dans la douceur relative
de l'air, sous un ciel adouci par des fumées légères de nuages et
de légers voiles, par les petites rues en pénombre,
le long des façades que
caresse une lumière tendrement tamisée
m'en suis allée découvrir
que dans l'un des deux seuls bureaux de poste qui restent désormais
dans ma ville, malgré la gentillesse extrême des postiers, malgré
notre consentement à voir un service devenu un commerce, malgré
l'égalité d'humeur, la courtoisie, les plaisanteries de mes
voisins, mes tentatives d'humour, ne peux plus aller déposer ou
retirer un colis et pour cela rester debout une petite heure
(cinquante minutes à peu près) loin de tout point d'appui, même
illusoire, même pour les seuls yeux... et décide que plus ne le
ferai – à mon âge le monde ne nous tolère plus que dans le
virtuel.
Une station sur les
marches, cul sur la pierre et yeux dans les nuages
et retour le long des
façades où les lumières se faisaient plus franches.
Ou les petits malheurs
de Brigetoun
9 commentaires:
Le fait est qu'en matière de service, on est passé au commerce et que le service a disparu, justement... la queue au guichet durant une heure pour un simple colis en est la conséquence directe, les suicides des employés en est une autre. C'est cela le progrès, semble-t-il. L'homme au service de l'argent alors que l'on attendait l'inverse...
je le savais, et l'avais déjà constaté, vu s'aggraver, mais là.. et pourtant du coup tout le monde y mettait du sien
La Poste avait d'abord quitté les campagnes, elle quitte les villes : déjà changer son nom pour "La Banque postale" était un signe de très mauvais augure.
Si la gauche était de gauche, elle aurait été attentive au maintien voire au renforcement du service public. Elle paiera cette soumission au marché quand son représentant fera lui aussi la queue au guichet des élections présidentielles.
il est des virtualités réalités, belle journée à vous et merci de nous faire partager ces regards photos au jour le jour
oui Dominique et d"jà un moment que la Banque Postale occupe la plus grande partie de ce grand bureau de poste (et avec des sièges mais scellés dans le sol) mais là ça devient vraiment dissuasif malgré les efforts louables des employés.. alors tant qu'à faire ils devraient instituer un petit service payant pour les vieux "à moyens" avec passage au domicile pour prendre colis (j'aurais honte)
Je suis frappée par la rapidité du détricotage des services partout en Europe, dix ans. De l'autre côté les villes et les états sont en faillite, ça devrait être un avertissement, un repoussoir. Mais non!
non, Claudine, plus les faits prouvent qu'ils détruisent l'Europe et même sa richesse plus ils foncent (et les braves gens élisent ceux que les médias leur désignent grâce aux primaires..)
Désintérêt de l'état, l'usager a disparu, il n'y a plus que des clients.
Bientôt les colis virtuels, le médecin virtuel, le pharmacien virtuel et tutti...
Pour un progrès, c'est un progrès...comme disait le poète.
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