Ciel bleu ce matin, mais
ciel mornement gris, qui semblait s'installer dans une éternité
morne dans l'après-midi quand, après avoir hésité, mais de toutes
façons je devais passer à la pharmacie, je suis sortie, et puis ma
foi ai continué à fendre la petite foule qui avait envahi mon
quartier (et pour une fois ce n'était pas uniquement pour lécher
les vitrines et sortir de leur vie rétrécie, il y avait pour une
fois quelques femmes fouillant dans ces boutiques éternellement
vides où l'on déniche de merveilleux chandails qui semblent un peu
déformés, usés, et coutaient deux ou trois cents euros à la
dernière braderie) jusqu'au boulevard Raspail, la brume du feuillage
entrant dans l'automne
et les pierres usées de
ce qui fut la chapelle des miracles.
Pour voir l'exposition
d'un collectif (où j'avais repéré trois noms connus) intitulée
les mémoires invisibles –
https://www.obipop.com/sortir/provence-alpes-cote-d-azur/vaucluse/avignon/exposition-les-memoires-invisibles/64792
- résultat d'un travail commencé en 2013 après un appel à
financement chez Ulule (tout ceci je l'ai découvert la semaine
dernière) et ma foi plaisir de regarder, échanger (une petite fille
gentiment amicale) et de risquer des photos malgré le caprice de mon
appareil qui avait décidé de ne me montrer que chiffres et signes
cabalistiques et surtout pas ce que j'étais en train de
photographier
Malgré quoi j'en ai pris
trop, d'images, et qui le plus souvent restituent assez mal les
matières, l'atmosphère etc...
A travers les
différentes pratiques comment tenter de rendre visible l'invisible à
travers la matière.L'exposition qui réunit installations,
peintures, sculptures, son est une invitation faite au public à
entrer en résonance avec ses propres mémoires, au fur et à mesure
de la déambulation parmi les œuvres ainsi exposées. Une invitation
à entrer en résonance avec les mémoires personnelles et
collectives qui traversent chacun.
Collectif qui comprenait
donc
Véronique Prenant
http://www.veroniqueprenant.com
qui a exposé, un temps, chez Ducastel, que j'ai rencontrée lors
d'une journée ateliers portes ouvertes, trouvée charmante, dont
j'ai aimé ce qu'elle préparait alors pour une exposition, et à
laquelle faute de pouvoir davantage j'ai acheté une petite bouille
d'enfant (ci-dessus)
commencer par elle parce
qu'en entrant la première chose que l'on voit c'est sa déesse très
blanche sur son immense jupe branchages (que j'ai magnifiquement
loupée)
et puis, se détachant
dans la pénombre, belles et sauvages, disposées contre les parois,
comme des suivantes, les autres déesses à masques d'animaux.
Danielle Desnoues
http://danielle.desnoues.over-blog.com
avec,
étendu devant la grande déesse le
lit des mémoires (papier)
l'encadrant,
deux panneaux (toujours travail du papier)
et
plus loin, dans une chapelle (petite grimace souriante parce que cela
cache un détail baroque que j'aime bien) le
registre des mémoires
Thierry
Bedoux
http://www.thierrybedoux.com
(site à visiter, enfin je trouve) qui a pendu au dessus du tapis ou
lit de Danielle Desnoues sa chute
des anges que
j'ai modérément aimé malgré le côté spectaculaire de l'ensemble
lui
préférais les
lucioles accrochées
dans la chapelle proche
et
surtout, plus loin, près du mur du fond, impossible pour moi à
capter, du moins si voulais l'ensemble, les
mânes
dans
la même chapelle que les lucioles Claire Beillard
http://www.clairebeillard.com
avait
aligné dans l'obscurité (des petites lampes de poche sont à la
disposition des visiteurs) de
longues formes blanches ressemblant à des os entortillées et
ficelées comme des nouveaux-nés d'antan dans leurs linges qu'elle a
appelé, me semble-t-il, les poupées.
Je
l'avais découverte au rez de chaussée du cloître en octobre 2012
avec une rangée de coquetiers et d'oeufs parés, et retrouvée lors
de la même journée ateliers portes ouvertes que Véronique Penant,
n'osant prendre des photos, en parlant avec elle, ses amis et des
enfants dans l'appartement transformé en installation (avec des fils
de laine rouge comme du sang)
Retrouve
son goût pour les installations avec la
table des notaires qui
occupe, derrière un rideau de tulle, le fond de la chapelle
et
les fils rouges avec les ornements qu'elle a fixés à des radios
et
puis il y a, déposé au sol derrière la déesse, ce que la petite
fille prenait pour un bois flotté, ce qui, si on le regarde bien est
constitué d'une armature de ferrailles et de fils recouvert d'un
amalgame (beau comme on ne peut le voir ici)
Ai
retrouvé aussi, dans la chapelle la plus proche de la sortie
Françoise Subra
http://francoisesubra-glaneuse-bricoleuse.blogspot.fr
dont j'avais aimé le taureau fort et léger par son corps en fin
treillage métallique dans une exposition de l'atelier Marie
Laurencin à Saint Martial en octobre 2014
taureau
qui maintenant fait partie d'un vrai troupeau s'en allant sur la
paroi.
Dans
une autre chapelle elle se souvient (avec un texte explicatif) des
maisons d'âmes des égyptiens et c'est beau.
Pour
compléter le collectif, Myriam Douhi
comédienne et musicienne assure l'ambiance sonore (très discrète
ou non programmée lorsque je suis passée, mais cherchant des
renseignements sur elle, j'ai trouvé une vidéo, sans rapport, mais
tant pis elle m'a plue et la pose ici, montrant son travail (là
aussi elle assurait l'environnement sonore et il n'y en a guère de
trace dans la vidéo) avec les écoliers de l'école Saint Jean
(école primaire, Avignon) pour l'imagination des enfants et le
plaisir de leurs voix très, un peu ou pas aillées et toutes
clairettes.
Mais,
désolée, ce n'est pas encore la fin (promis il n'y aura plus rien
ensuite) parce que sur le chemin du retour, me suis souvenue en
passant devant le portail de Calvet
que
Jo Winter (qui figurait aux Célestins avec des tours ajourées et
des barques de bois noir) y exposait quelques oeuvres, un peu perdues
dans l'espace.
7 commentaires:
Viens vers toi et suivre ce parcours ... bien des choses étonnantes Merci à chaque fois pour ce rappel internet ( travail consciencieux)
Jour gris et pluvieux ici , mal venu pour une visite amie à St Raphaël
ici aussi (viens de décider après avoir consulté placard et réfrigérateur ce sera l'antre)
magnifique encore !
Pour se vêtir, les déesses font fi des pulls à 300 euros...
Une jupe de branchages, un trophée de chasse suffit à leur bonheur.
Mes moires, un peu plus belles, chaque jour.
Parcours quasi religieux : mais que ferait-on sans les cloîtres, les églises, les chapelles... devenus musées ?
Ceux-ci vont s'essayer en revanche à la liturgie.
Pierre, les ragazze dans la rue aussi triomphent sans les pulls à trois centres euros, et les jeunes femmes à l'air usé que 'ai vu en sortir ne seraient rien sans ça..
Dominique, tant en avons même après en avoir détruit ici de cloîtres, chapelles, églises … pouvons pas toutes en faire des garages ou restaurants
taureaux formidables qui rappellent ceux de Lascaux, j'aime bien la démarche de l'artiste
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