Il y a eu, pour rompre
l'unité bleue, des flammèches blanches filant à l'horizon de ma
rue, et me suis mise en chemin (bon, l'aurais fait de toute façon,
j'avais à bout de bras un sac avec des draps, j'avais aussi un achat
urgent à faire, sur le chemin du retour)
Les traces de l'approche
du festival se multiplient, une allée s'est mise en place entre les
tables des restaurants de ma place pour permettre l'accès, et à la
file d'attente auparavant, au restaurant devenu en partie théâtre
pour un mois (n'y irai sans doute pas cette année)
et les taïwanais semblent
arrivés, du moins certains, ai croisé un souriant et souple
personnage de noir vêtu faisant danser la grande plume mouvante
(l'année dernière c'étaient des rubans) accrochée à son bonnet
suis passée à Carrefour
pour faire provision de Sopalin et de coulis (pour les jours où pas
le temps de rêver en faisant fondre des tomates)
et j'ai continué, saluant
avec la crainte que j'ai pour leur avenir – me semble avoir lu
qu'ils ou que certains étaient menacés, nous vivons à une époque
où arbres et humains sont tenus de mourir en bonne santé – le
pin, le micocoulier, les platanes de la place Saint Didier,
saluant avec un souvenir
amical les Pénitents blancs (précédés du tau qui abrite la fin de
la file d'attente quand les futurs spectateurs ont fini de cuire
contre le mur, juste à temps pour les préparer à la fraîcheur de
la chapelle – bon je me moque mais en fait je regrette qu'ils
soient dévolus maintenant aux très bons spectacles pour enfants, ce
qui me met hors jeu, parce que j'y ai de très bons souvenirs,
récents, et puis d'une époque où étaient fort peu aménagés,
sans gradin, et où Lucien Attoun y inventait le théâtre ouvert,
une époque que les moins de cinquante ans ne peuvent pas
connaître...)
et sur le chemin du
retour, avec sopalin etc... et draps propres, me suis arrêtée chez
ma pharmacienne pour y voir plus commodément (samedi perdu une
branche de mes lunettes quasi-rouges et dimanche un verre de vieilles
lunettes vertes déglinguées) grâce à des loupes jaunes, pas trop
difficiles à retrouver – plus le cadeau d'une paire vieille dame
classique pour me dépanner quand perdrai celles du sac...
Passionnant ? Et là
pendant que je pars en vrille sur Paumée deux architectes ou un et
un commis sont dans la cour faisant des relevés cotés du mur qui
la borne, dans l'intention (je frémis... mais mon propriétaire
semble décidé à ne pas accepter sans réflexion) de créer des
jours de souffrance – un peu plus grands semble-t-il que l'indique
ce nom donnant sur mon petit domaine. On verra bien.
10 commentaires:
Le festival approche, tout va donc bien...
Et remplacez les lunettes par des jumelles !
n'en ai pas (je sais pourrais en chercher) et ça me donnerait l'impression d'avoir ma grand-mère un oeil sur la scène un oeil sur moi (souvenir de sortie d'enfance)
Oh on espère que rien de fâcheux ne se prépare dans votre cour...
moi aussi, mais mon propriétaire avait l'air décidé à être ferme
je sors de 9 mois de travaux de façade, répartis sur un an....... bon courage
zut, fausse manoeuvre, ai supprimé un commentaire de Godart
"Beaucoup de souvenirs de participations au festival off d'Avignon. J'ai un ami : Paul Silve propriétaire de plusieurs lieux de théâtres. Peut-être connaissez-vous ? Mais ne suis plus en relation avec lui. Une autre amie aussi, une stakhanoviste en tant qu'artiste des représentations du off, Pierrette Dupoyet, qui oh surprise, habite à Paris rue de la Clef, là où je réside."
et j'y réponds : ne connais pas les propriétaires de murs de théâtres (surtout plusieurs) seulement, de loin, trois directeurs de théâtres permanents
Claudine, ma compassion rétrospective
Tout ça en prémisses piétinants
ps très piétinant.. avec sa malice carcasse réveille ses crispations et mes craintes sordides, et alterne avec de brusques besoins de sommeil… a plus qu'un jour pour se mettre au pas, je la cageole, la nourris ennuyeux et sage, l'engueule… la prépare
Avignon ui s'ébroue et sort de sa torpeur
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