Matin nez dans papiers,
dans comptes, dons, projet de petit voyage en fin de semaine
prochaine.
Et départ dans la lumière
du début d'après-midi à la recherche de gros-grain et ruban parce
qu'avec une arrogance inconsciente je me juge capable d'un peu de
couture (très très peu et en masquant, c'est déjà follement
ambitieux)
et comme la mercerie
trouvée (m'étais cassé le nez hier sur une boutique qui avait
vécu) était à côté, décidé de passer le nez ou un peu plus à
l'hôtel de Forbin La Barben où sont exposés quelques oeuvres dans
le cadre du Parcours de l'art, en liaison ou non avec les activités
des ateliers pour enfants dans ce qui est cette année pour la
première fois désigné comme la maison du petit parcours.
Entrée
dans un bruit (calme, pas un tumulte) de voix enfantines et féminine,
tourner tout de suite sur la gauche, souriant de la retrouvaille avec
ce décor jusqu'à la grande salle sur rue
où
sont exposées, disposées pour tenter de redonner une ambiance de
maison, un ensemble de photos de Camille Olivier, la Martelette
Par le biais d'une
série d'images réalisées à la chambre photographique et d'un
livre, La Martelette explore les projections et tentatives de
construction d'un idéal de bonheur familial. Déambulant à travers
les pièces d'une maison de famille construite dans la période de
l'après-guerre à Avignon, les images s'attardent sur l'agencement
intérieur de ce foyer. Il en émane un fort potentiel dramatique,
assimilable à un geste scénographique, dont nous sommes libres
d'interprétation. (n'ai pas vu
le livre, mais une feuille posée sur la cheminée, indiquant que la
maison en question était celle que ses grands parents avaient fait
construire pour y abriter leur bonheur familial.
Dans
la petite pièce voisine, retrouver Juli About avec, après
l'installation au rez de chaussée du cloître Saint Louis, quelques
porcelaines lumineuses déposées au sol, suspendues au bas des murs (et d'autant plus
séduisantes d'être ainsi débarrassées de l'entassement, des
valises, objets)
revenir dans le hall,
avancer vers le vestibule sous la lanterne, en longeant, sur le mur
de droite trois photos de jeunes filles, trois nouveaux tirages jet
d'encre contrecollés sur acier de Laure Ledoux en réponse à la
série de jeunes jeunes sportifs posant frontalement, gênés par
cette immobilité et l'appareil scrutateur, exposée dans la nef des
Célestins
Sous la lanterne, des
enfants dessinant accroupis sous la suspension oeuvre des
participants à un atelier.
Dans la première des
salles de droite, grande salle sans fenêtre, des fils multicolores
pendus au mur de Charuwan Noprumpha, comme un brouillon de son
installation au premier étage du cloître et les petites chapelles
de Sébastien Grau http://sebgrau.ch
(ai loupé son exposition au petit palais et n'ai pas trouvé celles
qu'il a disposées sur un parcours dans les petites rues)
Les chapelles du
patrimoine sont des constructions en papier ou en bois qui abritent
chacune une image floue. Ces images sont des détails interprétés
d'oeuvres conservées au Musée du Petit Palais.
L'aspect vaporeux de
ces oeuvres, associé à la structure des chapelles proche de celles
des cercueils, soulève la question de la préservation du patrimoine
artistique.
Retrouver
Martin Lewden, en miniature, après la grande tour rouge trônant
dans la chapelle Saint Michel, le bouquet de mains piquées sur des
bâtons et l'immense tobogan de bois face auquel un homme prenait son
élan avant de tenter de le gravir exposés aux Célestins, installe
ici trois animations, vidéos en boucle (oeil ou dents) sur
smartphones,
Thibault
Laget-Ro avec des petits tableaux (grands panneaux au deuxième étage
du cloître sur le billet d'hier)
et
Clémentine Poquin, que j'aime toujours autant, avec ses animusicaux
après les fusains de chantier abandonné au deuxième étage du
cloître.
Au
centre de la pièce c'est Paulina Okurowska qui donne, après le
grand plateau où perdre ses yeux exposé aux Célestins, des petits
lieux_non_dits et toujours la beauté difficilement
photographiable (mélange d'éclat et de matité) de la pâte de
verre.
Dans
la dernière pièce, éclairée sur la rue, on entre au royaume des
enfants avec des mobiles
et le
résultat, assez passionnant d'un atelier (on aimerait regarder avec
les auteurs) le portrait de chaque participant sous une maquette de
maison désirée ou portrait et une carte retravaillée.
Et
puis, ne sais qui en est responsable, une fultitude de petites photos
de cabanes devant lesquelles j'ai souri, eu envie, fait la moue…
Mais
vous n'en avez pas tout à fait fini avec le parcours parce qu'en
rentrant, comme vraiment le détour était minuscule, ai monté le
très courte rue en pente entre la place de l'horloge et la maison de
Jean Vilar, à la recherche de l'exposition de Yohan Dumas
qui en
fait est dans l'hôtel, au premier étage, au fond, sur le jardin,
et
j'ai dû pour y parvenir traverser les dernières salles d'une grande
- visiblement passionnante, il faudra que je revienne en prenant mon
temps, beaucoup de temps, cela ferme début décembre – exposition
de maquettes de décors de la Comédie Française, effleurant la
partie la plus récente, quand le décor est devenu scénographie.
Une
grande salle donc, prenant toute la largeur de l'hôtel, aux rideaux
tirés et volets fermés, et un îlot torturé de petits objets,
petits personnages, petits soldats au centre, autour desquels ondule
un rail, et puis deux grands panneaux pleins de notations ou croquis
et un écran, l'installation de Yohan Dumas http://yohandumas.com
(jetez un coup d'oeil sur les installations sous l'onglet work)
le
site du Programme m'apprend que est un
artiste vivant à Bruxelles, travaillant entre ici et là. En
principe plus ici que là, la légende ne raconte pratiquement rien à
son propos. Sinon l'improvisation et l'import/export dans de nombreux
domaines, ont fait de lui l'une des bêtes noires de la sérendipité.
C'est avec des millions
d'euros que l'on peut acheter des milliers de billets de banque.
Ce n'est pas ce qu'il a
fait. Il y a des flux de ci, des flux migratoires, des flux
financiers, des fluxus, des flux d'images, des flux de marchandises.
Tu jongles, tu shake shake, tu prends l'image cinémathographique,
l'enfance, la déchéance et les contrastes, et on y est.
Lignes
séduisantes, et plaisir un peu perplexe (avec un bonhomme nous avons
bien réalisé que l'écran présentait l'image très agrandie d'une
partie de l'installation et que nous pouvions jouer à faire
apparaître le bas de nos jambes quand étions proche de la petite
caméra embarquée sur une machine roulante mais cela semblait assez
court)
Une
note affichée expliquait que la machine en se déplaçant projeté
des gros plans des maisons, animaux, personnages devant lesquels elle
passait, que des lumières se mouvaient etc... seulement nous ne
savions ni l'un ni l'autre comment faire la faire fonctionner.
J'ai
très envie de voir une exposition qui ferme dimanche, étrangère au
Parcours mais qui s'y est agrégée, dans la petite chapelle du
Miracle... pas certaine d'y aller.
11 commentaires:
Merci de nous emmener dans votre parcours
merci pour votre indulgence
Les "animusicaux" savent-ils se faire entendre ?
je ne sais pas, là ils étaient juste à la parade …
Un parcours joyeusement jeune.
merci (étaient sérieux les enfants et concentrés)
Beaucoup de couleurs, beaucoup de créativité, beaucoup de légèreté, beaucoup mais pas trop.
Les maquettes me font rêver...
moi aussi Claudine et puis il y en a une bonne cinquantaine répartie sur je ne sais combien d'année, avec les changements que le théâtre a subi entre temps - prendre le temps de voir
Ravie de t'avoir suivie dans ta recherche de gros grain et de ruban et de profiter de toutes les beautés rencontrées lors de ta quête..
j'ai revisité ce soir votre expo ( virtuellement ;-)) si grand merci aux artistes de la joie qu'ils nous donnent.
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