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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juillet 30, 2016

Avignon – festival – jour 24 – douceur et Asie lointaine


matin, petit tour en ville, où les traces du festival, hors les théâtres, se font rares (il n'y a plus qu'un caricaturiste place de l'horloge, quelques distributeurs de tracts plus occupés à échanger entre eux qu'à tenter de trouver des mains intéressées par leurs bouts de carton et les terrasses, sur ma place, ne débordent plus sur la mosaïque de galets)
s'appliquer au repos, avec, comme toujours, de brusques envies de ces activités ménagères que néglige d’habitude..
et départ en milieu d'après-midi, (navrance en passant de constater que l'arbre du rocher est lui aussi dans une année de trop) vers la rue de la Croix, avec un salut au souvenir du Maupassant vu par les coréens, et le passage rituel à la Condition des soies, sa presque misère (en fait sous cet aspect décrépit il y a le confort du bas-flanc pour attendre même si me suis fait une fois de plus chipper ma place, et des banquettes raides) soigneusement chaulée, pour Play me d'I-Fen Tung et de sa compagnie M.O.V.E. Theatre parce que ne saurais me passer des taïwanais et que c'est le seul des trois spectacles présentés cette année que n'avais pas vu.
présentation : un dialogue dansé où les voix dirigent les corps. Cinq danseurs et performers jouent, insouciants, à des jeux d’enfants. D’abord amusants et fédérateurs, ces jeux se transforment très vite en machines infernales. Et dévoilent de plus en plus nettement les rapports de force et de pouvoir entre les individus. Saisi, on bascule du rire à l’angoisse..
une danse acrobatique, un jeu qui rebondit, et bien entendu un peu de cruauté, des moments de poésie (comme lorsque le micro que la plus faible applique sur son corps au lieu de donner des ordres diffuse des phrases incompréhensibles, des discussions, douces puis de plus en plus fortes si elle appuie davantage jusqu'à se faire souffrir) et de grosses nodules d'humour.
Me sentir presque rénovée en sortant, mais sagement, rentrer dans la touffeur et la lutte entre éclat et ombres longues vers l'antre.. arroser, préparer souper nocturne, changer de robe 
et dans un grand désir de non-intellectualité, partir vers la rue des Lices, 
aller assister à Pound it, Macbeth par une troupe coréenne, parce qu'à force d'échanger des sourires avec eux dans les rues j'avais envie de les voir, parce que les autres troupes sont parties ou jouent à des heures de trop grande fatigue.. et parce que je n'ai pas mis les pieds cette année au Verbe Incarné
un Macbeth un rien maltraité, hors psychologie, mais le plaisir du spectaculaire .. et puis j'en avais envie
une entrée époustouflante avec la danse en poussant les très gros tambours, les échanges de musiciens, les changements de rythme et la force du son...
et puis en fait ils jouent la tragédie, enfin un drame qui a l'ambition, des moments de remords, des morts, en commun avec Macbeth, mais sans Lady Macbeth ni sorcières (par contre les maîtresses du rois, qui est résolument bouffon, sont les plus jeunes danseurs, musiciens, revêtus de capes de tulle retenues par des rubans par dessus leurs culottes bouffantes et minaudières à souhait), c'est un peu un rituel avec des chorégraphies et des costumes et lumières très soigneusement beaux, ce sont des combats dansés, ce sont des scènes de bouffonnerie, des danses de drapeaux, de sabres, de cymbales, il y a les personnages en noir, masqués, qui sont un peu les rêves de meurtre de Macbeth et ses exécutants, il y a, tranchant peut-être un peu trop, même si, comme tout le reste, c'est emporté par la musique d'un très bon musicien accroupi à l'avant scène gauche devant un petit tambour vertical, l’expressionnisme tragique des méditations de Macbeth (très beau au demeurant)... ce n'est certes pas Macbeth, c'est très enlevé, fort beau, et passablement sympathique
retour de tambours avec une maestria réjouissante, pour les saluts
et Brigetoun s'en est revenue vers l'antre à travers la ville qui vivait tranquillement sa vie de nuit de vendredi en été.

4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Le "verbe incarné" dans ce festival, oui, et la belle carnation des images vues sur place et dont le souvenir reste...

Brigetoun a dit…

c'est un endroit chaleureux où j'ai de bons souvenirs de rencontre.. le repaire de l'Outre Mer .. là j'ai tout loupé alors me suis rattrapée avec ce spectacle un peu hors de leurs habitudes

arlette a dit…

Semblait par tes mots très intéressant et même une sorcière en solde!!
Les jardinières des fenêtres en désarroi sur ton passage
Cet après-midi 34 degrés à la Côte St André sous orage grondant

Brigetoun a dit…

avons bien fort lourd chaud ici (à part une idée d'averse ce matin) je crois que l'orage est pour demain