traces de pluie récente sur
les carreaux de la cour et cette sensation tant désirée des
fraîcheur un peu excessive de la carcasse issue des draps non
bouleversés...
prendre coton un peu moins fin, manches mi-longues et gilet léger, et s'en aller sous le
ciel redevenu bleu, dans une jolie lumière mais avec froid aux
jambes.
Et m'en aller une nouvelle
fois, saluant au passage la discrétion des affiches du Théâtre des Halles, tubes illisibles, vers le Lycée Saint Joseph, le jardin de la vierge
pour la troisième série
des sujets à vif...
assise au premier rang,
pour attendre, entourée, à droite et derrière par un groupe d'amis
ou familiaux, très bon chic, assez gai, péremptoire etc... comme le
sommes toujours en ce cas, et en me plongeant dans Théophile en
prison, en tentant de ne pas écouter, de ne pas m'énerver de
certains jugements (comme je l'espère ne ce seraient pas agacés des
miens) tomber avec tout de même petit sourire (ai des côtés un peu
outrecuidant et une tendance à la mise en case rapide, contrairement
à ma raison et bonnes résolutions, ces jours-ci ou plus souvent
peut-être) Ils sont presque tous issus de familles très
honorables et, mis depuis longtemps à l'abri des coups du sort...
Ils sont ces maîtres tout-puissants que l'Ecriture appelle
magnifiquement des dieux, puisque, à leur gré ils refusent ou
accordent à tout homme la lumière et la vie....totalement
à tort de toute façon, puisque Théophile entend flatter ainsi les
juges dont il espère que viendra sa liberté, et ne s'intéresse pas
de près ou de loin à leur ouverture d'esprit en matière de
littérature ou de spectacle...
Quant
au spectacle, auquel, quand ensuite il a commencé, s'est déroulé,
j'ai pris spécialement goût, surtout pour la première petite forme
il comprenait
(photos
de Christophe Raynaud de Lage)
Accents par
David Somlo (hongrois, formé à la composition interdisciplinaire à
Londres et à la sociologie à Budapest – créations où action et
perception se fondent etc...) et Claudia Triozzi (formation danse
classique et contemporaine... travail de recherche parallèle à sa
carrière d'interprète, tableaux vivants présentés sur scène ou
filmés pour être projetés dans des galeries...)
Présentation
sur le programme
Le terme « accent »
a trois acceptions. David Somló et Claudia Triozzi en voient donc
six – au moins. La preuve par l'exemple :
1. Les accents ont une
place particulière / Les accents peuvent être placés n'importe
où
2. Excusez-moi je ne comprends pas votre accent / Oh, votre accent est sexy
3. Mon corps inscrit ses accents / J'ai essayé de mettre l'accent là, mais il m'échappe
2. Excusez-moi je ne comprends pas votre accent / Oh, votre accent est sexy
3. Mon corps inscrit ses accents / J'ai essayé de mettre l'accent là, mais il m'échappe
ce
qui donne : lui derrière un pupitre (intervention et distorsion de
sons, dispersion, multiplication de source surtout en seconde
partie), elle micro en main, italien (merveilleusement compréhensible
par Brigetoun) et onomatopées, bruits, en bouche contre micro, une
lointaine parenté avec le lettrisme, un peu d'Aperghis (pour trouver
de vagues éléments de comparaison) et une vraie jubilation
et
en seconde partie (ai juste un peu moins aimé, elles étaient très gracieuses et talentueuses,
mais n'y avait à mon sens que trois ou quatre idées, menées à bonne fin... et surtout dans
les derniers moments, quand la voix est intervenue, mêlée à des bruits
de sirène, des chuchotements et ricanements sont venus s'ajouter à des
prises de photo fréquentes à mes côtés.... me suis levée, ai
regardé la fin contre le lierre, ai trouvé la suite bien meilleure)
(Untitled) Humpty Dumpty de
Sir Alice (dont j'avais modérément aimé une oeuvre, la trouvant un
peu limitée, cet hiver et c'est un peu le reproche que lui faisais
ce matin même si l'ensemble ne manquait pas d'unité et progression)
et Cristina Kristal Rizzo (passée par Martha Graham et les studios
de Merce Cunningham, cofondatrice du collectif Kinkaleri, se
concentre maintenant sur recherche expérimentale en danse et
chorégraphie)
« La danse n'est pas un langage, c'est de la danse. Le son n'est pas un langage, c'est du son. Vulnérabilité et magie sont l'essence de la création. » Un mouvement peut produire un son ; une vibration peut entraîner un geste. L'impulsion aurait-elle toujours une conséquence ? Sir Alice et Cristina Kristal Rizzo ouvrent un espace poétique pour jouer avec les sens en délaissant un temps la signification.
« La danse n'est pas un langage, c'est de la danse. Le son n'est pas un langage, c'est du son. Vulnérabilité et magie sont l'essence de la création. » Un mouvement peut produire un son ; une vibration peut entraîner un geste. L'impulsion aurait-elle toujours une conséquence ? Sir Alice et Cristina Kristal Rizzo ouvrent un espace poétique pour jouer avec les sens en délaissant un temps la signification.
Et ma
foi leur jeu gracieux avec
leurs-comment-appelle-t-on-ces-cônes-évoquant-des-porte-voix-mais-émetteurs-de-sons-je-ne-sais...
correspondait assez bien à cet énoncé
Retour
dans l'antre, déjeuner, sieste, lecture, etc...
Comme
chaque fois que j'avais décidé d'aller au Verbe incarné, cela
tombait sur un de leur trois ou quztre jours de relâche, choisir
autre programme m'ennuyait ou ça se combinait mal, suis donc partie
un peu après dix sept heures, dans l'air lourd sous ciel nuageux,
choisissant rues désertes ou quasi, vers la place des Corps Saints,
où j'ai retrouvé peuple
et
l'église des Célestins... j'avoue que j'ignorais tout de Ronan
Barrot https://fr.wikipedia.org/wiki/Ronan_Barrot,
que j'aime assez modérément l'affiche du festival de cette année
qui est son oeuvre, mais la curiosité me poussait...
et
j'ai été heureuse d'y avoir cédé, même si certains tableaux,
comme les deux premiers rencontrés
le nautonnier (2010)
HOSTS (2017) me
séduisaient assez peu.
et
puis il y a eu, dans la même chapelle, vanity case et le
petit carré en bas à droite, en léger relief
et ces
grands panneaux dont j'ai aimé la plupart, comme celui, dont ne
connais pas le titre dont vient ce détail... alors n'ai pas tout
photographié, mais un peu trop, et de ce que je ramenais j'ai fait
un petit diaporama ou une vidéo
En
sortant, dans la lumière revenue, vive et bleue, j'ai regardé la
petite liste des possibilités de spectacles que j'avais retenues, et
parce que le spectacle commençait dix minutes plus tard, parce que
c'était le plus proche, que je ne le connais pas, suis allée au
Gigalmesh-Belleville, n'ayant plus aucune idée de ce qui m'avait
poussé à noter GB 18 heures 35 dans les yeux du ciel sauf, me semble-t-il, un avis favorable lu ou entendu quelque part
(ceci dit
je trouvais l'endroit juste assez décrépit, austère, fonctionnel
et l'accueil assez discret et aimable pour m'y trouver bien)
Et dès
les premières minutes, à cette impression de bruit favorable, s'est
ajouté le souvenir d'avoir vu cette vidéo
Il
s'agit d'une pièce de Rachid Benzine, joué assez formidablement par
Marie-Sohna Condé, le monologue de
Nour, prostituée, témoin du printemps arabe (avec quelques
adjonctions de sons, radio donnant des informations, prises de parole
de l'ami très cher, homosexuel et blogueur engagé dans la
révolution puis heurté par la main mise des islamistes) – pour un
bon résumé du spectacle
http://www.avignonleoff.com/programme/2017/dans-les-yeux-du-ciel-s19137/
Plutôt contente de ce
choix, j'ai allumé un cigare en sortant, yeux dans la belle lumière
sur la collection Lambert, de l'autre côté du boulevard, me
demandant si, comme j'en avais le temps, j'allais poursuivre par un
spectacle désiré au Théâtre du Roi René... mais le cigare était
une erreur, me suis retrouvée brusquement très floue, et n'ai eu
d'autre ressource que d'avaler un peu de magnésium, de me réfugier
dans le café qui fait le coin de la rue Joseph Vernet, devant un
bitter San Pelegrino (brusque remontée de ma jeunesse, une envie qui
ne m'étais plus venue depuis longtemps) avant de rentrer bien
sagement dans l'antre.
3 commentaires:
Les Barrot me plaisent bien
à moi aussi, heureuse surprise (et la photo les abîme un peu, gomme de la spontanéité du trait)
Silhouette juvénile entrevue
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