Comme la radio annonçait
que la France était ensoleillée et bleue, pour nous distinguer, des
nuages sont venus coloniser notre bleu adouci ce mercredi matin et,
quand je suis sortie dans l'après-midi, j'avançais le long de la
rue Joseph Vernet entre des grands mouchoirs bleu doux entre de
grands champignons blancs et des accumulations en dégradé de gris
souris au blanc, face à une zone blanche fracturée de zones
bleutées...
en direction du Cloître
Saint Louis.
J'en ai ramené, bien
entendu trop de photos, plus ou moins réussies, plus ou moins
loupées (oeuvres délicates ou photos à l'équilibre fragile et
sous verre).. et j'en resterai aujourd'hui au premier espace, le plus
petit, au rez-de-chaussée.
Avec, sur le mur côté
cloître, une série de grands panneaux de Cluca auxquels, malgré
leur appel, j'ai tourné le dos,
pour regarder, grand goût
avais pour elles, les trouvait fascinantes, les photos de Michel Augé (Malaucennes) et j'ai
découvert avec un peu d'effroi que je les massacrais littéralement (suivez le lien vers son blog http://michelauge.canalblog.com/
pour en avoir une idée plus exacte), devant le photographe qui
assurait l'accueil.
Sur le programme du
Parcours
Ces prises sont des
reflets fugitifs de la mémoire.
Je crois même
sincèrement que ces photos n'existent pas, puisque l'instant n'est
pas vraiment fixé.
Il ne reste qu'un
moment de réalité fugitive mêlé à un bout de rêve, à des
souvenirs d'enfance...
Le flou, le bougé, la
mise au point approximative, le grain, me conviennent bien...
Photographies
suivies, au fond de la salle, après avoir dépassé et salué, au
centre de la salle, une oeuvre de India Leire déjà rencontrée
aux Célestins,
par
celles, plus faciles à photographier, et presque autant malmenées
d'Aline Isoard (Perrigny)... quelques unes, elle a une autre
exposition dans une librairie galerie où n'irai sans doute pas, avec
l'âge suis devenue pour ces endroits... mais on peut les voir plus
correctement sur http://alineisoard.com/
Nous sommes tous de
grands consommateurs d'images sur route.
De l'intérieur d'un
véhicule, j'attrape au vol les images que nous croisons, pointillés
dans la bande passante d'un parcours.
Grâce à la
dépigmentation photographique, je souhaite montrer que dans le banal
quotidien se trouvent poésie et discours sur nous-mêmes..
Et
puis suis revenue vers la porte de contemplation en contemplation,
remontant l'histoire qu'elles semblaient esquisser devant les oeuvres
de Cluca
(Lauris) https://www.cluca.org/
… Il y a peu, je
lisais un article sur les quêteurs de photographies, abandonnées
sur les étals des brocantes, nommés «anthropologues de
l’ordinaire». Ironie, je savais le lien ténu entre mes études en
socioanthropologie passées et ma pratique artistique. La
photographie comme source atemporelle se réinvente à travers mes
peintures empreintes de l’imaginaire et des faits que je leur
prête. Marqueurs sociaux, les poses et postures des corps content
une histoire mêlant identité individuelle et mémoire collective –
un entrelacs suscitant autant de questions inspirant la peinture en
cours.
Et je
n'ai pensé qu'une fois à lire le cartouche, découvrant ainsi la
saveur des titres, au moins pour le petit tondo rond intitulé En
découdre avec la poudre aux yeux.
8 commentaires:
Le fer à repasser de Cluca, c'est trop bon ! et ce jaune ! Excellent
Les photos souvenirs fugitifs sont aussi magnifiques
pas faciles à rendre... mais surtout aimé ce qui emplissait le premier étage, en espérant ne pas avoir trop massacré..
Les photos sous verre se défendent des autres photographes... qui leur ajoutent des reflets personnels : manière de partage !
Bien souvent la photo et ses reflets ajoutent une autre dimension à notre regard
Merci pour cette visite
et puis les photos qui jouent sur le flou rendent encore plus difficile cette capture
Sentiment en voyant vos reportages, qu'il se passe toujours quelque chose à Avignon en dehors de son festival. Face à la multitude des propositions culturelles à Paris où parfois l'on se perd, le choix plus restreint permet peut-être une moins grande dispersion et une meilleure appréciation qualitative. Du moins votre quotidien nous en donne-t-il l'impression..
" des reflets fugitifs de la mémoire " : j'aime !
Godart cela me semble évident, même si je sortais très souvent à Paris et la dernière année j'ai jeté un peu moins de cinquante billets, n'étant plus en état, sans compter les galeries et expositions (mais en fait je n'assiste pas à tout ici loinde là-
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