Vers seize heures trente
un son de cloche qui flottait. Flemmarde, j'avais décidé, faute de
réel désir de ne pas suivre ou attendre le défilé des Compagnons
des diverses confréries vigneronnes et du chef (enfin la statue de
la tête) de Saint Agricol entre le parvis proche de l'église et le
rocher des Doms.... mais brusquement l'envie s'est faite pressante,
ai remplacé le vieux short et le tee-shirt par une robe dadame point
trop sur son trente-et-un, et m'en suis allée.
Juste un peu trop tard
pour les voir, les costumés, juste un peu trop tôt pour avoir accès
au jardin (sécurité oblige, il est très encadré ce jour là et
j'ai dû faire appel à un sous-chef pour conserver mon brumisateur)
– patience devant les grilles derrière lesquelles la batucada
jouait en bel entrain pour nous faire patienter sous les rais cruels
d'Helios.
et montée vers le jardin,
les coups d'oeil sur la
ville et le lointain, l'errance entre les stands du marché des
gourmands qui finissaient de
s'installer, et servaient, avant l'ouverture officielle, quelques
clients,
la recherche d'un endroit où m'asseoir tranquillement avec
les lettres des frères Van Gogh sans être fusillée par des regards... Lire un peu, se lever, blagouiller
et attendre, à coté de la presse, en la compagnie discrète d'un contemporain muni d'un superbe appareil photo, l'arrivée, vers sept heure
trente, de la barucada (menée par une femme extrêmement
sympathique),
des participants à la messe, compagnons des Bouches du
Rhône et autoritées,
parlottes entre eux tous et avec leurs amis dans le
public pendant que tout le monde (pas trop moi, mon équilibre était
un peu trop précaire) tressautait au rythme de la musique,
puis, au
bout d'un long moment, succession de discours, raisin goûté
(surprise il a été décidé qu'il était bon) ban proclamé en
plusieurs langues (moment qui me venge toujours un peu moi qui suis
totalement incapable d'une prononciation correcte, sauf grosso modo
en français), coupo santo chanté avec force et ouf...
retour au
pressoir (enfin pour les enfants, quelques adultes avec merveilleux
appareils photo ou sans, et moi, pendant que les autres allaient chercher de
quoi manger, boire, et une place à occuper fermement.) y mettre raisin (Brigetoun se faisait professeur pour la petite classe)
poser les poutres etc... et guetter le premier filet de jus...
et
là j'ai abandonné l'idée d'en boire un verre, la pression
était trop grande, me suis extraite, suis partie vers les échoppes
vendant des bouteilles des bons petits crus retenus, ai reculé
devant la queue, suis partie vers les supions (avec l'idée que
n'avais pas faim à cette heure là et qu'un bout de morue
m'attendait), il y avait trop de monde assiettes en main et trop peu
d'espace, vers le coulommier fourré de truffe (pas terrible mais
c'est l'habitude) les attendants étaient trop pleins d'entrain, de
même pour les huitres ou tielles voisines,
suis revenue prendre un
des derniers verres, bon, sucré, nourrissant, du jus de la pressée et suis redescendue vers la ville titubant un peu malgré ma sobriété... pour
vous engloutir sous les traces de ces trois heures et quelques si
vous êtes passés par ici et avez persévéré (j'ai jeté pas mal de photos tout de même, ça aurait pu être pire).
Il
y avait un bal cette nuit après le pique-nique.
6 commentaires:
Superbes photos et récit, bien appréciés en voisine
Très joli, le Rhône au jour tombant...
Heureusement, le défilé des "costumés" ne ressemblait pas à un récent à Charlottesville !
Dominique, il tait plus beau que ça... brillait - pour les costumés des confréries on était surtout content de les revoir et aussi nombreux (n'y sont pas tous) - l'année dernière à part les compagnons des Cotes du Rhône, (sont plus sobres eux : chemise blanche, gilet d'indienne provençale fleurie, tous différents, et chapeau noir à larges bords) ils s'étaient à part quatre braves désistés dans la crainte après les attentats de Nice
Photos témoins d'une belle manifestation et stands très alléchants. Une bonne journée en somme.
Belles fêtes et belle photos jusqu'à la dernière en forme de triomphe de la fête quand les hommes voient leur vie en couleurs :-)
clôture des fêtes d'été et l'une des plus populaires (c'est ce que j'aime, outre les biceps des "jeunes vendangeurs" (le nom des bonshommes de la presse)
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