s'aider d'une petite
appréhension pour se détourner de la défaite prévisible, admettre
la logique consistant, sous prétexte de dégagisme (cet horrible mot
né ces jours-ci) à plébisciter des inconnus n'ayant d'autre titre
que leur très éventuelle distance de la politique et du pouvoir,
n'ayant d'autre programme que d'accepter, sans discussion ni
formation au débat, les projets de loi d'un homme qui est en partie
acteur des politiques rejetées, et qui se situe dans leur
approfondissement, et à ne laisser de chances qu'aux responsables
les plus emblématiques de l'ancienne équipe...
s'aider, donc, de la
petite crainte des 37° prévus pour l'après-midi alors que devais,
pour livrer mes oreilles à un ORL partir aux alentours de quatorze
heures en suivant, hors des remparts, l'avenue Eisenhower qui
s'avance juste à l'aplomb du soleil... se dire que finalement il ne
fait pas si chaud, et être cueillie en sortant de l'antre par la
brûlure des rayons sur les bras, à travers la robe etc...
Profiter de chaque petite
ombre permise par la courbe de la rue Joseph Vernet, faire une petite
pause délicieuse sous les platanes en croisant le boulevard Raspail
et puis, en me pulvérisant
de l'eau sur le crâne en feu, repérer un autobus en partance et
contrairement aux bonnes résolutions y monter lâchement
pour me faire déposer,
finalement pas si loin des remparts, à quelques pas du but...
profiter d'un petit patio
pour tuer les minutes d'avance en commençant à penser à l'atelier
d'été de François Bon,
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4420
(passez donc lire les belles premières contributions), noter trois
mini-portraits comme début de réponse... gagner le cabinet, sourire à un adorable petit
maghrébin et à sa très jolie mère, jouer un peu, laisser le
toubib agir,
et hésiter un moment en
sortant, puis décider, d'autant que cette part de l'avenue comporte
un terre plein central planté de platanes de rentrer à pieds
penser atelier, imaginer
personnages, profiter de la moindre source d'ombre, même si elle
n'est pas vraiment gage de fraîcheur
découvrir qu'en un peu
plus d'une heure les ombres ont presque envahi la rue Joseph Vernet,
faire les derniers mètres sous le jet du brumisateur, frissonner de
plaisir en entrant dans l'antre, se mettre à transpirer, une douche,
un mini sieston, une forme de presque jeune fille... ouvrir un
fichier pour dix personnages et puis en rester là et se passionner
pour Gênes sur google maps avec l'idée que serai plus ou moins,
avec quelques précautions et quelques renoncements, à la hauteur de
juillet.
Passionnant n'est-il pas ?
15 commentaires:
oui, passionnant (Sans ironie)
merci... quand à la conclusion, grâce à la fantaisie ironique de carcasse : j'éternue avec constance ce matin
Temps chauds pour prendre l'air du temps. Le thermomètre en berne. Prendre un thermos rafraîchissant pour toute sortie.
je ne bois jamais glacé (mal) et suis bien assez chargée comme ça (sourire)
L'humour sauve de tant de situations ..ton courage partagé me réconforte
très relatif le courage !
vous suivre sous le soleil-marteau est agréable quand la température est redevenue supportable par ici (22°) #oups #jesors
Votre appréciation sur les événements politiques est si juste, si bien résumée, si lucide. Et pour reprendre l'en-tête du blog de Zoé Lucider citant René Char: " la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil ".
simplement évidente non ? le curieux est que ce ne soit pas évident pour la majorité des électeurs (sourire)
Forcément évident, comme aurait dit Marguerite Duras.
sourire (la copie souvent avec cette formule)
Dégagisme quel terrible mot vous avez raison!
laid, violent et stupide
et pourtant partout plein de gens vont être poussés brutalement vers la sortie, nous l'avons vécu il y a 4 ans avec l'arrivée de notre jeune premier ministre
déjà fait avec brio... (la démocratie est belle chose, mais parfois assez incohérente)
voulais m'abstenir, vais découper un beau bulletin blanc, m'appliquer)
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