Un ciel qui hésitait
encore un peu ce matin, avec de grosses masses blanches sur du bleu
clair. Une température délicieusement tiède... après avoir jeté
mes déchets près des remparts, j'ai pris la rue du Limas en
tournant le dos à l'antre
et j'ai grimpé, baignant
dans le plaisir de conversations en italien, vers la place du
palais...
pour les abandonner et
traverser à l'heure où la lumière n'est pas encore ardente
l'esplanade vers le petit palais
rendre hommage à la
galerie de gueules et déboucher dans la cour
parce que voulais, même
si elles se sont établies chez nous jusqu'en janvier, découvrir
les dernières statues des éclaireurs, des sculpteurs
africains,
avec les quatre gisantes
de bronze discrètement polychrome, groupe intitulé une saison au
Sud-Soudan, oeuvre de l'une des
cinq femmes représentées, Diagne Chanel (née à Paris, d'une mère
française et d'un père sénégalais)
… Femme et métisse,
et le plus souvent exclue j’ai rompue en étant artiste, avec la
sécurité et le confort que peut procurer un profil de femme
conforme dans un monde d’hommes.
Je trouve sur un article
de 2016,
http://www.viabooks.fr/interview/diagne-chanel-miriam-mafou-m%C3%A9tisse-marie-sellier-berest-metissage-et-tolerance-67008
relatif
entre autres à une réédition bilingue, allemand/français, d'un
livre, Miriam Mafou métisse,
co-travail
entre elle et Marie Sellier, outre des réflexions sur le métissage
une problématique par essence
interculturelle (mais
pas que)
J’ai utilisé ma
peinture, ma sculpture et la vidéo pour alerter sur le génocide du
Soudan et l’esclavage toujours d’actualité en Mauritanie et au
Soudan,
Cette démarche m’a entrainée beaucoup plus loin que ce que j’imaginais, et m’a amenée a créer le Comité Soudan. Avec les évènements du Darfour j’ai rejoins le groupe Urgence Darfour, dont je suis vice-présidente.
Des chercheurs m’ont demandé d’écrire des articles d’analyses politiques. Cet engagement m’a donc ouvert la voie de l’écriture.
Cette démarche m’a entrainée beaucoup plus loin que ce que j’imaginais, et m’a amenée a créer le Comité Soudan. Avec les évènements du Darfour j’ai rejoins le groupe Urgence Darfour, dont je suis vice-présidente.
Des chercheurs m’ont demandé d’écrire des articles d’analyses politiques. Cet engagement m’a donc ouvert la voie de l’écriture.
Mais je trouve aussi dans
l'intéressant dossier de presse d'une exposition chez Philippe
Lawson http://www.philippelawson.com/pdf/diagne-chanel.pdf
Elle a pratiquement cessé ces activités. Non pas parce qu'elle
ne croie plus à l'artiste comme «messager», mais parce qu'on a de
plus en plus contrecarré ses intentions. On lui a reproché de se
mêler d'affaires qui ne la regardent pas, en tant que métisse de
nationalité française vivant à Paris en toute sécurité..
Et après m'être penchée
sur ces robes gonflées comme des corolles abattues, sur ces
semblables mais différentes, sur celle dont les pieds émergent au
bout d'un fragment de jambes potelées, sur ces visages ronds et
stylisés que l'on retrouve dans ses dessins et peintures, effacés
là dans la mort (et mon appareil n'arrange rien... il faut vraiment
que je trouve dans le regain de mon compte courant, en plus des
trente (environ) billets pour le festival de quoi m'offrir un
successeur aux trois anciens compagnons à bout de souffle)
suis allée, en restant
dans la première salle du musée, en traversant un groupe de
visiteurs
pour aller tout au fond, rencontrer des gisants
d'hommes plus opulents que les quatre victimes de la cour, sur le
gisant à vrai dire, qui a d'ailleurs fuit mon appareil, n'y laissant
qu'une trace floue, celui du pape Urbain V et puis sur les quatre
têtes, vestiges, de gisants de cardinaux dont deux seulement ont
accepté, avec plus ou moins de réticence, que je les rapte...
Puis, sous un ciel qui
avait opté franchement pour la lumière, suis revenue vers la place
de l'horloge, la descente vers l'antre, en saluant la prière
universelle de Ndary Lo.
11 commentaires:
Ces statues vont vous (nous) manquer dans quelques mois
surtout la prière sur la place... les autres on ne les voit qu'en le choisissant et oayant..
Tant que les gisants - et les morts - ne sont que de pierre.
Au festival d'Avignon, verra-t-on des spectateurs - vivants - couchés ?
je préfère vivants (ne donnez pas d'idées aux fous !)
Vivants ou morts
de la difficulté d'être.
Ces quatres gisantes de bronze justifient à elles seules la nécessité parfois de se mêler de ce qui ne nous regarde pas.
ne pas s'arrêter sauf fatigue passagère à ce raidissement de certains discriminés qui tourne à la discrimination
Toujours impressionnée par les gisants '
Maritou à ditd'accord avec godard
Ma ritou à dit
Admiration devant les gisantes dediagneChanel
Mais silence et indifférence devant les vrais gisantes du darfour
qu'en sait elle ?
pas malin de juger sans avoir
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