profitant d'un mieux de
carcasse m'en suis allée dans l'après-midi – ai failli rester en
admiration devant un camion, mais me suis arrachée – pour une
première incursion dans le Parcours de l'art édition 2016.
en commençant par me
frayer un passage à travers ce qui entoure maintenant la Chapelle
Saint Michel, remplaçant le cimetière des pauvres d'origine, vers
la porte, un rideau à écarter
pour découvrir, l'élan
théâtral des briques de Martin Lewden
et puis, en longeant la
chapelle, gagner l'entrée latérale de l'église des Célestins, qui
s'ouvre sur l'exposition.. enfin pas tout de suite
les oeuvres, mais seulement sa merveilleuse décrépitude
soigneusement préservée
avant d'apercevoir, de
loin, saisie des chemises en feu, incendie,
une oeuvre de Frédérique Chauveaux
http://www.frederiquechauveaux.com,
chemises et vidéo de flammes,
un des axes majeurs de
mes recherches consiste dans le mode de projection. Dès l'origine,
je me suis attachée à projeter sur des objets et non sur des
écrans...
Le spectateur perçoit
d'un même regard l'espace réel et celui de la représentation.
S'immisçant dans l'univers psychique du spectateur, ce mode de
projection vient perturber la perception et laisse advenir une
présence autre…
entrer dans la première
chapelle, juste sous le comptoir d'entrée pour mettre le nez sur le
rocher ou ne sais quoi rose et minéral de Bastien Jousseaume, et ce
soir, aimer le petit texte de lui repris par le site du parcours
http://www.parcoursdelart.com/copie-de-grau-sebastien
… Comme une balise
spirituelle
Une aube aux miroirs
Un dénuement, porté
par la nature, sauvage ou empruntée ; par les peaux et les
pupilles... (vous laisse découvrir le reste si le coeur vous en
dit)
face à deux panneaux du
même, et puis lire un peu trop vite les fiches déposées sur une
table concernant son oeuvre (pour en avoir une idée, son site
http://www.jousseaume.com)
Avant d'accepter l'appel
des mains branchées the trial de Martin Lewden de nouveau
(voir les briques) http://www.martinlewden.com
Monumental et précaire,
féérique et austère ou encore captivant et banal, mon travail
s'articule autour des paradoxes qui façonnent notre quotidien. Qu'il
s'agisse d'objets dont je détourne le sens, de personnages étranges
que je malmène ou de structures osées faites de palettes ou de
parpaings, je cherche à bousculer les équilibres, les croyances et
les utopies... mes installations font appel à l'imaginaire que l'on
retrouve dans certains mythes et légendes ainsi qu'à la matérialité
familière et omniprésente…
Dans
la chapelle qui s'ouvre face à ce bouquet, contempler le
scintillement de Lieux_non_dits installation en pâte de verre
et cuivre émaillé de Paulina Okurowska
http://www.paulina-okurowska.com
« La force créatrice
échappe à toute dénomination, elle reste en dernière analyse un
mystère indicible. Mais non point un mystère inaccessible incapable
de nous ébranler jusqu’au tréfonds. Nous sommes chargés
nous-mêmes de cette force jusqu’au dernier atome de moelle. Nous
ne pouvons dire ce qu’elle est, mais nous pouvons nous rapprocher
de sa source dans une mesure variable.
Il nous faut de toute
manière révéler cette force, la manifester en nous.
La photo de l'ensemble
étant totalement loupée, je l'ai censurée, même si j'en garde le
plus possible (mais j'étais spécialement peu douée ou peu
chanceuse) puisqu'une dame, membre de l'équipe, me demandant, abusée
peut-être par mon attention, si je pouvais leur envoyer des photos,
je lui ai suggéré de regarder sur paume s'il y en avait qui lui
conviennent..
Et puis, comme tous, suis
restée en contemplation (moi et mon amour, platonique je vous
rassure, des flammes. En fait c'est plutôt crainte fascinée) devant
la combustion des vingt chemises blanches.
Ai capturé quelques
secondes de ces flammes, et puis, tournant à quatre vingt dix
degrés, ai tenté après avoir jubilé, moi la brinquebalante, en
regardant trébucher les dignes personnages pris au piège d'une
petite marche discrète sur la vidéo d'Alexandre Gérard marche
une des deux oeuvres prêtées
par le FRAC mais bien entendu sur les instants que mon appareil a
bien voulu copier les marcheurs sont tout spécialement stables.
La
chapelle parallèle au choeur, à gauche des chemises, est consacrée
à Jo Winter http://www.jo-winter.de/jo-winter.html,
avec une installation que j'ai tout particulièrement aimée silence
faite de bois calcinés, et une
série de visages
L'art permet de montrer
l'invisible, d'exprimer les non-dits. Ce fut pour moi une façon
d'exorciser mes angoisses qui venaient des horreurs de la guerre que
j'avais éprouvées comme enfant.
A travers mon travail
de sculpteur j'ajoute ma propre force au bois, je le charge.
Actuellement je
m'occupe en particulier des problèmes de légèreté-lourdeur et de
densité-transparence …
Sous
le grand et beau dieu qui sert de clef de voute au choeur, la seconde
oeuvre prêtée par le FRAC spiral of Fez installation
composée de 26 portières de voitures disposées en spirale avec
inscriptions gravées sur les vitres
et puis dans la
nef (je garde la photo très très floue prise en parlant avec la
dame, pour donner une impression de l'ensemble) une installation de
Martin Lewden, à nouveau From earth to anywhere else (verrez
mieux sur
http://www.martinlewden.com/portfolios/from-earth-to-anywhere-else-2012/)
Au
fond de la nef sont pendus des panneaux presque transparents, où
sont peints-dessinés des portes d'Avignon, strates, oeuvre
de Viktoria Niki
Victoria Niki est une
artiste moldave, vivant en France depuis 10 ans, actuellement à
Ax-les-Thermes. Par le dessin et la peinture, elle traduit le
territoire par des filtres successifs. Le territoire est synonyme de
mémoires et de racines, de points de vue et de mouvements. Son
travail permet de questionner le territoire et le paysage, mais il
est source d’introspection aussi bien pour l’artiste que pour le
spectateur. La mémoire est le point de départ, la matière et la
finalité de ses OEUvres. D’une manière poétique, elle donne au
spectateur une vision du territoire à un instant précis.(trouvé
sur Facebook)
et
sur les murs latéraux des photos, tirages jet d'encre contrecollés
sur Dibond caisses américaines en acier, des portraits dans
la nuit de l'invisible, de Laure
Ledoux http://www/laureledoux.com
Ces portraits sont une
interrogation sur l'invisible, sur l'état d'entre-deux, de
relâchement qui mène à autre chose. La fatigue de ces sportifs est
le déclencheur d'un lâcher prise qui amène le visage à se
livrer...
Dans
la chapelle absidiale de droite une installation que j'ai été
incapable de capter (appareil a pas voulu, je croyais qu'il s'était
exécuté, mais non..) de l'Atelier d'immersion Lumineuse A.I.L.O une
boite noire, une ampoule qui monte et descend très lentement, la
lumière mouvante http://www.parcoursdelart.com/copie-de-about-juli
Et
dans la première partie du bas-côté, dans la petite rotonde
baroque, en une mise en scène très réussie, les très belles
oeuvres de Caroline Leite http://www.caroline-leite.com
sculptures de béton, pigments et plâtre sur socle de métal
ici son office accompli
elle se retire
l’évaporade
solidifie la matière nouvelle
du corps vivant ou de
la plante
l’eau se retire et
c’est la mort passage d'un des
poèmes de Mario Urbanet figurant sur son site.
Avant
trois photos de Brice Bourdet http://brice.bourdet.free.fr
Comment poser, comment
se tenir, comment se comporter, comment trouver sa place.
Et finalement apparaît
cette confrontation. Ne pas poser dans un lieu mais contre.
Chercher à s'imposer,
à se démarquer, à exister dans l'anonymat de la ville.
Et
puis il y a l'église, et la façon, que j'admire en me tordant les
chevilles sur le sol inégal et en pente, qu'elle a d'exhiber la
marque des siècles.
10 commentaires:
Tout est beau, quel régal
grand merci pour cette visite superbe
l'endroit est superbe lui même dans sa fatigue entretenue, et cette fois il était un tout petit peu plus éclairé, un peu moins casse-cou par endroit (parce que le sol est loin d'être plan et lisse)
Les églises comme réceptacles de l'art : on saura toujours à quoi les utiliser...
Beau et long travail sur ces œuvres diverses et incendiées ! J'aime particulièrement les chemises et les portières de voitures.
(la vidéo me dit qu'elle est en mode privé) (mais on n'est pas privé du reste, gratitude !) :-)
Dominique, chacun suit sa pente, vous les portières de voiture moi le béton
Christine, j'espérais qu'elle serait visible, vais la dé-priver (ce sont quelques secondes, mais vimeo n'en voulait pas et la trouvait vraiment indigne même de ma chaine Youtube)
Pas de meilleur lieu pour cette expo que cette ancienne église.
En particulier pour les saisissantes sculpture de Leite.
Merci Brigitte pour ces découvertes.
Copieux mais savoureux.
et savouré mais une petite partie de ce qu'il y a à voir, quand pourrais mettre mon nez dans les autres expositions, surtout la grosse au Cloître Saint Louis, fractionnerai !
Merci pour cette promenade artistique !
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