Une grimace à la lumière
morte sur la rue Saint Etienne et aux moutons se pressant dans le
bleu... mais en tournant le coin le grand trou clair au dessus de
Saint Agricol où j'allais
écouter un concert, sans
lecture cette fois,
avec Olivier Vernet et
Cédric Meckler à l'orgue interprétant à quatre mains le
songe d'une nuit d'été de
Mendelssohn
et
par l'ensemble Campana des airs que ne connaissais pas dans mon
ignorance sans fond
le
motet Hear my prayer de
Mendelssohn
la
belle cantate Rejoice in the lamb de
Britten
et
le choeur Pilgrim Jésus de
Stephen Paulus
glisser
première hors de l'église pour aller jusqu'à Carrefour (pâtes,
produit douche et sirop, nécessité quoi..)
une
heure de sieste, un peu (très peu de repassage... pas de quoi
amoindrir vraiment le tas), préparer dîner
et partir vers cinq
heures, puisant force auprès du guerrier de Calvet et dans un petit
souffle d'air, dans les rues qui me semblent tout de même moins
terrifiquement peuplées que les autres années (j'en suis bien
contente pour moi, nettement moins pour la ville) ce que me
confirmera vers huit heures la marche presque aisée rue des
teinturiers
vers laquelle j'allais donc, pour assister au gymnase du Lycée Saint Joseph,
après un moment de détente, toujours agréable dans le jardin,
pendant que la queue se formait – j'avance dans Théophile de Viau
à petits pas - à l'un des spectacles donnés par des professeurs
de théâtre et leurs élèves (désolée de n'en avoir qu'un à mon
programme cette année, c'est toujours au moins extrêmement
sympathique)
Il
s'agissait de Claire, Anton et Eux
spectacle de
François Cervantes avec le Conservatoire national supérieur d'art
dramatique
Pas
très facile d'en parler, parce qu'en fait c'est plutôt le résultat
d'un travail-laboratoire... alors reprendre ceci sur le site (comme
les photos de Christophe Raynaud de Lage)
Grâce à un travail
spécifique sur la mémoire corporelle, chacun a convoqué les êtres
qui ont fait leur vie : familles de sang, familles poétiques... Tous
reviennent d'un XVIe, Xxe siècles... et le plateau est leur
multitude. «Le travail de l'acteur est d'offrir l'hospitalité»,
aime à dire le metteur en scène qui défend la nécessité et la
responsabilité de sa corporation : toujours donner une juste place
aux histoires pour répondre à l'urgent besoin de se parler. Claire,
Anton et eux est le titre malicieux que François Cervantes a
souhaité donner à une pièce d'initiation mais aussi d'hommage à
une école dont le rôle est d'apprendre, de comprendre, d'accueillir
et peut-être même de prendre soin. Un clin d'oeil à Tchekhov qui
fut aussi médecin...
Alors
juste : cela commence très bien. Ils sont jeunes, beaux et
sérieux... ils savent rejouer les malices qu'ils sont en train de
perdre. Ils sont différents mais peu à peu chacun révèle ses
côtés attachants... on est bien avec eux
mais..
est-ce parce que malgré la discrétion du pompier il était
impossible de ne pas réaliser que quelqu'un faisait un grave malaise
(renseignement pris à la fin rien de tragique), l'un des jeunes
acteurs a d'ailleurs eu le réflexe, sentant l'attention du public
leur échapper et sans doute aussi en grande partie par souci de
l'autre, de s'interrompre et d'aller aider à l'évacuation) et que
cela a coupé un peu le fil sans grande consistance qu'ils tiraient,
mais j'ai trouvé la durée – 1 heure 45 seulement – un tout
petit peu trop longue...
injuste
sans doute. Applaudissements-remerciements
et
retour, pour un court passage dans l'antre, le temps d'enregistrer
photos, d'inscrire les cinq premières lignes de ce bidule, de mettre
dans mon sac un mini parapluie parce que le ciel a lâché quelques
gouttes au moment où j'allais arroser (ce dont, du coup, me suis
abstenue, à tort semble-t-il)
avant de repartir vers le
théâtre des Halles, par la rue Joseph Vernet revenue à son quasi
désert et annonçant l'hiver,
pour, une demie heure avant
le début du spectacle, trouver une file impressionnante (mais j'ai
eu une bonne place) attente franchie entre Théophile et un grand
trentenaire intelligent mais transbahuté... avant d'assister à Cap
au pire de Beckett dit de
magistrale façon, détaillé, épelé presque, et rendu sensible en
ses moindres volutes, reprises, approfondissements par Denis Lavant,
dans une mise en scène d'une sobriété intégrale de Jacques
Osinski
portrait de Denis Lavant
par Nathalie Sternalski figurant sur le site du Théâtre des Halles,
comme ceci (pour ceux qui comme moi ne connaissaient pas le texte)
Le roman de Charles
Kingsley célébrait les victoires de l’Angleterre. L’œuvre de
Samuel Beckett avance dans le noir… Mais peut-être avec Beckett
est-ce finalement aussi d’une aventure qu’il s’agit. Une
aventure dans un cerveau. Le voyage d’un homme dans l’univers des
mots. Cap au pire est une déclaration d’amour à l’écriture,
une déclaration d’amour aux mots, même s’ils « assombrissent
et enténèbrent » comme le dit Thomas Bernhard. Les mots restent.
Et pour avoir l'ombre
d'une idée de ce que j'ai vu et entendu, une toute petite vidéo
(commandé le livre que n'avais pas lu...)
que dire ?
S'incliner et repartir un peu nourrie, après avoir vu dans le miroir
des toilettes que j'avais (vieilles douleurs s'étaient réveillées)
une tête furieusement becketienne
retour dans les
rues qui vivaient paisiblement leur xième nuit de festival.
3 commentaires:
l'approche prudente de la dame de l'admirable guerrier de Calvet
Autant en emporte ...les notes les mots et les intermèdes Demain est un autre jour Merci pour tes périples courageux et gare aux gentils pompiers secourables
Claudine , je crois qu'elle hésitait surtout à visiter
Arlette en ai rabroué un dans le jardin de Saint Joseph hier et nous avons ri
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