Après avoir tourné en
rond en trouvant à six heures sur Facebook un message d'un de la
génération suivante (ai l'amitié pour le gamin que j'ai connu,
connais moins l'impressionnant médecin qu'il est devenu, mais j'aimerais bien) me
proposant un rendez-vous samedi ou dimanche qui perturbait mon petit
programme, proposé une solution, me repentir, proposé une autre et
puis avec remords (et peut-être en le soulageant) dire, peux pas...
après avoir par contre pris avec plaisir un rendez-vous pour un
déjeuner très improvisé entre soeur, très, très improvisé –
n'irai sans doute pas aux Halles – lundi... remisé la très vague
envie d'un spectacle de danse sur la place et m'en suis allée en fin
de matinée, en gourmandant carcasse dans une chaleur attiédie par
rafales vivifiantes,
vers Ceccano pour assister
au moins une fois à on aura tout le
feuilleton théâtral de Christiane Taubira et Anne-Laure Liégeois,
des «citoyens amateurs de théâtre» et des élèves du
conservatoire
http://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2017/on-aura-tout
parce que suis désolée de le manquer totalement (horaire qui me
convient mal),
rencontrant un défilé
pacifiste, un peu anarchique, tant et si bien que les passants ne
faisaient guère la différence avec une parade,
et m'attardant un moment - me croyais très en avance - place Saint Didier devant les éventaires
de bouquinistes (ai trouvé avec joie un des livres qui ont disparu
dans l'évacuation de la cave humide parisienne où étaient entassés
– honte à moi, mais n'aurais pas eu la place, et j'étais hors
d'état de faire un tri, les débarrasseurs l'ayant d'ailleurs fait
en partie, remplissant un sac de leurs préférés – un des livres
donc de cette épatante collection «Liberté» de Pauvert, Théophile
en prison de ce cher Théophile
de Viau qui a pris place dans mon sac pour les attentes
Mais qu'est-ce que la
morale a à voir avec le pays d'où je suis ? N'est-il pas permis de
réussir en partant de n'importe où ? Mon sort te paraît très
enviable peut-être, alors qu'aujourd'hui, en prison, il me faudrait
mourir de froid, si mon frère ne me procurait des vêtements chauds
?
Seulement
en tournant le coin de la rue Laboureur ai
vu, à travers les barreaux et les affiches, des gens assis et
debout, près du mur de la livrée, regroupés comme un auditoire,
par delà une rangée de vélo, et un attroupement sur mon trottoir
devant la porte du jardin... On ne laissait plus rentrer personne.
Mais au bout de quelques minutes une belle voix sonore a annoncé que
le thème du jour était la colonisation et entamé un discours qui
m'a semblé très vaguement familier, sans que j'arrive à mettre un
nom sur son auteur (mes voisins interrogés n'en savaient pas plus
que moi, je suppose – mais il ne m'est pas si familier – parce
que j'ai cru reconnaître certaines phrases que c'était celui de
Clémenceau en réponse à Jules Ferry) – un peu plus tard, dans ce
qui est semble-t-il un collage de voix et de textes, c'était, de
façon certaine le «discours» qui n'en est pas un mais qui est de
poésie et force superbe, de Césaire
… On peut tuer en
Indochine, torturer à Madagascar, emprisonner en Afrique Noire,
sévir aux Antilles. Les colonisés savent désormais qu’ils ont
sur les colonialistes un avantage. Ils savent que leurs «maîtres»
provisoires mentent.
Donc que leurs maîtres sont faibles.
Donc que leurs maîtres sont faibles.
Et puisque aujourd’hui
il m’est demandé de parler de la colonisation et de la
civilisation, allons droit au mensonge principal à partir duquel
prolifèrent tous les autres.
Colonisation et
civilisation ?
ai
fait quelques pas pour me sortir de la presse, écoutais, un bon
moment, jusqu'à ce que carcasse finisse par imposer ses ennuis...
Je ne sais donc ce qui a suivi, parce que m'en suis revenue bien sagement vers l'antre, et comme n'étais guère mieux un peu avant seize heures, ai abandonné la vague intention de passer chez Golovine voir un ballet plein d'humour et d'énergie si j'en crois une vidéo et suis restée bien tranquille (me suis revanchée un peu en lisant le texte de Césaire https://www.socialgerie.net/spip.php?breve718) avant de partir en fin d'après-midi vers le seul spectacle originellement prévu,
Je ne sais donc ce qui a suivi, parce que m'en suis revenue bien sagement vers l'antre, et comme n'étais guère mieux un peu avant seize heures, ai abandonné la vague intention de passer chez Golovine voir un ballet plein d'humour et d'énergie si j'en crois une vidéo et suis restée bien tranquille (me suis revanchée un peu en lisant le texte de Césaire https://www.socialgerie.net/spip.php?breve718) avant de partir en fin d'après-midi vers le seul spectacle originellement prévu,
longeant,
pour éviter la presse pendant une bonne partie du trajet la rue
Joseph Vernet, la lumière et l'ombre, les envols d'affiches qui, rue
des Lices, dans le prolongement, où
elles étaient en grappes de trois là où elles subsistaient,
donnaient de fortes claques si je n'y prenais pas garde, m'obligeant
à une amusante petite danse d'esquive (les marcheurs aussi, devenus
plus nombreux, et les petites terrasses de restaurant colonisant le
trottoir en bonne humeur)
Face
à l'animation d'un début de spectacle au Verbe incarné, le hall de
Saint Joseph avait tout d'une oasis de silence et de calme.
C'était
la dernière du programme B (les deux séries de petites formes à 18
heures) avec (les photos des spectacles sont de Christophe Raynaud de
Lage, rituellement, celles des saluts de Brigetoun)
la même
chose (beaucoup, beaucoup aimé,
l'assemblage, en contrepoint ou accompagnement, du jeu et de la
musique inventive)
de
Joachim Latarjet (membre fondateur de Sentimental Bourreau et
Sentimental Trois 8, directeur avec Alexandra Fleischer de la
compagnie Oh ! Oui) et Nikolaus (issu puis enseignant du Centre
national des arts du cirque, merveilleusement loupeur ou loufoque,
adroitement gauche, jongleur virtuose)
ne
saurais détailler mon plaisir à part l'intervention de Walser avec
deux poèmes en allemand, en français et chantés, en reste au
programme un tantinet allusif et imprécis figurant sur le programme
« Toute sa vie, Georges Carl a fait le même numéro. La même chose... Trois fois par jour, pendant plus de quarante ans, il a fait rire les gens aux mêmes endroits et pour les mêmes raisons. Pensait-il, à ce moment précis, qu'il était en train d'écrire un bout de l'histoire de l'univers ? Sans doute, sinon peut-être aurait-il changé de numéro, et donc de vie... Eh bien, pour nous, c'est la même chose. »
« Toute sa vie, Georges Carl a fait le même numéro. La même chose... Trois fois par jour, pendant plus de quarante ans, il a fait rire les gens aux mêmes endroits et pour les mêmes raisons. Pensait-il, à ce moment précis, qu'il était en train d'écrire un bout de l'histoire de l'univers ? Sans doute, sinon peut-être aurait-il changé de numéro, et donc de vie... Eh bien, pour nous, c'est la même chose. »
puis
le rire pare-balles, de
Julien Mabiala Bissila (acteur, forcé à l'errance pendant la guerre
du Congo, auteur de Cave rouge,
fondateur du
Nguiri-Nguiri Théâtre) et Adèll Nodé-Langlois (danseuse et
trapéziste, auteur de pièce, créatrice d'un personnage de clown
Antigone, professeur) peut-être
légèrement en retrait, un peu, à force de dérives loufoques, sur
deux plans, texte jouant des mots et clownerie, même si la politique
n'en est pas absente par rapport à mon attente, mais en accord
(pour le discours) avec cette citation qui est la seule indication
sur le programme (en fait il s'agit de Brazzaville, de De Gaulle, de
la Françafrique en s'en défendant etc... et des spectacles caricatifs)
« Traverser le musée
de l'intime nécessite du temps, qui souvent demeure insuffisant.
Celui qui est pressé d'avoir un enfant, qu'il épouse une femme
enceinte. Dans la vie, tu as beau être pressé, jamais ton derrière
ne sera devant. » Philosophie africaine
Disons que j'étais en sympathie
et plaisir, vrai, mais par moments un rien déroutée...
Me
sentais en bonne forme, enfin bien meilleure, en sortant, mais
n'avais qu'un projet un peu avant onze heures, et après avoir mis
ceci en forme plus ou moins correcte, quoiqu'un rien abondante, après avoir envisagé le programme à venir... je décide de rester
dans la paix de l'antre.
8 commentaires:
Quel programme ! Admiration !!
très limité au contraire, une heure vingt de spectacle
Une journée bien remplie...
J'aime bien ces musiciens dans les rues comme des promeneurs ordinaires... et plaisir de voir un des livres de la collection de chez Pauvert (celui-là, je ne l'ai pas !).
Si vous êtes en forme, continuez sur le même rythme (pas trop minuté )... :-)
Quelle abondance ! La corne est pleine.
Dominique, là il va falloir intercaler un peu de maison... même si ménage euh, disons pas à fond, et corbeille repassage débordante (mais les gros efforts à part 4 heures dimanche soir sont pour la fin de la semaine prochaine et le début de la suivante.. me faut reprendre force même si jamais pesé aussi lourd à cette époque 39)
Pierre, peu de spectacle et marche lente avec arrêts égale photos (sourire)
Programme copieux, mais pas d'indigestion culturelle.
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