A l'heure où le ciel se
décolore, suis montée vers l'opéra dans le
plaisir de renouer avec une musique qui me manque, avec une
musicienne que j'ai beaucoup écoutée et aimée autrefois,
Jeanne-Marie Conquer, violoniste de l'Intercontemporain (souvenirs de
petites ou grandes oeuvres, de rencontres presque confidentielles et
de grandes machines, et de son petit air volontaire quand elle
attaquait une musique) l'était de onze ou douze ans plus jeune,
croisant des
musiciens retardataires (l'orchestre pour la première partie, pour
le premier morceau surtout étant extrêmement réduit) j'étais très
heureuse de la retrouver.
Petite recherche dans
l'après-midi sur YouTube pour proposer, si avez le temps, entre
autres, de la voir et l'entendre, dans un extrait de d'une seule voix
de Bruno Mantovani
et de
l'entendre dans Anthèmes I de Boulez
mais là
n'était pas le programme de ce soir
qui comprenait
pour mon plaisir grand (quelques musiciens pour presque quelques
auditeurs) Tree line de
Takemitsu (1988) (joué ici par le New Music Ensemble Kilbourn Hall,
Eastman Scholl of Music)
plaisir
de voir que notre orchestre se risque de plus en plus vers le
contemporain
que
j'ai beaucoup aimé, me ravissant de me retrouver en ce terrain, avec
juste le regret que la salle soit bien trop grande (d'autant que
retraite oblige pour les symphoniques suis au deuxième balcon) et
bien trop vide pour cette musique qui aurait plutôt besoin de
l'intimité recueillie d'un auditorium.
Diptyque
écho concerto pour violon et orchestre de Tabachnik que je
découvrais, que j'ai aimé et pas seulement pour la musicalité, le
calme, la concentration gracieuse et l'autorité de la violoniste,
deux mouvements enchaînés, sur le même schéma de base : violon et
orchestre jouant chacun de son côté, harmonisation progressive et
fusion, cette fusion, cet unisson s'achevant dans la seconde partie
en force et gloire (comme la vie qui naît du chaos)
et
puis, après l'entracte, de nouveau Jeanne-Marie Conquer avec un
orchestre réduit, mais un peu moins, Tzigane rhapsodie
pour violon et orchestre de Ravel , oeuvre qu'une fois encore je ne
connaissais pas, qui m'a ravie, une fantaisie qui évoque plus la
musique tzigane qu'elle ne la copie, un premier tiers environ pour le
seul violon, et toutes ses facettes, virtuosité, danse, tendresse,
que j'écoutais sans n'avoir conscience que, vaguement, des muscles
qui tenaient ma bouche légèrement ouverte dans un sourire attentif,
avant que l'orchestre ne rejoigne alternant les moments où il vient
simplement, avec quelques instruments, soutenir le chant du violon,
et les moments où il prend toute la place...
et
pour finir, en beauté, la symphonie n°4 de
Schumann – toujours préféré dans son oeuvre ses symphonies.
6 commentaires:
Admirative de votre ouverture d'écoute (hem c'est pas du bon français). J'ai toujours besoin de tant de temps pour que la musique m'hypnotise (pas bon non plus). Ignare profonde suis
mais Claudine je suis ignare, simplement curieuse et parfois conquise
et je m'applique moins pour aimer Takemitsu que Chopin...
Merci pour cette soiree !
enfin c'est surtout moi qui en ai profité (sourire) merci d'en avoir supporté le récit
L'IIC a fêté récemment ses quarante ans et j'étais allé à la Philharmonie (grande salle rebaptisée Pierre Boulez), et j'ai toujours quelques photos de cette soirée que je n'ai pas mises en ligne ou en portée...
Ils avaient joué l'incontournable "Sur Incises" de Boulez, le faisant ainsi revenir.
La musique dite "contemporaine" n'a toujours pas sa place réelle dans les concerts.
Merci pour votre acharnement artistique !
pour une fois que cette musique venait jusqu'à moi (et en ce qu'elle a de plus proche de mon goût) je n'allais pas bouder mon plaisir... et puis Ravel et Schumann bien beaux aussi
Et ce fut vraiment un bonheur (on en a un tantinet besoin, non ?)
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