commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, octobre 06, 2016

Petite incursion sur le parcours de l'art


profitant d'un mieux de carcasse m'en suis allée dans l'après-midi – ai failli rester en admiration devant un camion, mais me suis arrachée – pour une première incursion dans le Parcours de l'art édition 2016.
en commençant par me frayer un passage à travers ce qui entoure maintenant la Chapelle Saint Michel, remplaçant le cimetière des pauvres d'origine, vers la porte, un rideau à écarter 
pour découvrir, l'élan théâtral des briques de Martin Lewden
et puis, en longeant la chapelle, gagner l'entrée latérale de l'église des Célestins, qui s'ouvre sur l'exposition.. enfin pas tout de suite les oeuvres, mais seulement sa merveilleuse décrépitude soigneusement préservée
avant d'apercevoir, de loin, saisie des chemises en feu, incendie, une oeuvre de Frédérique Chauveaux http://www.frederiquechauveaux.com, chemises et vidéo de flammes,
un des axes majeurs de mes recherches consiste dans le mode de projection. Dès l'origine, je me suis attachée à projeter sur des objets et non sur des écrans...
Le spectateur perçoit d'un même regard l'espace réel et celui de la représentation. S'immisçant dans l'univers psychique du spectateur, ce mode de projection vient perturber la perception et laisse advenir une présence autre…
entrer dans la première chapelle, juste sous le comptoir d'entrée pour mettre le nez sur le rocher ou ne sais quoi rose et minéral de Bastien Jousseaume, et ce soir, aimer le petit texte de lui repris par le site du parcours http://www.parcoursdelart.com/copie-de-grau-sebastien
Comme une balise spirituelle
Une aube aux miroirs
Un dénuement, porté par la nature, sauvage ou empruntée ; par les peaux et les pupilles... (vous laisse découvrir le reste si le coeur vous en dit)
face à deux panneaux du même, et puis lire un peu trop vite les fiches déposées sur une table concernant son oeuvre (pour en avoir une idée, son site http://www.jousseaume.com)


Avant d'accepter l'appel des mains branchées the trial de Martin Lewden de nouveau (voir les briques) http://www.martinlewden.com
Monumental et précaire, féérique et austère ou encore captivant et banal, mon travail s'articule autour des paradoxes qui façonnent notre quotidien. Qu'il s'agisse d'objets dont je détourne le sens, de personnages étranges que je malmène ou de structures osées faites de palettes ou de parpaings, je cherche à bousculer les équilibres, les croyances et les utopies... mes installations font appel à l'imaginaire que l'on retrouve dans certains mythes et légendes ainsi qu'à la matérialité familière et omniprésente…
Dans la chapelle qui s'ouvre face à ce bouquet, contempler le scintillement de Lieux_non_dits installation en pâte de verre et cuivre émaillé de Paulina Okurowska http://www.paulina-okurowska.com
« La force créatrice échappe à toute dénomination, elle reste en dernière analyse un mystère indicible. Mais non point un mystère inaccessible incapable de nous ébranler jusqu’au tréfonds. Nous sommes chargés nous-mêmes de cette force jusqu’au dernier atome de moelle. Nous ne pouvons dire ce qu’elle est, mais nous pouvons nous rapprocher de sa source dans une mesure variable.
Il nous faut de toute manière révéler cette force, la manifester en nous.
La photo de l'ensemble étant totalement loupée, je l'ai censurée, même si j'en garde le plus possible (mais j'étais spécialement peu douée ou peu chanceuse) puisqu'une dame, membre de l'équipe, me demandant, abusée peut-être par mon attention, si je pouvais leur envoyer des photos, je lui ai suggéré de regarder sur paume s'il y en avait qui lui conviennent..
Et puis, comme tous, suis restée en contemplation (moi et mon amour, platonique je vous rassure, des flammes. En fait c'est plutôt crainte fascinée) devant la combustion des vingt chemises blanches.
Ai capturé quelques secondes de ces flammes, et puis, tournant à quatre vingt dix degrés, ai tenté après avoir jubilé, moi la brinquebalante, en regardant trébucher les dignes personnages pris au piège d'une petite marche discrète sur la vidéo d'Alexandre Gérard marche une des deux oeuvres prêtées par le FRAC mais bien entendu sur les instants que mon appareil a bien voulu copier les marcheurs sont tout spécialement stables. 
La chapelle parallèle au choeur, à gauche des chemises, est consacrée à Jo Winter http://www.jo-winter.de/jo-winter.html, avec une installation que j'ai tout particulièrement aimée silence faite de bois calcinés, et une série de visages
L'art permet de montrer l'invisible, d'exprimer les non-dits. Ce fut pour moi une façon d'exorciser mes angoisses qui venaient des horreurs de la guerre que j'avais éprouvées comme enfant.
A travers mon travail de sculpteur j'ajoute ma propre force au bois, je le charge.
Actuellement je m'occupe en particulier des problèmes de légèreté-lourdeur et de densité-transparence …
Sous le grand et beau dieu qui sert de clef de voute au choeur, la seconde oeuvre prêtée par le FRAC spiral of Fez installation composée de 26 portières de voitures disposées en spirale avec inscriptions gravées sur les vitres
et puis dans la nef (je garde la photo très très floue prise en parlant avec la dame, pour donner une impression de l'ensemble) une installation de Martin Lewden, à nouveau From earth to anywhere else (verrez mieux sur http://www.martinlewden.com/portfolios/from-earth-to-anywhere-else-2012/)
Au fond de la nef sont pendus des panneaux presque transparents, où sont peints-dessinés des portes d'Avignon, strates, oeuvre de Viktoria Niki
Victoria Niki est une artiste moldave, vivant en France depuis 10 ans, actuellement à Ax-les-Thermes. Par le dessin et la peinture, elle traduit le territoire par des filtres successifs. Le territoire est synonyme de mémoires et de racines, de points de vue et de mouvements. Son travail permet de questionner le territoire et le paysage, mais il est source d’introspection aussi bien pour l’artiste que pour le spectateur. La mémoire est le point de départ, la matière et la finalité de ses OEUvres. D’une manière poétique, elle donne au spectateur une vision du territoire à un instant précis.(trouvé sur Facebook)
et sur les murs latéraux des photos, tirages jet d'encre contrecollés sur Dibond caisses américaines en acier, des portraits dans la nuit de l'invisible, de Laure Ledoux http://www/laureledoux.com
Ces portraits sont une interrogation sur l'invisible, sur l'état d'entre-deux, de relâchement qui mène à autre chose. La fatigue de ces sportifs est le déclencheur d'un lâcher prise qui amène le visage à se livrer...
Dans la chapelle absidiale de droite une installation que j'ai été incapable de capter (appareil a pas voulu, je croyais qu'il s'était exécuté, mais non..) de l'Atelier d'immersion Lumineuse A.I.L.O une boite noire, une ampoule qui monte et descend très lentement, la lumière mouvante http://www.parcoursdelart.com/copie-de-about-juli
Et dans la première partie du bas-côté, dans la petite rotonde baroque, en une mise en scène très réussie, les très belles oeuvres de Caroline Leite http://www.caroline-leite.com sculptures de béton, pigments et plâtre sur socle de métal
ici son office accompli
elle se retire
l’évaporade solidifie la matière nouvelle
du corps vivant ou de la plante
l’eau se retire et c’est la mort passage d'un des poèmes de Mario Urbanet figurant sur son site.
Avant trois photos de Brice Bourdet http://brice.bourdet.free.fr
Comment poser, comment se tenir, comment se comporter, comment trouver sa place.
Et finalement apparaît cette confrontation. Ne pas poser dans un lieu mais contre.
Chercher à s'imposer, à se démarquer, à exister dans l'anonymat de la ville.
Et puis il y a l'église, et la façon, que j'admire en me tordant les chevilles sur le sol inégal et en pente, qu'elle a d'exhiber la marque des siècles.

10 commentaires:

Claudine a dit…

Tout est beau, quel régal

lanlanhue a dit…

grand merci pour cette visite superbe

Brigetoun a dit…

l'endroit est superbe lui même dans sa fatigue entretenue, et cette fois il était un tout petit peu plus éclairé, un peu moins casse-cou par endroit (parce que le sol est loin d'être plan et lisse)

Dominique Hasselmann a dit…

Les églises comme réceptacles de l'art : on saura toujours à quoi les utiliser...

Beau et long travail sur ces œuvres diverses et incendiées ! J'aime particulièrement les chemises et les portières de voitures.

cjeanney a dit…

(la vidéo me dit qu'elle est en mode privé) (mais on n'est pas privé du reste, gratitude !) :-)

Brigetoun a dit…

Dominique, chacun suit sa pente, vous les portières de voiture moi le béton

Christine, j'espérais qu'elle serait visible, vais la dé-priver (ce sont quelques secondes, mais vimeo n'en voulait pas et la trouvait vraiment indigne même de ma chaine Youtube)

jeandler a dit…

Pas de meilleur lieu pour cette expo que cette ancienne église.
En particulier pour les saisissantes sculpture de Leite.
Merci Brigitte pour ces découvertes.

Godart a dit…

Copieux mais savoureux.

Brigetoun a dit…

et savouré mais une petite partie de ce qu'il y a à voir, quand pourrais mettre mon nez dans les autres expositions, surtout la grosse au Cloître Saint Louis, fractionnerai !

Marie-christine Grimard a dit…

Merci pour cette promenade artistique !