en rester à la liste

Eau qui ruisselle

eau et feuilles qui tombent

nos petits ennuis

l'automne à l'unisson

des peines, inquiétudes

aboulie, sans que rien ne provoque vraiment un effort, misérablement, petitement j'en reste à ma petite liste entamée hier

Les désordres du monde – Walter Benjamin à Port-Bou de Sébastien Rongier chez Pauvert (commencé à le lire cette nuit)

Georg Benjamin, le frère de Walter, lui, n'a pas traversé les frontières : il est médecin et conseiller municipal communiste à Berlin. Il est arrêté une première fois le 12 avril 1933, puis une seconde fois le 14 mai 1936 par les nazis. Accusé de conspiration, il est condamné à six ans de prison. Il est assassiné en 1942 à Mauthausen.

La 2cv, la nuit de François Place aux Editions du Sonneur – collection Ce que la vie signifie pour moi

Cela faisait du monde à batailler sous son crâne, toutes ces histoires tenues à grain de voix, et les plus vieilles d'entre elles qui s'effacent, comme ces photos de mariés, l'homme en uniforme, la femme en robe blanche, sérieux et calmes, figés devant l'objectif avant d'avoir vraiment appris à sourire et qui semblent dire, du fond de leur silence : la vie était dure, avant...

Poésies I & II d'Isidore Ducasse aux Editions Allia (petit livre bijou)

Nous nous élevons au-dessus de notre espèce. Nous nous enrichissons de la considération dont nous la comblâmes. Nous croyons ne pas pouvoir séparer notre intérêt de celui de l'humanité, ne pas médire du genre sans nous compromettre nous-mêmes. Cette vanité ridicule a rempli les livres d'hymnes en faveur de la nature. L'homme est en disgrâce chez ceux qui pensent...

Histoire de Vichy de Jean-Paul Cointet chez Perrin (tempus)

Pour attester devant les Français de sa volonté et de sa détermination, Daladier a bien coiffé, le 13 septembre, le double képi de la Défense nationale et des Affaires étrangères. L'agression soviétique contre la Finlande fournit la double occasion de montrer, sans risque, sa force tout en stigmatisant le Parti communiste sur le front intérieur ; ses élus sont destitués en janvier 1940 et le parti mis hors la loi.

Un certain M.Piekielny de François-Henri Désérable chez Gallimard

Les cours reprirent ; je n'y retournai pas. On me croyait sur les bancs de la fac : j'étais à la bibliothèque où je lisais, j'écrivais. Je ne savais pas, alors, que ma vie tout entière allait tenir dans ces deux verbes, au point qu'elle se confondrait avec eux.

Gratitude – Journal IX - 2004-2008 de Charles Juliet chez P.O.L.

(sur la découverte de Whitman) Avec naturel, sincérité, bonhommie, il me parlait de choses proches et quotidiennes sur lesquelles mon regard ne s'était jamais posé. Tant qu'on ne s'est pas défait des illusions, des idées fausses, on s'imagine que ce que l'on cherche se situe en un lointain inaccessible. Ce poète qui précisait qu'il n'était pas venu pour «broder», il me montrait le monde, m'en dévoilait les richesses, me persuadait qu'on pouvait l'aimer.

En procès – une histoire du XXème siècle par un collectif chez inculte – dernière marge (un collectif de sacrément belle tenue Mathias Enard, Thomas Clerc, Christophe Manon, Stéphane Legrand, Christophe Fiat,Mathieu Larnaudie, Julie Bonnie, Marie Cosnay,Jérôme Ferrari, Pierre Ducrozet, Julia Deck, Maylis de Kerangal, Emmanuel Adely, Claro, Emmanuel Ruben, Hélène Gaudy, Sylvain Prudhomme, introduits par Arno Bertina et Mathieu Larnaudie)

page 75 on est dans le procès de Marie-Claire Chevalier par Julie Bonnie

Mais, première victoire, qui coûte à Marie-Claire l'étalage sans pudeur de sa vie privée dans les médias : à la télé, on la voit sortir du tribunal, accompagnée de son avocate, sous les cris des slogans des militantes du M.L.F, le poing levé.

Marie-Claire pleure.

Sa dernière phrase devant les juges : Je ne regrette pas d'avoir avorté, car cet enfant aurait été à l'Assistance et malheureux.

Pour Avignon, le bleu nous a été rendu, plus ou moins radieux.