réveil
assez tardif, préparation pleine d'appréhension, parce que déjà
lasse, parce que calcul durée trajets, horaires autobus, repère
d'un endroit où acheter en chemin une barquette de pâtes ou de riz à
manger dans les miettes d'ombre de la Fabrica, mon désir assez mou
d'assister à ce spectacle malgré le très bon bouche-à-oreille –
j'ai très souvent envie aux spectacles de Py, même quand le les
aime, et même si j'apprécie maintenant l'homme, de posséder et
actionner une gigantesque paire de ciseaux – la clim de la Fabrica,
la pire d'Avignon, surtout en partie haute quoique en général après
l'avoir endurée vingt bonnes minutes on peut se glisser vers les
premiers rangs où on ne la sent pas, le faible battement de temps
entre retour et départ vers le spectacle très désiré le soir...
mettre dans mon sac le relevé des horaires de bus - ai renoncé à
faire le trajet à pied dans la chaleur - et partir avec résolution
et sentiment d'irréalité, les deux premiers billets dans le sac...
en jetant ordures et papiers dans les containers des remparts, goûter
la presque fraîcheur de l'air (on n'a en effet pas eu plus de 35 degrés je crois) non sans petite inquiétude pour le soir...
cheminement
distrait dans la tiédeur de la ville qui commençait à s'ébrouer
et, pendant que le jeune gardien-responsable-chargé des sacs à la
porte du Lycée Saint Joseph allait se renseigner sur l'interdiction
des brumisateurs (première fois qu'on me le refuse, il semble que ce
soit nouvelle consigne, il s'avère aussi qu'on peut ou que je peux
négocier un non-respect) refusé un flyer et proposé en retour le
billet pour la Fabrica (les quatre heures et demi selon le petit
carnet du spectateur et non plus trois heures et demi prévues à
l'origine et mentionnées sur le programme, des Parisiens,
et je fais confiance à Py pour
que cela s'allonge un peu, c'est son péché mignon) en diminuant
d'un peu moins des trois quarts le prix du billet, ramené à dix
euros (ceci pour tenir compte du climat actuel, pour être
res-pon-sa-ble)
- ah faudrait que j'aille à la Banque
- bon, disons que je vous le donne, et merci... me sens libérée
retour
du garçon avec son chef, tête connue et qui me connais, qui décide donc que, pour moi, bien entendu, l'interdiction ne tient pas,
et une
Brigetoun point trop réveillée mais toute joyeuse attendant que se
lève le rideau permettant d'entrer s'installer dans la cour de la
Vierge, au premier rang et se préparer à assister à la première
des deux premiers sujets à vif de
cette année.
Avec
pour commencer (mon préféré)
(photos,
celles-ci et la suivante, prises ce matin par Christophe Raynaud de
Lage
Ezéchiel et les bruits
de l'ombre (image, comme la
précédente provenant du site du festival Escapando de la critica,
tableau de Pere Borell del Caso – 1874)
Conception
et interprétation Koffi Kwahulé et Michel Risse
“Pas grave”, m'a
dit Koffi. Il voulait dire : “Ce n'est pas une tragédie.” J'ai
entendu : “échapper à la gravité.” Alors mettre en scène des
sons, plutôt qu'écrire de la musique. Pour cette expérience
singulière, accrocher des sons dans l'espace, comme on accroche des
lampions, pour éclairer le silence, faire goûter la couleur des
bruits qui sont déjà là, la saveur des mots qui viennent. Michel
Risse
comme
souvent difficile de parler de cette courte pièce, ai retenu le
plaisir de la musique des deux voix appelant Ezechiel le fils de
Koffi, qui se cache, de la musique avec tout, avec rien, avec ces
voix, de Michel Risse, savant huluberu de lin blanc vêtu et au sourire d'enfant ravi (ah ! le batteur de cuisine joué avec un archet
) et dans une moindre mesure, mais il y a sa présence forte, par Koffi
Kwahulé.. et les petits sacs de musique
un
entracte pour constater que l'arbre qui nous ombrageait depuis des
années a été élagué avec une rudesse résolue
et
Incidence 1327
Conception
et interprétation, Gaëlle Bourges et Gwendoline Robin – sonder
les effets de la rencontre de Pétrarque et de Laure (tout à côté)
– joli thème le Ventoux, le mistral d'où la vie, un peu plus
rebelle dans le récit que croyais le savoir – il a fort bien usé
des soutiens - de François devenu Françoise Pétrarque, et bien sûr
in fine son amour Laure, un petit agacement pour l'air maussade, même
en tenant compte de l'attention exigée par leurs manipulations, des
deux femmes, pour la féminisation systématique des hommes
remarquables, mais surtout l'inconfort des torrents de fumée, bien
moins discrète que sur la photo, et qui nous agressaient, odeur et
petite oppression, au premier rang, ai fini debout – pas seule –
un peu en retrait, n'osant pourtant pas partir à cause de la
Cause...
retour
dans la chaleur qui montait et dans la ville qui commence à penser
festival, bricoler déjeuner et un très long et lourd sommeil –
nettement une année de trop, s'y faire et en sourire – avant
d'arroser,
de
découvrir les photos prises au Carmes hier soir par Christophe
Raynaud de Lage et d'en choisir une, de rêver devant un catalogue de
voyages venu je ne sais comment dans une enveloppe à mon nom, de suivre une partie des commissions sur la nouvelle loi travail, de mettre
une vieille robe dans laquelle me sens bien
et de repartir, sous nuages point trop menaçants,
vers le Lycée Saint-Joseph, mais un peu plus loin dans la rue, ma queue pour la cour – et chic une place au premier rang - et un spectacle qui, à tort ou raison, me tentait beaucoup, Standing in time (texte et mise en scène Lemi Ponifasio, musique Ria Te Uira Paki, Te Ara Vakaafi)
vers le Lycée Saint-Joseph, mais un peu plus loin dans la rue, ma queue pour la cour – et chic une place au premier rang - et un spectacle qui, à tort ou raison, me tentait beaucoup, Standing in time (texte et mise en scène Lemi Ponifasio, musique Ria Te Uira Paki, Te Ara Vakaafi)
sur le
site du festival (avec les photos de Christophe Raynaud de Lage, dont les deux suivantes)
… le chorégraphe
veut questionner le concept de justice et de dignité humaine....
Face à nous, il pose un plateau. Au sein de ce cadre, il convoque
neuf femmes vêtues de noir. De cet ensemble quasi monacal, il pense
le temps et l'espace, installe les blancs et les noirs pour qu'une
relation au contemplatif advienne. La sensation prévaut sur le sens,
et c'est par elle que l'homme pourra comprendre ce qui l'entoure et
ce qui le constitue intrinsèquement. Si Lemi Ponifasio s'est inspiré
des écrits de la poétesse syrienne Rasha Abbas, auxquels répondent
au plateau les chants de lamentation écrits par ces femmes issues de
communautés maories isolées, c'est plutôt pour offrir au public un
accès à la pureté de la langue et à l'émotion portée par les
sons qu'un accès aux significations incomplètes dictées par
l'arbitraire des mots. Pas de surtitres ici mais la possibilité
d'une lecture poétique voire cosmogonique du monde.
Et que
dire, le hiératisme, mais avec vie, de la rangée de femmes, les
échanges de chants, la splendide voix de la petite jeune en chemise
(dans le sens des chemises de nuit ou de jour d'antan) blanche, le
splendide corps se dénudant et le sang qui apparaît, le mélange de
solennité hors temps et lieux, la lenteur, la nuit recueillie de la
cour, le beau texte de Lemi Ponidasio sur le programme de salle, le
corps aux jambes poilues d'homme que l'on masque d'un linge sur un
catafalque que l'on pousse hors scène à la fin
saluts
7 commentaires:
Suis un peu perdue avec ces nouveaux spectacles innovants bravo de naviguer ainsi de choisir ou non et surtout ta motivation Bravo
La rue comme un théâtre où l'on a impression de respirer.
On retrouve bien l'atmosphère d'Avignon dans tous vos personnages saisis... hors scène.
J'aurais été curieux de voir le spectacle d'Olivier Py (mais quatre heures et demie, ça devient pire que ce que le sens commun peut endurer)...
Votre appareil photo est excellent.
Arlette, moi mon goût depuis toujours va plutôt à ce théâtre du non-dit (sauf grand théâtre de texte)
Pierre : où l'on a l'impression de respirer, euh tu t'avances beaucoup là
Dominique, le coin de la rue des teinturiers, rue Bonnetterie et la place de l'horloge sont spécialement "festival" la nuit - pour Py je sais (mais vais voir des choses bien plus longues cette année) que j'au tort, toujours eu assez peu de gout pour son théâtre et puis là le programme était vraiment trop serré pour permettre de circuler autrement qu'en tension hystérique, pour se nourrir, etc... pour l'appareil photo la perte de l'obturateur est tout de même une tuile, surtout en le baladant à bout de bras comme le fais, vais voir lundi si je ne peux pas en acheter un
RÈGLES DE SÉCURITÉ
En application du plan Vigipirate, les objets suivants sont stritement interdits en salle : grands sacs, sacs à dos de voyage, valises, casques, armes à feu, armes blanches (même factices), tout objet tranchant : couteaux, ciseaux, toute bouteille en verre, tout contenant opaque : thermos, canette, tout aérosol et bouteille sous pression, produits toxiques ou chimiques, liquides inflammables, artifices et dérivés (pétards, feux de Bengale, fusées de détresse...).
Seuls les brumisateurs et les bouteilles d'eau transparentes de 0.5 litre sont autorisés.
Sur certains sites, un contrôle par détecteur peut être effectué
c'est bien ce que je pensais et que j'ai vérifié par la suite... ne pouvais ébranler la certitude du garçon et je refuse la polémique inutile et les coups de gueule, c'est pour cela que lui ai demandé d'aller vérifier (je pense que mon vieil ami n'a pas voulu le heurter devant moi, mais il a tranché dans le bon sens.. et le soir au Lycée, mais pour la cour, aucun problème)
Oui, votre nouvel appareil est excellent ! Merci pour ces belles photos, et tous vos comptes rendus de théâtre et de vie !
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