soleil revenu, le saluer
avec plaisir, râler un peu parce que n'a pas amené vraie forte
chaleur
faire comptes et renoncer
à un petit voyage Marseille Toulon, la semaine prochaine, en faveur
du loyer et des abonnements théâtre
me déconnecter, vaquer
quasi sérieusement, regarder sur You Tube des vidéos sur la mue des
campagnes, retrouver paysages, gens, qu'avons connus et qui
n'existent plus avec Adieu paysans (ancien
documentaire télé) Profil paysans de
Depardon, d'autres etc.. partagée entre résignation, rogne, intérêt
et nostalgie (et le souvenir du Bussin qui, en retard, amorçait sa
mue.. les tables qu'on nous amenait, pour venir les voir, se souvenir
en buvant ou en préparant dîner pour les bourgeois de Limoges,
avant de retourner dans les fermes restantes retrouver le formica
tellement plus pratique, par les chemins aux arbres coupés)
et
puis reprendre ma contribution (un peu difficile à m'extraire, en
focalisant sur cette voix dont le souvenir me fuit, en tentant de ne
pas parler trop des trois autres) à la dernière proposition de
François Bon
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4347
après avoir lu
avec admiration variable (sourire, en fait elle est la plupart du
temps grande) les textes publiés en début d'après-midi, et puis,
ensuite, remonter lire les dernières contributions aux précédentes
propositions.
Je cherche ta voix, je te
regarde vers la fin de ta vie, en douce grand-mère sourire, mais je
ne t'entends plus.
Je tente de la re-créer
et c'est
ta voix qui n'était pas
plate mais calme, ondoyante, qui ne gardait de la colère, de la
tristesse qu'un reflet, et les rendaient ainsi plus éloquents, comme
tes joies...
ta voix qui était
inflexions..
ta voix qui disait ton
charme, ton sourire et ouverture au monde, ce regard qui n'excluait
pas la curiosité, le jugement, parfois ironique ou colère, comme
les mots acérés qu'elle prononçait alors...
ta voix qui désarmait la
violence éventuelle de tes phrases.
Je cherche ta voix, je
n'en ai pas d'enregistrement, juste ma mémoire qui ne s'y était pas
attardée, mes souvenirs à traduire
et puis cela : sa
tessiture, ou cette façon de lancer les mots, tu nous les as
transmises et les amis, le père quand revenait d'une longue absence,
ne distinguaient pas entre toi et nous, les trois filles, en nous
écoutant sans nous voir...
mais ces différences dont
nous étions conscientes toutes les quatre, et qui faisaient que nous
ne confondions pas... était-ce dû aux idées, aux élans plus ou
moins vifs, à la présence plus ou moins affirmée ?
puisque sommes nos voix...
Je cherche ta voix à
travers la mienne et les leurs,
nos timbres sans aigus
mais où viennent des clartés, le tien plus musical sans doute,
avec, colorant et soulignant ta sincérité, une maîtrise constante
et naturelle, venue peut-être de l'enfance..
et je ne te connaissais
pas, - sauf en petites traces gentiment ironiques, quand tu
singeais, pas si inconsciemment que cela, des voix rencontrées dans
le salon, le jardin ou autour de la table de tes nombreux amis –,
je ne leur connais pas, ces préciosités que j'ai découvertes chez
moi avec dépit en écoutant ma voix sur un répondeur, maquillage
posé par le travail, vulgarité contre laquelle j'ai lutté.
Je cherche ta voix,
et je crois l'entendre,
quand je lis, avec mélange de curiosité et de cette culpabilité
qui en découle, des passages de tes lettres de jeune femme à
l'époux absent, une jeune femme pour laquelle me vient une amitié
de petite vieille, même si j'ai tellement moins vécu que toi...
je cherche ta voix, et
j'en trouve l'écho dans la ponctuation, ou son absence parfois, de
tes phrases, dans la tendresse, le sourire, la malice, la gravité,
la rage réprimée qu'elles expriment et cette façon de passer d'une
nuance à l'autre.
Je cherche ta voix, mais
ne l'ai jamais vraiment entendue, comme un son à analyser,
je cherche ta voix et ne
saurais la dissocier de toi..
je ne trouve que cela : ta
voix (ou nos voix, donc) sans stridence, mais claire, non pas comme
une clochette mais comme l'écho d'une cloche - sans le velours
sombre non plus qu'aurais aimé pour la mienne, écho d'un bourdon...
un mezzo clair, un charme.
ta voix, rivière au
soleil, chatoyante.
8 commentaires:
"Ces chères voix qui se sont tues" (en apparence)...
grand merci pour votre passage (alors qu'aviez déjà lu !)
hier soir j'ai failli mettre un message pour dire qu'il serait important que ce texte soit aussi sur «Paumée», le voilà maintenant qui circule depuis la source même... je ne dois pas être le seul à avoir été touché doublement par le texte et la photo de la photo...
grand merci à vous
(et j'espère que la famiglia si elle passe me pardonnera)
Souvent pensé à cette histoire de voix de ceux qui ne sont plus. Et de votre voix, et de la photo, une image se dessine d'une lignée.
Pourtant la voix devient si proche alors par une expression sur une photo mais cela est douloureux
pas vraiment douloureux, tendre et intrigant plutôt
toujours sous le charme de vos textes ... suis en retard sur les exercices, mais le "maître" est bienveillant.
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