambes (du moins le sentais ainsi et j'avais grand désir de rebrousser chemin)
vers
le Centre Européen de poésie, regarder l'exposition de l'été
(photos interdites) à l'intérieur des mots
Pour fêter les 30 ans
(+10) du Centre européen de Poésie d'Avignon, nous proposons au
public de découvrir L'Écriture des Poètes, collection
exceptionnelle de grands manuscrits originaux au format raisin, dont
une centaine sont exposés. Venus de tous les horizons géographiques
et poétiques, d'Europe, Jean Tortel, Anise Koltz, d'Asie, Gozo
Yoshimazu, d'Amérique, William Meredith, d'Afrique, Hawad, Paul
Dakeyo. les poètes reçus dans nos rencontres inscrivent un texte,
l'accompagnant parfois d'une création graphique. Traversée de la
poésie de la fin du XXe siècle et du début du XXIe, dans ses
multiples registres, ces tracés nous étonnent, nous questionnent,
nous font rêver, témoins de la richesse et de la diversité de la
poésie contemporaine. lire les
poèmes (sauf certains qui étaient un peu trop hauts et écrits trop
petit pour petite vieille) en trouver de fort beaux... et
puis rentrer (navrant, nous n'étions que six) dans la petite salle
pour assister à la belle, intelligente interprétation donnée par
Samuel Savreux et Emilie Gévart (photo du programme) des Amours
jaunes de Tristan Corbière que
n'avais pas lu depuis bien trop longtemps..
dans un certain désordre,
pour que se tisse le spectacle, et insérant en son milieu, ou à peu
près, l'Epitaphe qui
n'en fait pas partie et qui s'achève par
.. Ne
fut quelqu’un, ni quelque chose
Son naturel était la
pose.
Pas poseur, — posant
pour l’unique ;
Trop naïf, étant trop
cynique ;
Ne croyant à rien,
croyant tout.
— Son goût était
dans le dégoût.
Trop crû, — parce
qu’il fut trop cuit,
Ressemblant à rien
moins qu’à lui,
Il s’amusa de son
ennui,
Jusqu’à s’en
réveiller la nuit.
Flâneur au large, —
à la dérive,
Épave qui jamais
n’arrive…
Trop Soi pour se
pouvoir souffrir,
L’esprit à sec et la
tête ivre,
Fini, mais ne sachant
finir,
Il mourut en
s’attendant vivre
Et vécut, s’attendant
mourir.
Ci-gît, — cœur sans
cœur, mal planté,
Trop réussi — comme
raté
(abordée
en sortant par un couple de spectateurs, heureux de ce qu'ils avaient
entendu et vu et navrés que nous ayons été aussi peu nombreux..
moi j'étais tout de même nettement moins étonnée.. poésie en fin
de festival..)
retour,
et adieux muets aux nombreuses bicyclettes (qui ne savent pas toutes
qu'à Avignon on roule lentement ou plutôt on marche) et aux
affiches.
Et
rentrée dans l'antre, renonçant, tant pis, à aller à 22 heures, pour finir et parce que je n'étais pas passée, chez Benedetto,
assister dans son théâtre à place
Tahir – le jour où l'espoir nous a prises par surprise par
Jihad Darwiche à partir de témoignages de femmes égyptiennes, j'ai
trouvé (internet est précieux) un lien
https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Amours_jaunes
qui m'a permis de relire les Amours
jaunes... avant
de m'installer devant Arte et de re-regarder the
player d'Altman
(aurais mieux fait de garder mon souvenir très ancien et très flou)
Je
viens de trouver aussi un article ou Samuel Savreux (je découvre qu'il
est cycliste) parle de ce spectacle
http://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/festival-d-avignon-catalyse-sur-le-pont-01-07-2016-11130911.php
4 commentaires:
Ce serait... donc maintenant l'heure d'un repos bien mérité et d'un rythme différent avec d'autres scènes moins encadrées mais toujours intéressantes ?
c'est faire la grève du tremplin jazz commencé hier
c'était un gros bel orage cette nuit, une petite averse tout à l'heure
et une envie de faire grève de tout… et de savourer le rien
Le Tour du Festival a franchi la dernière ligne droite.
Une bonne provision pour les temps à venir.
Un repos bien médité.
Merci pour cette édition en suivant les pas d'une festivalière fidèle.
Au prochain orage...
en fait hier commençait pour 4 jours le tremplin jazz, mais déclare forfait (ferai peut-être un tour à une des deux soirées gratuites consacrées aux groupes concurrents)-
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